Cridem

Lancer l'impression
21-06-2021

22:06

Pénurie d’eau à Akjoujt : des habitants à bout du souffle

Tawary - L’eau est devenue une ressource rare dans une partie d'Akjoujt. Indispensable pour la vie, cette ressource est désormais un luxe pour les habitants des quartiers périphériques de la capitale de cette minière.

Pour certaines populations qui ne disposent pas encore d’eau courante à domicile, elles doivent faire des acrobaties pour en avoir.

Dans des coins de cette cité minière, des habitants font la queue toute la journée pour quelques litres d’eau potable, derrière les camions-citernes stationnés à Tarhil et zone Mattel, des quartiers à la périphérie d'Akjoujt, la capitale de l’Inchiri.

Une forte chaleur avoisinant les 40°C, la pénurie d’eau affecte des populations et même certaines activités.

"Pour avoir de l’eau à temps, je suis obligée de me lever dès l’aube, au moment où beaucoup de gens dorment encore," explique Mariam, une jeune femme, assise sur un bidon d’eau. Il n’y a pas de robinets dans ces quartiers populaires dont les habitants en cette période de forte chaleur font face à une soif aiguë.

Depuis le mois du ramadan dernier, l’eau ne vient qu’à compte goûte des rares robinets connectés au réseau de la Société nationale de l’Eau (SNDE), l’entreprise publique en charge de la distribution de l’eau potable en Mauritanie. "Ce sont les ménagères qui souffrent le plus de cette pénurie d’eau suite à des coupures récurrentes et prolongées, et que certaines pouvant passer plus de cinq heures d’attente".

C’est une des conséquences de la mauvaise gestion des ressources en eau dans cette cité provoquée par les sociétés d’extractions minières, selon des habitants de la ville d’Akjoujt.

« Les centres de pompage d’eau potable liés à des réseaux d’adduction d’eau à travers la ville n’arrivent pas à fournir assez d’eau durant 4 jours », a affirmé un habitant du centre-ville.

Comme ailleurs, dans le quartier d’Akjoujt, la canicule est une période de forte consommation d’eau pour les ménages qui mobilisent tout le monde. "Les gens ont besoin de beaucoup d’eau en période de chaleur. Ce n’est pas seulement pour boire; on se lave plusieurs fois parce qu’on transpire beaucoup," ajoute Abdallahi.

Des hommes, des femmes et parfois des enfants se disputent le rang devant les citernes afin d’être servis en eau potable. "En temps normal, je n’ai pas besoin de venir chercher de l’eau parce que mes petites sœurs le font. Mais elles ont du mal à avoir de l’eau rapidement, c’est pour cela que je viens moi-même pour forcer un peu la main aux autres", commente Dah.

Pour cette ménagère, les responsables de la société ne font pas leur travail de fourniture d’eau potable aux populations. « Comment les autorités doivent accepter qu’il y ait dans une capitale régionale des quartiers n’ayant pas accès à l’eau », s’interroge M..., la soixantaine dépassée.

Mais la tendance sera bientôt renversée, selon une source qui cite le chef d’Agence de la SNDE que notre reporter n'a pas pu joindre faute de coordonnées. En effet, pour résoudre le problème, des travaux sont en cours et 2 camions citernes font des rotations pour la distribution de l’eau dans les quartiers en attendant la mise en place du réseau, ajoute la source précitée.

Le réseau en cours permettra d’assurer l’accès à l’eau potable à plusieurs centaines de foyers "Toutefois, il y a des efforts à fournir pour étendre le réseau aux quartiers non desservis; la capacité de production d’eau potable pour la population d’Akjoujt est bien inférieure à la demande," explique un notable.

Face à cette situation, les habitants des quartiers durement éprouvés par la chaleur doivent encore patienter.

Par A.S





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org