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Santé Sud organise un colloque médical à Nouakchott sur la drépanocytose en Mauritanie [Photoreportage]
Santé Sud organisait ce dimanche 19 juin à Nouakchott un colloque médical sur la drépanocytose en Mauritanie, pour échanger ensemble sur le dépistage, la prévention, la coopération à mettre en œuvre pour améliorer la prise en charge de cette maladie.
Soutenu par l’AFD et le gouvernement de la Principauté de Monaco, l’évènement, qui vise à promouvoir la lutte contre la drépanocytose, avait réuni des intervenants de haut niveau de la Mauritanie et du Mali, en partenariat avec le ministère mauritanien de la Santé et de l’Association de Soutien aux Drépanocytaires en Mauritanie (ASDM).
« En Mauritanie, le taux de prévalence de la drépanocytose est de 13% des hémoglobinopathies dont 7% de porteurs de traits drépanocytaires », a expliqué Mariam Wane, présidente de l’association de Soutien aux Drépanocytaires en Mauritanie (ASDM), à l’ouverture du colloque.
Mme Wane a invité le gouvernement mauritanien à s’impliquer fortement dans la lutte contre la drépanocytose en mettant en place un programme de lutte contre la drépanocytose et de prise en charge pour les victimes de cette maladie comme cela a été le cas pour les malades du VIH-Sida, du diabète, du paludisme, du tabac et autres.
Le colloque est organisé dans le cadre d’un projet que Santé Sud conduit actuellement au Mali et en Mauritanie, en lien avec les experts de la drépanocytose, les associations de patients et les autorités sanitaires de chaque pays, a expliqué Marie José Moinier, présidente de Santé Sud.
Mme Moinier a ensuite rappelé que l’action de Santé Sud en Mauritanie a démarré en 2012 à travers la réalisation d’une enquête épidémiologique des hémoglobinopathies chez les femmes en consultation prénatale à Nouakchott, notamment à Sebkha et Teyarett réalisées en lien avec l’ASDM.
Ces actions ont été rendues possibles par le soutien financier de Monaco à travers sa direction de la coopération internationale et de l’agence française de développement, a-t-elle ajouté.
« En Mauritanie, le gouvernement princier est fier de soutenir depuis 2018 un ambitieux projet fruit d’une collaboration entre le ministère de la Santé mauritanien, l’ASDM et Santé Sud dont l’objectif est de développer la prévention, l’accès au diagnostic et aux soins à travers le renforcement de capacités des professionnels de santé et des acteurs de la société civile. Le projet en cours prévoit également des actions communes avec le Mali », a déclaré Hawa Diop, coordinatrice pays de la coopération monégasque (Monaco).
Lors du colloque, plusieurs communications ont été présentées : du conseil génétique, aux complications, en passant par le test de diagnostic rapide, aux accidents vaso-occlusifs graves.
Dans la moughataa de Bababé, dans le Brakna, par exemple, c’est le premier motif de consultations, indique Docteur Abdel Jellil Ould Cheikh Zein, médecin au centre de Santé de Bababé. De son côté, Dr Dah, anesthésiste et directeur du centre hospitalier de Rosso, a mis le doigt sur le manque de sensibilisation et de dépistage.
Dans le hameau le plus éloigné, on peut faire des consultations spécifiques et un test diagnostique rapide mais cela passe par la formation de tous ceux qui travaillent dans le système de santé notamment ceux qui interviennent dans la santé de la mère et de l’enfant, indique Dr Touré Boubacar, médecin expert au Centre de Recherche et de la Lutte contre la Drépanocytose (CRLD) de Bamako.
En Mauritanie, le chemin est encore long pour sortir la drépanocytose de l’anonymat.
Par Isselkha Idoumou Ivly
Pour Cridem
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