GUINÉE NEWS - Après le naufrage survenu au large de la Mauritanie, le Conseil guinéen basé dans ce pays appelle les autorités de Conakry à une réaction urgente. Selon son président, Mamadou Bobo Bah, plus de 90 ressortissants guinéens ont péri lors de cette traversée, tandis que plusieurs dizaines d’autres ont été retrouvés vivants dans un état préoccupant.

Mamadou Bobo Bah précise que cinq dépouilles ont été inhumées samedi 15 novembre à Nouadhibou, tandis que 52 survivants ont été accompagnés jusqu’à la frontière pour une prise en charge ultérieure. Certains blessés restent hospitalisés, et cinq d’entre eux sont encore sous soins intensifs, a-t-il indiqué.

Pour le président du Conseil guinéen de Mauritanie, la gestion de cette crise révèle un profond vide diplomatique. Sans consulat sur place, l’essentiel des démarches d’urgence repose sur ses équipes.

« L’ambassade est basée à Dakar, ce qui complique toute intervention rapide. En cas d’urgence, c’est à nous que reviennent les responsabilités », souligne-t-il, regrettant la distance et le manque de relais institutionnels.

Il appelle le gouvernement guinéen — notamment le Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, et le ministre des Affaires étrangères — à nommer un consul général en Mauritanie pour assurer un encadrement adéquat de la communauté.

La Mauritanie accueille une communauté guinéenne significative, mais l’accès aux documents administratifs y demeure particulièrement complexe. Pour renouveler un passeport, les ressortissants doivent systématiquement retourner en Guinée, une procédure jugée contraignante et coûteuse.

Depuis le 5 janvier, les autorités mauritaniennes ont également modifié les conditions d’obtention du visa, compliquant davantage les démarches de régularisation.

Face à la gravité de la situation, le Conseil guinéen de Mauritanie appelle à une intervention rapide des autorités de Conakry, notamment pour : améliorer l’assistance aux migrants, établir un consulat général en Mauritanie, alléger les procédures administratives, soutenir les familles des victimes et des rescapés.

« La situation migratoire est extrêmement difficile. Nous demandons de l’aide », insiste Mamadou Bobo Bah, très affecté par la catastrophe.