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Infrastructures : le projet « Moudoun » au creux de la vague !
LA DÉPÊCHE -
Le 13 novembre, la ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, Naha Mint Meknass, a reçu à Nouakchott une mission de la Banque mondiale conduite par Emily Jordan, experte en développement urbain.
Officiellement, les discussions ont porté sur la coopération en cours. Officieusement, le projet “Moudoun” semble avoir occupé une place de premier plan dans les échanges entre les deux responsables.
Lancé en 2020 pour une durée de cinq ans, ce programme de 71 millions USD, cofinancé par la Banque mondiale et le gouvernement mauritanien, vise à renforcer la décentralisation et à soutenir le développement de sept villes intermédiaires.
Un projet rattrapé par des questions de gouvernance
Selon des éléments attribués à l’enquête de l’IGE, la gestion du projet fait l’objet de remarques critiques, évoquant des pratiques de gouvernance, des situations de conflit d’intérêts et des soupçons de favoritisme.
Pour l’heure, aucun commentaire officiel n’a été publié sur ces observations, mais elles alimentent un débat grandissant autour du programme.
Signalons l’absence de l’ancien directeur général lors de l’audience ministérielle. Il a laissé la place à un nouveau coordinateur, Ahmed Taher Ould Khayar, administrateur des Régies financières.
Certaines sources évoquent la simple expiration d’un mandat de cinq ans ; d’autres y voient une décision liée aux tensions entourant le projet.
Une affaire qui refait surface
L’affaire remonte donc à plus loin dans le temps. Elle avait déjà émergé en octobre 2025, avant d’être éclipsée, “noyée” par la publication du rapport de la Cour des comptes, soutiennent certaines sources informées.
Sa résurgence intervient dans un climat particulièrement sensible, marqué par les attentes d’un autre rapport de l’IGE sur la gestion des deniers publics et les engagements de transparence réitérés récemment par le président de la République lors de sa tournée dans le Hodh Charghi pour une reddition des comptes.
À mesure que les investigations se poursuivent, le dossier « Moudoun » pourrait bien demeurer sous le feu des projecteurs, porté par une opinion publique en quête de clarté sur l’un des projets majeurs de la politique d’aménagement du territoire.