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24-10-2025

14:33

Un visa à "péage" pour aller aux États-Unis

LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN - Les États-Unis exigent désormais des Mauritaniens une caution comprise entre 5 000 et 15 000 dollars avant la délivrance d’un visa. Présentée comme un “programme pilote”, cette mesure transforme la liberté de circuler en privilège marchand et fait de la Mauritanie un terrain d’expérimentation diplomatique, sans consultation ni concertation.

Derrière le vernis technocratique se cache une réalité brutale : les Mauritaniens deviennent les cobayes d’une politique migratoire à l’essai. En plaçant la Mauritanie dans la catégorie implicite des pays “à risque”, le Département d’État érige une barrière de suspicion et de méfiance.

Ce qui se présente comme une simple innovation administrative s’apparente, en réalité, à une stigmatisation politique. Ce n’est plus de diplomatie qu’il s’agit, mais d’un traitement déshumanisant, où la méfiance prend la place du dialogue.

Entre 5 000 et 15 000 dollars de caution dans un pays où le salaire mensuel moyen ne dépasse pas 300 dollars, cette exigence relève de l’exclusion pure et simple. Sous couvert de “responsabilisation”, Washington institue une discrimination économique et morale : seuls ceux qui peuvent payer auront le droit d’être crus. Le visa devient alors un péage sur la dignité, une forme de tri social déguisé en procédure consulaire.

Ce qui choque davantage, c’est le silence de Nouakchott. Ni réaction officielle, ni mise au point, ni défense publique de la dignité nationale. Pourtant, cette mesure ne se limite pas à une question administrative : elle touche au cœur de la souveraineté et de la considération internationale de la Mauritanie.

Il revient à la diplomatie mauritanienne de parler avec clarté et fermeté. Car la coopération entre nations repose sur le respect mutuel, non sur l’humiliation silencieuse.

La véritable question n’est pas de savoir combien coûte la caution, mais combien vaut la dignité nationale — tout ça, simplement, pour aller aux États-Unis! Sory....





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