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Journée internationale des droits de l'Homme / Déclaration du Commissaire aux droits de l’homme
AMI - Le Commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, M. Sid’Ahmed Ould Bennane, a affirmé que la situation des droits de l’homme en Mauritanie a connu, cette année, des développements majeurs et des réalisations tangibles dans divers domaines, ce qui a renforcé la position de notre pays parmi les nations qui s’efforcent, sérieusement, de consolider l’État de droit et des institutions.
Il a ajouté, dans un discours prononcé, mardi soir, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’homme, que le gouvernement mauritanien poursuit, pour la deuxième année, la mise en œuvre de la Stratégie nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (2024-2028), en tant que vision globale basée sur le renforcement de la justice sociale, la consécration du concept de citoyenneté, la promotion des droits économiques et sociaux, et la construction d’une société cohésive exempte d’exclusion et de marginalisation.
Il a souligné que la Mauritanie poursuit, avec détermination et constance, la voie du renforcement et de la protection des droits de l’homme, à travers ses programmes de développement et ses stratégies sectorielles, et en coopération avec tous les partenaires nationaux et internationaux, appelant tous les acteurs à poursuivre le travail commun dans un esprit de responsabilité et d’ouverture pour une patrie qui garantit la dignité, l’équité et la justice à tous ses enfants.
Voici le texte du discours du commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile :
“Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur Son Prophète Mohamed.
Mesdames et Messieurs,
Notre pays célébrera, demain, à l’instar du système international, la Journée mondiale des droits de l’homme, qui coïncide cette année avec le soixante-dix-septième anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre 1948.
C’est une occasion ici de réaffirmer l’attachement de notre pays aux principes et au contenu de cette déclaration historique, en tant que document de référence et norme commune pour les peuples et les nations, dans la sauvegarde des droits de l’homme et la protection de leur dignité.
La célébration de la Journée mondiale des droits de l’homme cette année a pour thème : “Les droits de l’homme… pilier de notre dignité au quotidien”, un slogan qui incarne profondément le besoin du monde, face aux troubles qu’il connaît, de revenir aux valeurs universelles qui garantissent la sécurité, la tranquillité et la coexistence. Il est devenu essentiel aujourd’hui de réaffirmer que les droits de l’homme restent le choix gagnant pour l’humanité, qu’ils sont réalisables et que leur consolidation est une responsabilité partagée entre l’État, la société et tous les partenaires.
Mesdames et Messieurs,
Ces principes et valeurs humaines sont clairement en accord avec les hautes directives de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et sa vision éclairée visant à respecter les droits et les libertés, à préserver la dignité humaine, à combattre tous les stéréotypes négatifs et à consolider les valeurs de citoyenneté, afin de construire une société cohésive et juste.
La meilleure preuve en est la déclaration de Son Excellence le président de la République, dans son discours à la nation à l’occasion du soixante-cinquième anniversaire de la fête de l’indépendance nationale : “L’État n’établira aucun droit ni devoir que sur la base exclusive de la citoyenneté, et il s’emploiera avec force à empêcher que d’autres liens, qu’ils soient tribaux, ethniques ou stratifiés, n’affectent négativement la force du lien de citoyenneté. C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous garantirons la force de notre unité nationale et de notre cohésion sociale, indispensables à la construction de la Mauritanie à laquelle nous aspirons tous, une Mauritanie de fraternité, de justice, de liberté et de développement.” Fin de la citation.
C’est ce que le gouvernement du Premier ministre, M. El Moctar Ould Djay, s’efforce de traduire en réalité concrète, à travers les diverses politiques et programmes mis en œuvre sur le terrain.
Mesdames et Messieurs,
La situation des droits de l’homme dans notre pays a connu, cette année, des développements majeurs et des réalisations tangibles dans divers domaines, ce qui a renforcé la position de notre pays parmi les nations qui s’efforcent, sérieusement, de consolider l’État de droit et des institutions.
Dans ce cadre, le gouvernement a poursuivi, pour la deuxième année, la mise en œuvre de la Stratégie nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (2024-2028), en tant que vision globale basée sur le renforcement de la justice sociale, la consécration du concept de citoyenneté, la promotion des droits économiques et sociaux, et la construction d’une société cohésive exempte d’exclusion et de marginalisation.
Le cadre juridique et institutionnel a également connu une évolution importante avec la publication et la mise à jour d’un ensemble de textes fondamentaux, parmi lesquels les lois relatives aux partis politiques, à la lutte contre la corruption et à l’état civil, ainsi que les textes réglementaires relatifs à la protection des victimes de la traite des êtres humains, du trafic de migrants et à la gestion de la migration, en plus de la création de l’Institut supérieur de la magistrature et des professions de la justice et de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption.
Dans le domaine de la promotion des droits civils et politiques, cette année a été marquée par des réformes qualitatives, dont les plus importantes sont les modifications substantielles apportées au décret de 1991 relatif aux partis politiques, dans le but de moderniser le paysage politique et de renforcer les règles de la pratique démocratique, ainsi que d’améliorer les mécanismes d’organisation des partis politiques et d’assurer leur conformité aux exigences de transparence, d’efficacité et de respect des contrôles légaux.
La stratégie nationale de lutte contre la corruption a également été mise à jour, dans le but de renforcer la gouvernance, la transparence et l’intégrité, à travers dix programmes prioritaires, couvrant divers domaines fondamentaux, allant de la transparence dans la vie publique à l’évaluation du comportement des différents acteurs nationaux.
Leur mise en œuvre est supervisée par le Comité national d’orientation, présidé par Son Excellence le Premier ministre, en plus de l’activation des mécanismes de déclaration de patrimoine et de la création de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, en tant qu’organisme indépendant doté de larges pouvoirs en matière de prévention, de contrôle et d’enquête.
Conformément à l’appel de Son Excellence le Président de la République, inclus dans son programme “Mon ambition pour la patrie”, les préparatifs sont en cours, à plusieurs niveaux, pour participer à un dialogue global et inclusif, qui consolide l’approche de la concertation et de l’ouverture comme pilier essentiel de l’enracinement de la bonne gouvernance et de la construction d’un consensus national sur les grands défis auxquels le pays est confronté.
Ce dialogue intervient à un moment opportun, exempt de tensions politiques ou de pressions conjoncturelles, ce qui crée un climat propice à une discussion sereine et responsable. Son Excellence le président de la République espère que ce dialogue constituera une réelle opportunité de réexaminer les questions fondamentales et que toutes les parties s’y engageront dans un esprit national constructif.
Dans le même contexte, le système judiciaire a été renforcé par la mise en œuvre du Document national de réforme et de développement de la justice, qui comprend des mesures visant à consolider la position de la justice et à renforcer son indépendance et son efficacité. Le gouvernement affirme sa détermination à protéger la justice de toutes les conduites qui pourraient nuire à son image, à sa dignité ou à son indépendance, ce qui se traduit concrètement par les travaux en cours pour actualiser le code d’éthique et de conduite des juges et des greffiers, et moderniser les professions juridiques fondamentales, afin de garantir une performance judiciaire intègre et solide qui réponde aux aspirations des citoyens et consolide l’État de droit.
Dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains, le Commissariat aux droits de l’homme, par l’intermédiaire de l’Autorité nationale de lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants, poursuit ses efforts en collaboration avec ses partenaires dans la prévention de ce crime et la protection de ses victimes. Des centaines de personnes ont jusqu’à présent bénéficié du Fonds de soutien et d’assistance aux victimes de la traite des êtres humains, à travers des projets générateurs de revenus, ce qui constitue une étape pratique dans le processus de leur réintégration et du renforcement de leur autonomie économique et sociale.
Dans le domaine de la promotion de la mise en œuvre des droits économiques et sociaux, le gouvernement a poursuivi l’exécution des grands programmes sociaux visant à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, à améliorer l’accès aux services de base et à créer des opportunités d’emploi.
Les dépenses sociales ont été augmentées d’environ 40 milliards d’ouguiyas anciennes pour l’année en cours, ce qui a permis de poursuivre les efforts déployés par le gouvernement à travers les secteurs de l’action sociale, de l’enfance et de la famille, et la Délégation générale à la solidarité nationale et à la lutte contre l’exclusion “Taazour”, pour prendre en charge les coûts de l’assurance maladie de cent mille familles démunies, et d’inclure les parents et tous les étudiants de l’enseignement supérieur dans l’assurance maladie, en plus de la poursuite des transferts monétaires au profit d’environ 140 mille familles démunies, et l’adoption d’un mécanisme de stabilisation des prix, en soutien au pouvoir d’achat des citoyens à faible revenu.
Dans le domaine de l’éducation, le projet de l’École Républicaine est en cours d’exécution pour la quatrième année consécutive, dans le but de consolider les valeurs d’équité et d’égalité et de renforcer l’unité nationale, à travers l’expansion des infrastructures éducatives, le développement du système de formation et la disponibilisation des fournitures éducatives.
Dans ce cadre, les programmes scolaires ont été mis à jour pour consolider les valeurs de citoyenneté, et la capacité d’accueil du système éducatif a été renforcée par la construction et l’équipement de 1200 salles de classe et la rénovation de 2250 autres, en plus du renforcement des équipes éducatives avec 3743 enseignants.
La capacité d’accueil de l’enseignement supérieur a également été portée à près de 50 000 étudiants, grâce à la création de nouvelles institutions et à l’extension d’institutions existantes, tandis que la capacité d’accueil de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a dépassé les 20 000 étudiants après la construction et la réhabilitation de dizaines d’institutions spécialisées.
Des préparatifs sont actuellement en cours pour bénéficier du fonds de soutien au logement des enseignants, avec l’affectation de 2 508 logements, construits dans le cadre du programme “Dari” pour soutenir ce fonds, en plus de l’approbation d’une augmentation des salaires des enseignants et des inspecteurs de l’enseignement fondamental, secondaire et technique, de 10 000 ouguiyas anciennes, et une augmentation de la prime de craie pour le personnel enseignant de 20 000 ouguiyas anciennes, à partir du 1er janvier 2026.
Dans le domaine de la santé, la qualité et l’étendue des services ont été renforcées par la construction, l’extension et l’équipement de 16 établissements de santé et de 137 points de santé. Les travaux seront bientôt lancés dans plus de 40 centres de santé et 100 points de santé, en plus de la construction et de la réhabilitation de 42 centres de santé et 110 points de santé dans le cadre du programme d’urgence d’accès aux services de base.
Dans la continuité de ces efforts, cette année a vu le lancement du programme de développement de la ville de Nouakchott, avec un financement de 5 milliards d’ouguiyas nouvelles, ainsi que le lancement de la mise en œuvre du programme d’urgence de généralisation de l’accès aux services essentiels pour le développement local, avec un financement de 27 milliards d’ouguiyas nouvelles. L’objectif est d’accélérer le développement local et de fixer les citoyens dans leurs lieux de résidence en leur fournissant des services de base, de réparer les injustices dans les régions défavorisées et de valoriser les capacités de l’économie locale, à travers 2374 interventions dans toutes les wilayas du pays, en mettant l’accent sur les régions éloignées.
Mesdames et Messieurs,
En tant que secteur gouvernemental chargé du suivi des engagements internationaux de notre pays, nous avons œuvré cette année à renforcer l’interaction positive de notre pays avec les mécanismes des Nations Unies. Notre pays a accueilli le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants lors de sa visite du 2 au 12 septembre 2025, au terme de laquelle il a salué les efforts nationaux déployés dans la gestion de la migration.
Notre pays a également présenté son deuxième rapport périodique devant le Comité des droits des travailleurs migrants, à l’issue duquel les efforts considérables déployés par notre pays pour la promotion et la protection des droits des travailleurs migrants ont été salués, et il a été élu membre du Comité des Nations Unies contre la torture pour la première fois.
Ces efforts ont abouti à la classification de notre pays au niveau 2 de l’indice de lutte contre la traite des êtres humains, et à la classification de la Commission nationale des droits de l’homme dans la catégorie “A” par l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme, confirmant sa conformité aux Principes de Paris et son fonctionnement indépendant et professionnel.
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, je vous assure que notre pays poursuit avec détermination et constance la voie du renforcement et de la protection des droits de l’homme, à travers ses programmes de développement et ses stratégies sectorielles, et en coopération avec tous les partenaires nationaux et internationaux.
Je saisis cette occasion pour inviter tous les acteurs à poursuivre le travail commun dans un esprit de responsabilité et d’ouverture pour une patrie qui garantit la dignité, l’équité et la justice à tous ses enfants.
Je vous remercie.”