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26-12-2023

10:54

Après avoir été emprisonné en Mauritanie, « l’Escobar du Sahara » déclenche un scandale au Maroc

Taqadoumy - La scène politique et sportive marocaine est ébranlée suite à la décision du juge d’instruction près la Cour d’appel de Casablanca de poursuivre le président du club de Wydad, Saïd Naciri, et de le placer en état d’arrestation pour son implication présumée dans ce qui s’appelle au Maroc le dossier de « l’Escobar de l’Afrique » ou « l’Escobar du Sahara », selon le journal « Jeune Afrique ».

Dans une déclaration aux médias locaux qui suivent l’évolution de l’affaire devant la Cour d’appel de Casablanca depuis les premières heures de vendredi, Hicham Kassabi, l’avocat du président du Wydad, a dit que son client est poursuivi dans cette affaire aux côtés de 25 coaccusés, dont 7 sont en détention, tandis que le ministère public a demandé qu’Al-Nasiri soit poursuivi en cas d’arrestation.

Les détails de l’affaire remontent à septembre dernier, lorsque le journal français a révélé pour la première fois des données faisant état de liens d’un certain nombre d’hommes politiques et d’affaires au Maroc avec le plus grand baron de la drogue actif dans les régions du Sahel et du Maroc, alias « le Malien », de son vrai nom « Haj Ahmed Benibrahim ».

Il tient son surnom de son père, qui est de nationalité malienne, et son nom de sa mère, qui est de nationalité marocaine.

il a été arrêté par la police des frontières à l’aéroport de Casablanca en 2019, avant d’être condamné à 10 de prison ferme pour activité criminelle liée au trafic de la drogue.

Ce « Baron » de la drogue dans la région du Sahel vient d’être transféré de la prison d’El Jadida où il purgeait sa peine, au complexe pénitentiaire d’Oukacha, ajoute-t-on.

L’affaire dite « Escobar du Sahara » était dormante depuis l’arrestation du sulfureux « Malien » en 2019 par les autorités marocaines à l’aéroport Mohammed V, son jugement et sa mise en détention à la prison d’El Jadida (ville située à 180 km au sud de Rabat).

Se voyant lésé et trahi par ses « partenaires », le narcotraficant se venge de ses amis d’antan et lâche le morceau, il déballe tout. Il révèle des noms, ceux qu’il accuse de comploter contre lui, qui se sont emparés de ses biens après son emprisonnement.

Il décide de porter plainte contre une liste de noms, dont des personnalités publiques. Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental et un des dirigeants éminents du Parti Authenticité et Modernité (PAM) qui fait partie de la coalition gouvernementale.

Le journal « Jeune Afrique » a révélé que les hommes politiques marocains impliqués dans cette affaire coopèrent avec « Escobar le désert » depuis 2010 pour transporter des tonnes de drogue depuis la côte de la ville marocaine de Saïdia vers la Libye et l’Égypte, à raison de 3 à 4 opérations par an. Bis repetita. Ses anciens partenaires en faisaient autant dans les zones du Sahara, autour des villes de Zagora et d’Agadir, au sud du Maroc.

Le « Malien » avait déjà été condamné et a purgé 4 ans de prison en Mauritanie, suite à son arrestation en 2015 par la Gendarmerie mauritanienne à la frontière Maroc-Mauritanie et l’émission d’un mandat d’arrêt international par Interpol cette année-là.

Après sa sortie de prison, le Malien a décidé de retourner au Maroc pour retrouver sa position sur le marché de la drogue. Toutefois, il ne s’attendait pas à tomber, de nouveau, dans le piège de la prison.

Seulement, il découvre que son arrestation, cette fois encore, a été planifiée par ses alliés de naguère, ses partenaires qui ont mis main basse sur ses richesses, selon Jeune Afrique.

Blessé au vif, depuis sa prison, il choisit la méthode de la terre brûlée et décide d’attirer ses complices dans sa chute. Les médias marocains évoquent l’apparition de nouveaux noms, de l’establishment politique dans les tout prochains jours. Tel est le résultat des enquêtes approfondies menées par la police marocaine.



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