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Le Président de la République adresse un discours important à la nation à l’occasion du 65e anniversaire de la Fête de l’Indépendance nationale
AMI - Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a adressé, jeudi soir, un discours important à la nation, à l’occasion du soixante-cinquième anniversaire de la Fête de l’Indépendance nationale, qui coïncide avec le 28 novembre de chaque année.
Dans ce discours, Son Excellence le Président de la République a annoncé une augmentation des salaires des enseignants et inspecteurs de l’enseignement fondamental, secondaire et technique, ainsi que des membres des forces armées et des forces de sécurité, de 10000 anciennes ouguiyas à partir du 1er janvier 2026, et une augmentation de l’indemnité de craie de 20000 anciennes ouguiyas, afin d’encourager le personnel enseignant dans les classes.
Il a déclaré que notre célébration de la fondation de notre État indépendant est, en son essence, une célébration de la naissance d’un nouveau lien, qui unit toutes les composantes de notre société, malgré leurs différences et leur diversité, et en fait une nation et un peuple unis.
C’est le lien de la citoyenneté : le lien sur lequel reposent les droits et les devoirs, et plus il est fort et enraciné, plus l’unité nationale et la cohésion sociale sont renforcées. Son Excellence s’est engagé à ce que l’État ne reconnaisse aucun droit ni devoir que sur la base exclusive de la citoyenneté, et qu’il œuvrera, avec force, à empêcher que d’autres liens, qu’ils soient tribaux, ethniques ou stratifiés, n’affectent négativement la force du lien de citoyenneté.
Voici l’intégralité du texte du discours de Son Excellence le Président de la République :
« Mauritaniens, Mauritaniennes,
Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous.
Je vous salue tous, où que vous soyez, à l’intérieur ou à l’extérieur de notre chère patrie, avec un salut de dignité, de fierté et de noblesse, vous félicitant pour la célébration, demain, du soixante-cinquième anniversaire de notre glorieuse fête nationale de l’indépendance.
C’est une occasion qui, chaque fois qu’elle se renouvelle, suscite et ancre dans notre conscience collective le souvenir des sacrifices de nos héros de la résistance, qui n’ont rien épargné pour leur patrie, face au colonisateur, afin de recouvrer notre liberté et de préserver notre identité culturelle et civilisationnelle.
Ils ont été l’incarnation vivante des plus hautes significations de la fierté des nations et de ce qu’elle exige d’une constante disposition au sacrifice.
Prions pour eux tous et pour les martyrs de nos forces armées et de nos forces de sécurité, à tous les membres desquelles, officiers, sous-officiers et soldats, nous adressons, depuis cette tribune, nos remerciements pour leurs immenses sacrifices, partout où le devoir de défendre la sécurité de la patrie et du citoyen les a appelés.
Chers compatriotes,
Le vingt-huit novembre, notre pays a recouvré sa liberté et sa dignité avec le départ du colonisateur, et nous avons, au même moment, proclamé la naissance de notre État moderne : la République Islamique de Mauritanie, afin qu’elle soit le cadre à travers lequel nous œuvrons pour que notre nation réalise, de manière durable, ce à quoi aspirent toutes les nations et tous les peuples du monde en termes de sécurité, de liberté et de vie digne.
Cette proclamation a été un défi d’une complexité et d’une ampleur extrêmes, compte tenu de ce qu’elle exigeait en termes de construction d’un État de droit et d’institutions, et de réalisation de profondes transformations sociales, politiques et économiques, auxquelles notre société n’était pas suffisamment préparée pour certaines de leurs répercussions.
Il est vrai que notre pays a pu, par la grâce et la puissance d’Allah, et grâce aux efforts cumulés de ses générations successives, parvenir à de nombreuses réalisations sur la voie de cet objectif, mais les défis sont immenses, et il reste encore beaucoup à faire pour relever ceux qui sont apparus et ceux qui subsistent d’accumulations successives.
Surpasser ces défis a été notre principale préoccupation dès le premier instant où nous avons pris les rênes du pouvoir. Nous nous sommes donc attelés à traiter les grandes questions nationales, telles que l’amélioration des services de base et des infrastructures, et la mise en œuvre des réformes nécessaires pour placer notre économie sur une trajectoire ascendante, en mettant l’accent sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens, le renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale, la justice sociale, et le développement et l’amélioration de l’efficacité de la gouvernance politique, économique et administrative en général.
Nous avons, à cette fin, délibérément et par conviction, adopté une approche d’ouverture, de concertation, d’écoute et de main tendue, à laquelle de nombreuses parties politiques, leaders d’opinion et acteurs sociaux et de développement ont participé avec nous.
Conscient de l’importance du dialogue dans la gouvernance et la gestion des affaires publiques, et du fait qu’il s’agit d’une demande constamment renouvelée de la part de la classe politique en général, j’ai inclus dans mon programme “Mon ambition pour la patrie” la promesse d’organiser un dialogue inclusif qui n’exclurait personne ni aucun sujet.
J’ai récemment appelé à ce dialogue, car j’ai estimé que le moment était opportun : nous ne sommes pas dans une période de tiraillements politiques que les échéances électorales provoquent souvent, et notre pays ne traverse pas une crise politique ou économique oppressante dont on pourrait penser que nous cherchons à éviter certaines de ses répercussions politiques ou sociales.
Il n’y a donc, en principe, rien qui puisse entraver la tenue de ce dialogue ou en troubler la sérénité ; et il est très surprenant de constater, ici et là, une tentative de monnayer la participation à celui-ci, alors qu’il s’agit d’une demande générale et d’un pilier essentiel de toute tentative sérieuse de construire un consensus national pour faire face aux principaux défis auxquels notre pays est confronté.
Quelles que soient les motivations de cette démarche, nous poursuivons, pour notre part, ce que nous nous sommes engagés à faire. Et comme je l’ai déjà annoncé – et je le réitère aujourd’hui – je veux un dialogue sérieux, global et franc. Je ne ménagerai aucun effort pour que ses conditions soient favorables et ses résultats exceptionnels, garantis d’être mis en œuvre. Dans ce cadre, nous avons nommé un coordinateur à qui nous avons confié la tâche de communiquer avec toutes les parties pour élaborer une feuille de route participative pour ce dialogue prévu ; et il nous a récemment remis son rapport final sur la phase préparatoire. Ce rapport sera présenté dans les prochains jours à toutes les parties prenantes afin qu’elles puissent suggérer les ajouts, suppressions ou reformulations qu’elles jugent appropriés.
Ce dialogue constituera une opportunité offerte à tous pour procéder à un examen exhaustif, dans le calme et la sérénité, de l’ensemble des défis auxquels la nation est confrontée.
Et j’espère que tout le monde y participera, et que toutes les questions fondamentales y seront soulevées.
Chers Mauritaniens, chères Mauritaniennes,
Cette première année de notre second mandat a été un effort continu pour renforcer et développer ce qui a été réalisé lors du premier quinquennat. Grâce à cela, nous avons pu obtenir des résultats significatifs à différents niveaux, notamment le renforcement de l’unité nationale, de la cohésion sociale, et la lutte contre la pauvreté, l’injustice et la précarité.
C’est précisément à cet égard que les dépenses sociales ont été augmentées de près de 40 milliards d’anciennes ouguiyas pour l’année en cours. Cela a permis à l’État de continuer à prendre en charge les coûts de l’assurance maladie pour 100 000 familles pauvres, d’inclure les parents et tous les étudiants de l’enseignement supérieur dans l’assurance maladie, en plus de la poursuite des transferts monétaires au profit de près de 140 000 familles pauvres, et l’adoption d’un mécanisme de stabilisation des prix pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens à faible revenu.
Nous avons également œuvré à panser les plaies du passé et à nous débarrasser des vestiges de l’héritage culturel obsolète, en renforçant l’État de droit et les institutions de la République. Nous avons ainsi consacré la séparation des pouvoirs et leur indépendance mutuelle. Nous avons renforcé notre système judiciaire par la mise en œuvre du document national de réforme et de développement de la justice, qui comprend des mesures renforçant la position et l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Nous sommes déterminés à renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et à le protéger contre les comportements qui pourraient nuire à son image, à son prestige ou à son indépendance. La mise à jour en cours du code d’éthique et de conduite des juges, des greffiers et des principales professions juridiques en est la preuve la plus éloquente.
Chers concitoyens,
La lutte contre la pauvreté et la précarité pour renforcer la cohésion nationale passe inévitablement par l’amélioration des services publics en termes d’inclusion et de qualité. À ce niveau, les efforts se sont poursuivis pour promouvoir et consolider l’école républicaine. Les programmes éducatifs ont été révisés et mis à jour afin que l’école soit plus apte à inculquer aux jeunes les valeurs de citoyenneté et de civisme, en pleine conformité avec les règles de notre identité religieuse et civilisationnelle.
La capacité d’accueil a également été renforcée, avec la construction et l’équipement de 1200 salles de classe et la rénovation de 2250 autres, ainsi que l’expansion de la fourniture de supports pédagogiques et le renforcement du personnel enseignant avec 3743 enseignants, entre recrutés et prestataires de services.
Ces réalisations se sont effectuées parallèlement à un effort considérable pour renforcer le cycle de l’enseignement secondaire en termes d’infrastructures, de personnel enseignant et de programmes éducatifs.
Dans le même contexte, nous avons réussi à porter la capacité d’accueil des établissements d’enseignement supérieur nationaux à près de 50 000 étudiants cette année, avec l’achèvement de la construction d’un nouveau siège pour l’École Nationale d’Administration, de Journalisme et de Magistrature, l’École du Numérique, l’Institut Supérieur de Commerce et des Affaires, l’ouverture de l’Université de Nouadhibou, et l’extension de l’Institut Supérieur Technique de Rosso. Les travaux commenceront bientôt pour les écoles vétérinaires de Néma et d’agriculture de Kaédi, et les instituts d’enseignement supérieur de Kiffa et de Tidjikja.
Nous avons également augmenté la capacité d’accueil des établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle, qui a atteint plus de 20 000 étudiants pour l’année en cours, grâce à la construction, la réhabilitation et l’équipement de dizaines d’établissements de formation professionnelle. Les travaux sont toujours en cours pour la construction de l’école d’enseignement technique et de formation professionnelle pour les technologies de l’information et de la communication à Nouadhibou.
En ce qui concerne les services d’électricité et d’eau, nous avons pu améliorer l’offre électrique en reliant les zones de production au réseau de distribution, grâce à l’achèvement des travaux du projet d’alimentation en électricité des zones de production agricole sur la rive.
La situation s’améliorera, inchallah, grâce aux grands projets que nous réalisons, tels que le projet de ligne électrique Nouakchott-Zouérate de 225 kilovolts, le projet d’extension du réseau moyenne tension entre Kaédi et Sélibaby, et la ligne électrique moyenne tension entre Sélibaby et Kiffa, dont bénéficieront les localités situées sur cette ligne, et le projet de renforcement de l’infrastructure électrique de 50 départements dont la deuxième phase est sur le point de s’achever.
Les travaux sont actuellement en cours pour l’extension de la centrale électrique hybride de Nouakchott d’une capacité de 72 mégawatts, l’électrification de 481 localités dans les wilayas du Trarza, du Brakna, du Gorgol, du Guidimagha et de l’Assaba, et la composante électrique du programme de développement de Nouakchott qui comprend 150 kilomètres de basse tension, plus de 160 km de moyenne tension, 215 kilomètres d’éclairage public et 40 postes de transformation.
A cela s’ajoute la composante électrique du programme d’urgence pour la généralisation de l’accès aux services de base pour le développement local, qui comprend : l’acquisition de 28 générateurs pour soutenir la production, l’électrification de 393 zones rurales, et l’extension de 60 réseaux électriques. Les travaux de construction d’une centrale solaire et éolienne de 60 mégawatts, équipée d’un système de stockage d’énergie, débuteront bientôt, inchallah, dans le cadre d’un partenariat public-privé.
En outre, un accord de financement a été signé pour hybrider dix centrales à l’intérieur du pays, ce qui réduira leurs coûts d’exploitation.
Les préparatifs sont en cours pour les appels d’offres concernant la ligne haute tension de 225 kilovolts “Ligne de l’Espoir”, reliant Nouakchott à Néma. Cette ligne sera accompagnée de la construction d’une centrale solaire de 50 mégawatts à Kiffa, en plus de l’électrification des zones adjacentes à cette ligne.
Les efforts se poursuivront pour mettre en œuvre un programme ambitieux, dans le cadre d’un partenariat public-privé, qui permettra un accès universel à ce service essentiel. Les principaux composants de ce programme sont : une centrale électrique au gaz d’Ahmeyim d’une capacité de 225 mégawatts et une centrale électrique au gaz de Banda d’une capacité de 300 mégawatts.
En ce qui concerne l’eau, nous avons intensifié nos efforts pour résoudre les problèmes rencontrés grâce à un programme ambitieux visant à doubler la production des grands projets hydrauliques existants.
Ainsi, l’extension du projet de Boulenouar a été achevée, sa production passant de 16 000 à 26 000 mètres cubes, et celle du projet d’Aftout Echergui, dont la production a atteint 15 000 au lieu de 5 000 mètres cubes. De plus, une usine de dessalement d’eau a été construite à Nouadhibou d’une capacité de 5 000 mètres cubes, et une unité de sédimentation à Beni Naaji pour traiter le phénomène d’envasement.
Les travaux se poursuivent actuellement sur le projet d’Idini pour augmenter sa production à 100 000 mètres cubes avant fin 2026, inchallah, et sur le projet d’Aftout Essahili dont la capacité de production actuelle a atteint 150 000 mètres cubes, avec l’objectif d’atteindre 225 000 mètres cubes à l’horizon 2028.
Nous avons également lancé d’autres grands projets tels que : le projet d’approvisionnement en eau de 165 agglomérations dans les wilayas du Brakna et de l’Assaba à partir du fleuve. Les préparatifs sont en cours pour le lancement des travaux du projet d’approvisionnement en eau de la ligne Gouraye-Kiffa à partir du fleuve, et l’extension du projet Dhar, pour augmenter sa production de 10 000 à 20 000 mètres cubes.
En plus de tous les points d’eau réalisés, un vaste programme a été lancé qui permettra la réalisation de 1000 nouveaux forages au cours de la période 2025-2027, dont près de 200 ont été achevés.
Des études ont également été lancées pour explorer les eaux situées à 500 m de profondeur.
Dans le cadre de l’exploitation des eaux de surface, l’étude de la troisième phase d’Aftout Echergui a été lancée pour couvrir de nouvelles zones situées dans la région du bassin aride, et l’étude de faisabilité est actuellement mise à jour en vue du lancement de la construction de deux très grands barrages dans le Hodh El Gharbi et le Guidimagha.
Étant donné que les infrastructures de transport routier ne sont pas moins prioritaires pour la population que les autres services essentiels, nous avons déployé des efforts considérables pour les renforcer. Cela s’est concrétisé, d’une part, par la construction et la réhabilitation de près de 1000 km de tronçons routiers, y compris la réhabilitation de la Route de l’Espoir pour qu’elle soit, pour la première fois, praticable sur toute sa longueur.
De plus, pour l’année en cours, le pont de l’Amitié a été construit à Nouakchott, et un volet de désenclavement de dizaines de localités dans huit wilayas a été lancé dans le cadre du programme d’urgence pour généraliser l’accès aux services essentiels au développement local.
Les travaux sont actuellement en cours pour la réalisation de plus de 750 km.
Les travaux débuteront également pour la réalisation de 800 km supplémentaires, comprenant les routes : Timbédra – Bousteila – Adel Bagrou, Tintane – Aïn Farba – Touil,
R’Kiz – El Bzaoul, Barkéol – Mbout. Ceci s’ajoute à la réhabilitation et à la rénovation des routes Rosso-Boghé, Akjoujt – Atar, Nouakchott – Nouadhibou et Kaédi-Sélibaby.
Des efforts similaires ont été déployés pour renforcer le service de santé en termes de qualité et d’exhaustivité.
Au cours de l’année en cours, l’agrandissement et l’équipement du Centre Hospitalier des Spécialités et l’agrandissement du Centre Hospitalier National ont été achevés, ainsi que la construction et l’équipement de 14 centres de santé et de 137 points de santé.
Les travaux de construction et d’équipement des hôpitaux de Tidjikja, Aioun et Aleg, ainsi que de plus de 40 centres de santé et 100 points de santé, seront également achevés dans les semaines et les mois à venir.
Les travaux ont commencé pour la construction de l’hôpital universitaire Roi Salman bin Abdulaziz, et de deux hôpitaux régionaux à Zouérate et Akjoujt, ainsi que la rénovation, l’agrandissement et l’équipement de l’hôpital Cheikh Zayed et du Centre Hospitalier de Nouadhibou.
Les travaux de rénovation et d’agrandissement de l’hôpital de l’Amitié et l’agrandissement du Centre National de Cardiologie commenceront bientôt.
Les appels d’offres pour la construction et l’équipement de trois hôpitaux à Mbout, Tintane et Maghataa Lahjar ont été préparés.
À tout cela s’ajoute la construction, l’équipement et la réhabilitation de 42 centres de santé, et la construction et la réhabilitation de 110 points de santé, dans le cadre du programme d’urgence pour l’accès aux services essentiels pour le développement local.
Nous n’aurions pas pu obtenir tous ces résultats si notre économie n’avait pas continué, avec l’aide d’Allah, sur sa trajectoire ascendante, portée par les réformes structurelles adoptées et par le dynamisme qui a caractérisé les secteurs productifs prioritaires, ce qui a contribué à la réalisation de taux de croissance considérables, tout en maintenant la durabilité du cadre macroéconomique et les grands équilibres financiers.
L’économie nationale devrait croître de près de 4,5 % en 2025, et le taux d’inflation devrait rester en dessous de 2 %.
Ce dynamisme positif a contribué à l’amélioration des indicateurs fondamentaux des finances publiques, les recettes et les dépenses du budget 2026 augmentant de plus de 10 %, le déficit budgétaire restant dans la limite de 3,5 %, et le ratio de la dette publique poursuivant sa trajectoire descendante, passant de 45,2 %, en 2025, à 43,3 % en 2026.
Tout cela a été rendu possible par la poursuite de l’approfondissement des réformes structurelles nécessaires à la libéralisation de l’économie, à l’encouragement de l’investissement et à l’intensification des efforts pour développer nos secteurs productifs prioritaires.
Il ne vous échappe pas, chers concitoyens, que l’efficacité des efforts de développement dépend de la bonne gouvernance, ce qui implique une lutte sérieuse et responsable contre le fléau de la corruption sous toutes ses formes et manifestations : financière, administrative, politique et sociale.
C’est pourquoi nous avons renforcé notre arsenal de lutte contre la corruption en adoptant de nouvelles lois relatives au renforcement de l’obligation de déclaration de patrimoine, insisté sur la poursuite de la publication des rapports des organismes de contrôle et d’inspection, appliqué rigoureusement leurs recommandations et avons créé l’Autorité nationale de lutte contre la corruption. Nous avons également renforcé notre système judiciaire et consacré son indépendance en consolidant la séparation des pouvoirs. Nous avons poursuivi la réforme de l’administration et étendu la numérisation des services.
Nous sommes déterminés à renforcer la lutte contre la corruption, de manière institutionnelle et responsable, afin que cette lutte ne se transforme pas en corruption, par le biais de règlements de comptes, de sélectivité ou de favoritisme.
Nous devons tous prendre conscience que la promotion de l’idée que la corruption est générale et omniprésente, ainsi que l’accusation de tous sans preuve ni indice, lève l’embarras social du corrupteur, l’incite à persévérer, pousse les individus à banaliser la corruption et la société à coexister avec elle et à l’accepter, ce qui affaiblit considérablement l’efficacité de la lutte contre ce fléau.
Nous ne gagnerons notre guerre contre la corruption que si nous en faisons une guerre sociétale autant qu’une guerre institutionnelle. Soyons donc tous unis contre elle.
Chers concitoyens,
L’une des pierres angulaires de la mise en œuvre efficace des réformes et des projets sur lesquels nous travaillons est notre administration publique.
C’est pourquoi nous avons déployé des efforts considérables pour la développer, la moderniser et la rapprocher du citoyen. Nous avons également œuvré à renforcer ses capacités et à injecter du sang neuf dans ses différentes structures. Dans ce cadre, une opération de recrutement, la plus vaste du genre, sera lancée dans les prochaines semaines pour environ 3000 de nos jeunes.
Ce recrutement concernera les professeurs d’université, les médecins, les assistants médicaux, les juges, les greffiers, les juristes, les administrateurs, les économistes, les officiers et les agents des douanes.
Ce recrutement concernera également les ingénieurs de différentes spécialités : telles que l’informatique, les statistiques, le génie civil, l’urbanisme, l’eau et l’électricité.
Dans le cadre de ce recrutement, les capacités de l’administration publique seront également renforcées par le recrutement de centaines de travailleurs dans divers domaines.
Soucieux d’améliorer les conditions des fonctionnaires, nous avons, au cours des dernières années, chaque fois que les conditions financières le permettaient, augmenté les salaires de manière générale ou au profit d’une catégorie spécifique.
La dernière mesure à cet égard a été notre décision l’année dernière d’augmenter les salaires des soldats, des agents et des sous-officiers.
Fidèles à la même approche, nous avons décidé cette année, à partir du 1er janvier 2026, d’augmenter les salaires des enseignants et des inspecteurs de l’enseignement fondamental, secondaire et technique, ainsi que des membres des forces armées et des forces de sécurité de 10000 anciennes ouguiyas.
Nous avons également décidé, pour encourager le personnel enseignant dans les classes, d’augmenter l’indemnité de craie de 20000 anciennes ouguiyas.
Mauritaniens, Mauritaniennes,
Notre célébration de l’avènement de notre État indépendant est, en son essence, une célébration de la naissance d’un nouveau lien qui unit toutes les composantes de notre société, malgré leurs différences et leur diversité, et en fait une nation et un peuple unis : c’est le lien de la citoyenneté : le lien sur lequel reposent les droits et les devoirs, et qui, plus il est fort et enraciné, plus l’unité nationale et la cohésion sociale sont renforcées.
C’est pourquoi je vous invite, une fois de plus, à en faire le fondement premier des relations entre vous, et de vos relations avec les institutions de l’État.
Je vous promets que l’État ne créera aucun droit ni aucun devoir que sur la base exclusive de la citoyenneté, et qu’il s’emploiera, avec force, à empêcher que d’autres liens, qu’ils soient tribaux, ethniques ou communautaires, n’affectent négativement la force du lien de citoyenneté. C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous garantirons la force de notre unité nationale et la cohésion de notre société, indispensables à la construction de la Mauritanie à laquelle nous aspirons tous, une Mauritanie de fraternité, de justice, de liberté et de développement.
Longue vie à vous et à la Mauritanie, sûre, stable et prospère.
Je vous remercie et que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous.