Cridem

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08-12-2025

11:51

Les etoiles ne s’enterrent pas .. Mais, parfois, elles filent …. ( Une serie 2IRES)

Mohamed El hacen -- Le professeur au grand cœur

Dès son arrivée à l’Université de Nouakchott en 2008, Mohamed Ould Mohamed El Hacen ne se contenta pas d’enseigner. Il prit à cœur le bien-être de ses étudiants, fournissant cahiers, polycopiés et fournitures dès le premier jour, et ce, tout au long de sa carrière. Pour lui, chaque outil offert était une clé permettant à un jeune Mauritanien d’ouvrir les portes du savoir.

Son salaire universitaire, loin de rester pour lui, était destiné exclusivement aux étudiants et au petit personnel. Complété par ses revenus d’expert, il subvenait aux besoins de tous, jusqu’au jour où des décisions injustes des gouvernants de la “ Decennie” prirent 50 % de son salaire et lui interdirent l’accès aux marchés publics. Rien pourtant ne put éteindre sa générosité ni son dévouement.

Dans ses cours, il imposa le style de la Mahadra, privilégiant la mémorisation et la discipline intellectuelle. Mais il allait plus loin : à la fin de chaque examen, il distribuait, de ses propres revenus, des prix aux meilleurs étudiants, récompensant l’effort et l’excellence.

Et quelle fierté il éprouva lorsqu’il vit cinq de ses étudiants de l’ISEP, auxquels il avait enseigné 80 % du programme en seulement deux années, prendre la tête d’un concours organisé par l’UBD pour l’animation de la cellule de gestion du crédit aux rapatriés du Sénégal !

Ces jeunes, titulaires d’un Bac+2, affrontaient des diplômés Bac+3 et Bac+5, et malgré les obstacles, ils brillaient de leur savoir… même si aucun ne fut retenu, victime des injustices du système.

En 2010, lorsque les tensions ethniques enflammaient certains étudiants armés de gourdins et d’armes blanches, il ne recula pas. Avec courage et calme, il arracha leurs instruments mortels et les transforma en un appel à la raison, un geste qui fit la une de CRIDEM. Il les guida ensuite vers la paix, d’abord dans ses véhicules, puis dans les salles de son bureau, non loin de l’Universite, ilot C , main dans la main.

Apres debat il se sont. convaincus de créer un syndicat unique pour éviter toute violence future.

L’administration, consciente de l’affection et de la reconnaissance des étudiants envers lui , faisait régulièrement appel à lui pour calmer les esprits et ramener les étudiants à la raison. Et malgré leur absentéisme, aucun étudiant n’osait manquer son cours. Pour lui, enseigner à l’université n’était pas un métier mais un service national — un engagement envers son pays, sa jeunesse et l’avenir de la Mauritanie.

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Institut 2IRES
7/12/2025



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