22:30
Défense au droit à la propriété foncière dans la vallée du fleuve Sénégal
Je prends la parole aujourd’hui en mon nom propre, en tant que citoyen concerné par l’avenir de la vallée du fleuve Sénégal et profondément attaché au respect de la loi et de la justice sociale.
Dans cette vallée, la terre n’est pas un simple bien matériel. Elle est mémoire collective, identité et source de vie. Pourtant, malgré la reconnaissance claire du droit à la propriété foncière par la loi domaniale mauritanienne, certains continuent de nier ce droit, au mépris des principes fondamentaux de l’État de droit.
Je considère que le droit foncier légalement acquis — par héritage, par mise en valeur ou par des pratiques coutumières reconnues — doit être pleinement respecté. Les terres de la vallée ont été exploitées et aménagées par des générations de populations locales bien avant l’indépendance. À mes yeux, remettre en cause ces droits revient à nier à la fois la loi et l’histoire.
Je tiens à rappeler que les terres de la vallée du fleuve Sénégal n’ont jamais été des terres vacantes. Elles ont été façonnées par le travail acharné des agriculteurs, qui ont transformé des zones inondables en espaces productifs. Ignorer cette réalité, c’est légitimer une dépossession injuste et dangereuse.
Je suis convaincu que la question foncière est avant tout une question de justice et de paix sociale. La vallée a déjà connu des tensions douloureuses liées aux litiges fonciers et aux déplacements de populations. À mon sens, toute atteinte aux droits fonciers légalement établis risque de raviver ces blessures et de fragiliser la cohésion sociale.
J’affirme également que la sécurité foncière est une condition indispensable au développement agricole et à la sécurité alimentaire nationale. Un agriculteur qui vit dans la peur de perdre sa terre ne peut ni investir ni produire durablement.
Enfin, je reconnais le rôle de l’État dans la gestion du domaine public, mais je rappelle que cette gestion doit se faire dans le strict respect de la loi. L’autorité administrative ne peut se substituer ni au droit ni à la justice. L’intérêt général ne saurait, selon moi, justifier l’injustice ou l’arbitraire.
Pour toutes ces raisons, j’appelle au respect rigoureux de la loi domaniale mauritanienne et à la protection effective des droits fonciers dans la vallée du fleuve Sénégal. Défendre la propriété foncière, c’est défendre la justice, la paix sociale et le développement durable de notre pays.
Aliou Diop
Spécialiste en gouvernance foncière et territoriale
Téléphone 46 47 89 98
Nouakchott