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Covid-19 : un cas du nouveau variant détecté en Belgique, le premier annoncé en Europe
Le Monde - Le monde se ferme progressivement à l’Afrique du Sud, mais l’OMS estime qu’il faudra encore des semaines pour comprendre le niveau de transmissibilité du variant. L’organisation déconseille, pour l’instant, toute mesure de restriction aux voyages.
C’est une première sur le continent européen, alors que le monde se ferme progressivement à l’Afrique du Sud. Un cas du nouveau variant du Covid-19, d’abord détecté en Afrique du Sud et absent d’Europe jusqu’ici, a été identifié en Belgique, a déclaré vendredi 26 novembre le ministre de la santé, Frank Vandenbroucke.
« On a un cas qui est maintenant confirmé de ce variant. Il s’agit de quelqu’un qui venait de l’étranger, qui a été testé positivement le 22 novembre, qui n’était pas vacciné », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
La première détection de ce nouveau variant, potentiellement très contagieux, avait été annoncée jeudi en Afrique du Sud, ce qui fait craindre une nouvelle vague pandémique.
► La France suspend les arrivées en provenance d’Afrique australe
La France a devancé l’avis des autorités européennes, ainsi que celui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : Matignon a annoncé, vendredi 26 novembre, suspendre immédiatement les arrivées en provenance de sept pays d’Afrique australe, dont l’Afrique du Sud, en raison de « la découverte d’un nouveau variant du coronavirus particulièrement préoccupant ».
Cette mesure, appliquée « pour une durée minimale de quarante-huit heures », concerne également les voyageurs venant du Lesotho, du Botswana, du Zimbabwe, de Mozambique, de Namibie et d’Eswatini. « Les personnes ayant voyagé au cours des quatorze derniers jours dans l’un de ces pays sont invitées à se signaler aux autorités et à réaliser dans les meilleurs délais un test de dépistage RT-PCR », ajoute également Matignon.
► La Commission européenne propose de suspendre les vols depuis l’Afrique australe
La Commission européenne avait proposé peu avant de suspendre les vols en provenance d’Afrique australe. L’exécutif européen doit faire une proposition aux représentants de tous les Etats membres lors d’une réunion prévue ce vendredi.
Ce sera ensuite au Conseil (institution représentant les Vingt-Sept) d’adopter une telle recommandation. « La situation est en train d’évoluer très vite ; nous voulons nous assurer de faire le maximum pour ralentir la diffusion de ce variant » B.1.1.529, a déclaré un porte-parole de la Commission.
► L’OMS déconseille de prendre des mesures de restriction aux voyages
L’OMS a voulu apporter de la nuance, vendredi, estimant qu’il faudrait encore quelques semaines pour comprendre le niveau transmissibilité et de virulence du nouveau variant B.1.1.529, en déconseillant aux pays de prendre des mesures de restriction aux voyages.
Des experts chargés de suivre les évolutions du nouveau coronavirus se réunissent toutefois déjà aujourd’hui pour déterminer si le variant doit être classifié comme « préoccupant » ou « à suivre », a expliqué Christian Lindmeier, lors d’un point de presse régulier des agences de l’Organisation des Nations unies (ONU). Des scientifiques sud-africains ont annoncé jeudi qu’un nouveau variant du Covid-19 présentant un nombre « extrêmement élevé » de mutations et avec un « potentiel de propagation très rapide », avait été détecté dans le pays.
Après cette annonce, plusieurs pays ont fait savoir qu’ils allaient interdire l’entrée aux voyageurs en provenance des pays d’Afrique australe. Interrogé sur ces mesures, M. Lindmeier a rappelé quelle était la position officielle de l’OMS à ce sujet.
« L’OMS recommande aux pays de continuer à appliquer une approche scientifique et fondée sur les risques lors de la mise en œuvre des mesures relatives aux voyages, conformément aux recommandations temporaires du comité d’urgence (…). A ce stade, encore une fois, la mise en œuvre de mesures de restrictions aux voyages est déconseillée », a-t-il dit.
Pour faciliter les débats publics sur les variants, l’OMS nomme les variants à l’aide du nom des lettres de l’alphabet grec (alpha, bêta, gamma, delta…), plus accessible à un public non scientifique et qui permet d’éviter de stigmatiser le pays où ce variant est initialement découvert. L’OMS n’a toutefois pas encore donné de noms au nouveau variant, étant donné que ses experts ne l’ont pas encore classifié.
Le Monde avec AFP