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Présidentielle au Cameroun: les craintes et les espoirs des électeurs à deux jours du scrutin
RFI-Afrique -- La campagne électorale touche à sa fin au Cameroun. Alors qu'environ 8 millions d'électeurs seront appelés aux urnes pour désigner leur président dimanche 12 octobre, quelles sont leurs attentes à deux jours du scrutin ? C'est un des enjeux évoqués dans les éditions spéciales de RFI diffusées ce vendredi de 6h10 à 8h TU et de 18h40 à 19h TU.
La campagne pour la présidentielle au Cameroun est entrée dans sa dernière ligne droite, souligne notre envoyée spéciale à Douala, Amélie Tulet. Dans deux jours, dimanche 12 octobre, même si deux candidats ont annoncé se désister au profit d'un autre - en l'occurrence Bello Bouba Maïgari -, ils seront officiellement 12 à s'affronter dans un scrutin au cours duquel Paul Biya, le chef de l'État sortant aujourd'hui âgé de 92 ans, va briguer un huitième mandat après 43 années passées au pouvoir.
Alors que 8 millions d’électeurs environ sont inscrits sur les listes électorales selon Élécam, la commission électorale camerounaise, quelles sont leurs attentes, leurs craintes et leurs espoirs à la veille de l'élection ?
« J’en ai marre, j’ai soif de changement, les choses ne marchent pas bien, il faut que le régime change », confie par exemple Adéran, un étudiant qui s'apprête à voter pour la première fois. Entouré de diplômés chômeurs, il est impatient de se rendre aux urnes.
« Je ne pense pas que le changement vienne du vote »
Sur le même campus, Flavien, lui, n’a pas pu récupérer sa carte d’électeur et s’est découragé : « Je ne vois pas de changement pour les Camerounais dans cette élection », déplore-t-il, tout comme Bertin, enseignant, qui ne croit pas non plus en cet exercice citoyen : « Je ne pense pas que le changement vienne du vote », affirme-t-il pour sa part, même s'il ira voter malgré tout : « Même une goutte d'eau dans l'océan, c'est quand même une goutte d'eau. Je ne sais pas si ma voix aura un impact, mais il faut le faire, c'est tout », reprend-t-il.
Alors qu'Olivier, lui aussi, a du mal à croire au processus, Johnson, au contraire, se dit serein - « Je suis très confiant : c'est mon pays ! », lance-t-il - tandis que Raymond souhaite assister à une forme de continuité : « Tout ce que je veux, moi, c’est la paix, donc je vais voter RDPC [le parti au pouvoir, NDLR] pour la stabilité », confie-t-il.
Quant à Michèle qui s’est décidée à voter pour la première fois à 38 ans, elle espère que tout sera fait pour assurer la crédibilité du scrutin. « Je crains qu'il n'y ait encore des fraudes, que le vote soit truqué. Il faut qu'il se déroule dans la transparence et que son résultat reflète exactement l'expression du peuple camerounais », dit-elle alors qu'Élécam a déclaré s'engager à organiser une élection apaisée, transparente, impartiale et inclusive.
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Afrique Matin: à 48 heures de la présidentielle, retour sur la campagne et les enjeux du scrutin
Une spéciale de 6h10 à 7h TU à Yaoundé présentée par Edouard du Penhoat, réalisée par Benjamin Avayou et Julien Boileau et coordonnée par Carine Frenk avec :
-Cyrille Rolande Bechon, directrice exécutive de l'ONG Nouveaux droits de l'homme Cameroun
-Philippe Nanga, coordinateur d’Un monde avenir, ONG camerounaise spécialisée sur les questions de démocratie et de droits de l'homme.
-Mathias Eric Owona Nguini, politologue et professeur de Sciences politiques à l’Université Yaoundé 2
-Gregoire Owona, ministre, coordonnateur adjoint de la campagne de Paul Biya, Secrétaire général adjoint du comité central du RDPC
-Anicet Ekané, représentant le candidat Issa Tchiroma Bakary
-Pierre Flambeau Ngayap, représentant le candidat Bello Bouba Maigari
-Polycarpe Essomba, correspondant de RFI à Yaoundé
-Richard Onanena, correspondant de RFI à Yaoundé, envoyé spécial dans le nord du Cameroun
-Amélie Tulet, envoyée spéciale de RFI à Douala