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03-11-2025

22:00

Me Yaghoub Ould Sèïf : « Mohamed Ould Ghazouani est le principal concerné par les détails de la transaction Senoussi »

SHEMS MAARIF - Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi à Nouakchott, Me Yaghoub Ould Sèïf, avocat de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé que l’actuel chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani, était « le principal responsable des détails » de la transaction relative à la remise de l’ancien chef des renseignements libyens Abdallah Senoussi.

Répondant à une question sur la relation entre les fonds en devises remis par Ould Ghazouani à son prédécesseur après la passation de pouvoir et les recettes issues de l’affaire Senoussi, Me Ould Sèïf a indiqué que le gouvernement mauritanien de l’époque avait sollicité une fatwa auprès des oulémas sur la légitimité de l’extradition de Senoussi, recherché à la fois par la France et par la Libye.

Selon lui, les savants religieux avaient conclu qu’il convenait de le remettre à son pays d’origine, la Libye.

L’accord correspondant aurait été négocié par Mohamed Ould Ghazouani, alors chef d’état-major, accompagné du ministre des Finances Thiam Diombar, et finalisé au siège de l’état-major. L’ancien président Ould Abdel Aziz n’aurait pas rencontré la délégation libyenne, se limitant à suivre le déroulement des négociations et le versement des fonds au Trésor public mauritanien.

L’avocat a ajouté que le ministre des Finances avait proposé de garder ces fonds en dehors du budget de l’État afin de permettre au gouvernement d’en disposer librement, mais que l’ancien président avait refusé, insistant pour qu’ils soient intégrés à la loi de finances approuvée par le Parlement cette même année.

Selon Me Ould Sèïf, la Libye avait ensuite demandé la remise du fils d’Abdallah Senoussi, une requête rejetée par la Mauritanie, le nom de l’intéressé ne figurant pas dans l’accord signé.

L’avocat a enfin précisé que les avoirs de son client n’avaient aucun lien ni avec la transaction Senoussi ni avec les caisses d’Accra, soulignant que le président actuel, Mohamed Ould Ghazouani, était « le principal acteur concerné » dans les deux dossiers.

Il a ajouté que les fonds et les véhicules offerts par Ould Ghazouani à Ould Abdel Aziz le 2 août 2019, quelques heures après la passation de pouvoir, provenaient des restes du financement de la campagne présidentielle de 2019.





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