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26-12-2025

05:00

Chronique:​​​​​​​ Entre Nous Par Sneiba El Kory

Le Calame -- Quel est le pluriel de festival ? C'est un mot qui finit en al. Et nos éminents maîtres nous ont appris que tous les noms qui se terminent par al font leur pluriel en aux: travail, municipal, mondial.... Mais festival fait partie des mots qui font exception à la régle. Exactement comme chacal ou carnaval.

Mais si dans cette régle de grammaire festival fait exception. En Mauritanie, il est la régle. Si ailleurs, on fait un festival toutes les dizaines d'années. Ici, on en fait une bonne poignée en une seule année. Festival de Chinguitty. Festival de Oualata. Festival de Tichitt. Festival de Ouadane. Festival des dattes. Festival de l'Ardine. Festival de Chemama. Festival de Djéol.

Festival d’Ain Farba. Festival d'Aioun. Festival du mil. Festival de la pastèque. Festival du livre. Festival de la poésie. Festival des cités de la culture. Nous sommes un peuple de festivals. Nous festivalons. Pour nous faire voir. Pour danser. Pour chanter. Pour jouer au bâton. Pour dire la poésie. Pour applaudir les discours du président. Pour déstresser.

Voir les détails des stigmates du henné de quelques festivaliéres. Pour que le ministère de la culture décaisse un argent par milliards qu'il distribue sans compter. Sans se soucier. Sans rien craindre. Ni l'inspection Générale. Ni l'inspection interne. Ni même la Cour des Comptes.

Que de "festivaux". De festivals, respectons l'exception de la régle même si chez nous l'exception est la régle. Ici, chez nous le superflu prend le pas voire même le dessus sur le prioritaire. Ainsi, semble se concevoir la gouvernance.

Une gouvernance bédouine. Improvisée. Une gouvernance du sentiment. Pas une gouvernance de raison ni de développement. Sinon comment mobiliser autant d'argent ( des centaines de milliards) pour amuser la galerie via des folklores, des festivals, des simplicités alors que nous manquons dans nos villes d'eau, d'électricité et d'infrastructures de base. Nous enseignons encore quelques parts sous des hangars de fortune ou des classes en banco.

Nos structures sanitaires manquent d'équipements. Et nous ne sommes pas qualifiés à la coupe d'Afrique qui se joue à nos portes. Et voilà que nous continuons de jouer. De nous-mêmes. De danser. Sur nous même.

Et d'inventer chaque jour des platitudes comme nous sommes plus dans la zone Afrique Noire mais sommes désormais une équipe et une fédération de football affiliée aux fédérations du Maghreb. Vraiment du n'importe quoi ! Salut !

Sneiba El Kory



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