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17-11-2025

11:51

À Dar Naïm, les habitants du quartier Al-Jazira étouffent sous les fumées du brûlage de déchets

SHEMS MAARIF - Les habitants du quartier Al-Jazira, dans la commune de Dar Naïm, au nord de Nouakchott, vivent depuis plusieurs semaines au rythme des fumées épaisses et des odeurs suffocantes issues du brûlage de déchets à ciel ouvert près de leurs habitations. Une situation qui, selon eux, a déjà provoqué plusieurs cas d’évanouissement, notamment chez les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables à la toxicité de ces émanations.

Les brûlis sont effectués régulièrement dans un terrain vague jouxtant les habitations. À chaque mise à feu, d’épais nuages de fumée noire envahissent le quartier et pénètrent dans les maisons.

« On ne peut plus ouvrir les fenêtres, ni même rester dehors quelques minutes sans ressentir des brûlures aux yeux ou à la gorge », témoigne une habitante. Plusieurs parents affirment que leurs enfants ont souffert de malaises ou de difficultés respiratoires.

Parmi les personnes affectées figure une mère de famille de 70 ans, hypertendue, qui dit vivre un véritable calvaire. « Cette fumée m’étouffe… Je ne peux plus respirer normalement. Et les petits enfants de la maison n’arrêtent pas de tousser », confie-t-elle, redoutant une aggravation de son état de santé et celui des tout-petits.

Exaspérés, les riverains affirment avoir saisi à plusieurs reprises les autorités municipales et les services d’assainissement, sans résultat concret. « Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans ces conditions. Ce n’est pas seulement une nuisance, c’est une menace pour notre santé », s’indigne un résident. Beaucoup rappellent que le brûlage des ordures libère des particules fines et des substances toxiques dangereuses pour les voies respiratoires.

Les habitants réclament désormais une intervention urgente des autorités pour mettre fin à cette pratique, en soulignant que la loi interdit la combustion non contrôlée des déchets. Ils demandent également une amélioration du système de collecte afin d’éviter l’accumulation d’ordures qui pousse certains à les brûler faute d’alternative.

En attendant une réponse officielle, les familles du quartier Al-Jazira continuent de vivre sous la menace quotidienne des fumées toxiques. Entre inquiétudes sanitaires, sentiment d’abandon et colère croissante, elles espèrent que les autorités prendront enfin la mesure de la situation avant que des incidents plus graves ne surviennent.





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