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Présidentielle en Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo dénonce un « coup d’État civil » et « un braquage électoral »
JEUNE AFRIQUE - Exclu du scrutin du 25 octobre en raison d’une condamnation judiciaire, l’ancien président ivoirien, qui ne s’était plus exprimé publiquement depuis le 16 août, a affirmé son « soutien » aux manifestants de l’opposition, sans pour autant les appeler à « descendre dans la rue ».
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, désormais opposant et dont la candidature à la présidentielle de samedi a été rejetée, a qualifié mercredi 22 octobre le scrutin de « coup d’État civil » et de « braquage électoral ».
Dans une interview au média panafricain AFO Media, Laurent Gbagbo a par ailleurs affirmé son « soutien » à ceux qui « manifestent contre ce braquage électoral ». Il ne les appelle toutefois pas à « descendre dans la rue ».
L’opposition ivoirienne dénonce l’exclusion du scrutin de ses deux principaux leaders, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ainsi que la candidature à un quatrième mandat du président Alassane Ouattara (au pouvoir depuis 2011). Ils ont appelé à des manifestations que le pouvoir a interdites, arguant de risques de troubles à l’ordre public.
« On ne soutient personne »
« On a écarté ma candidature, de même qu’on a écarté la candidature de Tidjane Thiam. Ceux qui peuvent gagner ces élections ont été écartés. Je n’accepte pas ça », a ajouté Laurent Gbagbo. Sa candidature et celle de Tidjane Thiam ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, en raison de leur radiation de la liste électorale.
Laurent Gbagbo en est absent pour une condamnation pénale liée à la crise post-électorale de 2010-2011 et Tidjane Thiam en raison d’un problème de nationalité.
Au total, 5 personnes sont mortes depuis mi-octobre en marge de manifestations ou de blocages, dont un gendarme. Par ailleurs plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le pays, certaines pour des actes assimilables à des « actes de terrorisme », selon le procureur Oumar Braman Koné, et au moins une soixantaine condamnées à trois ans de prison ferme pour troubles à l’ordre public.
Quatre candidats défieront le président Ouattara au premier tour samedi. Il s’agit de l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, de deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello, et enfin d’Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
Mercredi, Laurent Gbagbo a par ailleurs affirmé qu’il ne soutiendrait aucun candidat à l’élection samedi. « On ne soutient personne. Et on ne soutient même pas la dynamique électorale », a-t-il lancé.
(Avec AFP)