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Le chef de l’opposition mauritanienne dénonce « la domination du corruption » et appelle à des réformes urgentes
SHEMS MAARIF - Le président de l’opposition démocratique en Mauritanie et chef du parti Tawassoul, Hamadi Ould Sidi Mokhtar, a affirmé que « le peuple mauritanien en a assez des manipulations et des promesses creuses ».
Dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le leader de l’opposition a déclaré que « la patience des Mauritaniens a atteint ses limites » et qu’ils attendent désormais « des mesures sérieuses capables de mettre fin à toutes les formes de corruption, de stopper la mise en péril du présent et de l’avenir du pays, et de rompre avec la mainmise des corrompus ».
Il a également insisté sur la nécessité de bâtir des institutions fortes et réellement indépendantes, aptes à jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre la corruption, et de garantir à la justice toute son autonomie.
Selon lui, « le phénomène de la corruption a atteint en Mauritanie un niveau de domination et de diffusion tel qu’il est devenu une réalité quotidienne pour les citoyens », avec des effets palpables « sur leur passé, leur présent et leur avenir ».
Il a souligné que les personnes les plus impliquées dans des affaires de corruption « continuent d’être recyclées aux plus hautes fonctions, sans contrôle ni reddition de comptes ».
Ould Sidi Mokhtar a également dénoncé un paradoxe : malgré une importante panoplie juridique destinée à combattre la corruption, « son application demeure extrêmement faible, voire inexistante ».
Le chef de l’opposition a appelé à « mettre un terme immédiat à l’impunité des corrompus » et à laisser la justice traiter l’ensemble des dossiers — y compris ceux actuellement en cours — sans intervention, pression ou ingérence.
Il a insisté sur la nécessité d’arrêter les nominations et rotations de responsables impliqués dans des scandales, et de démettre toute personne soupçonnée ou accusée dans des dossiers passés ou présents. Il a exhorté les organes de contrôle — Haute Cour de justice, Cour des comptes, Inspection générale d’État, Inspection générale des finances et inspections sectorielles — à assumer pleinement leurs prérogatives.
Réitérant un appel ancien, il a demandé la séparation entre les postes publics stratégiques et la logique de l’emploi politique, ainsi que l’obligation de déclaration de patrimoine pour tous les gestionnaires, et l’application stricte et exhaustive des lois sur la transparence financière.
Enfin, Ould Sidi Mokhtar a appelé l’ensemble des citoyens à la vigilance et à une participation active dans la lutte contre la corruption, afin de protéger les biens publics et préserver les ressources nationales.