La quatrième édition du Salon de l’Emploi et de la Formation Professionnelle a été inaugurée ce mardi au Centre International des Conférences de Nouakchott.

L’événement est organisé par la Fédération des Services relevant de l’Union Nationale du Patronat Mauritanien, en coopération avec les ministères de l’Autonomisation de la Jeunesse, de l’Emploi, des Sports et du Service civique, et de la Formation Professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers, a démarré, à Nouakchott, sous le slogan : "employabilité des jeunes : défis et perspectives".

Dans son allocution d’ouverture, le président de la Fédération des Services, M. Mohamed Ould Wald, a souligné l’importance de cette édition en tant qu’étape cruciale pour renforcer le débat national autour de la formation et de l’emploi.

Il a insisté sur le fait que relever le défi du développement passe par une feuille de route claire favorisant l’accès des jeunes à la formation et à l’insertion professionnelle. Il a également salué le rôle du secteur privé dans ce domaine et a appelé les jeunes à élargir leurs horizons professionnels en s’orientant vers les métiers générateurs de revenus, en adéquation avec les besoins du marché.

De son côté, le président de l’Union Nationale du Patronat Mauritanien, M. Mohamed Zein El Abidine Ould Cheikh Ahmed, a affirmé que le Salon de l’Emploi constitue une plateforme efficace pour la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle, ainsi qu’un espace de consolidation du partenariat public-privé. Il a rappelé les efforts déployés par l’Union pour conclure des partenariats avec les ministères compétents afin d’adapter les dispositifs de formation aux besoins de l’économie nationale.

L’objectif du salon est d’évaluer l’état de l’emploi durant les dernières années, de mettre à jour la stratégie nationale de l’emploi, et de renforcer la contribution du secteur privé à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de formation et d’insertion professionnelle. Ce salon se veut aussi un espace inclusif de dialogue entre les jeunes à la recherche d’opportunités, les secteurs publics et les acteurs économiques, afin de proposer des solutions concrètes à la problématique du chômage et de bâtir un avenir professionnel durable pour la jeunesse, moteur de développement du pays.

Dans son discours, le ministre de l’Autonomisation de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Fonction Publique, Mohamed Abdallahi Ould Louly, a qualifié ce salon de plateforme majeure de dialogue et d’action, en application des instructions du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a fait de l’autonomisation économique des jeunes une priorité nationale.

Il a précisé que le thème de cette édition, « L’emploi des jeunes : défis et perspectives », met en lumière une problématique centrale et des efforts concrets. L’emploi des jeunes, a-t-il rappelé, fait face à de réels défis nécessitant une action collective en cohérence avec les engagements du gouvernement sous la conduite du Premier ministre, M. Mokhtar Ould Ajay.

Le ministre a ensuite présenté la stratégie nationale de l’emploi, qui repose sur trois axes principaux : la mise en œuvre de politiques actives et à fort impact, le soutien aux PME, et l’adoption de stratégies efficaces d’insertion professionnelle.

Face aux transformations rapides du marché du travail, le ministère a lancé des politiques d’emploi actives s’articulant autour de la création d’emplois dans les secteurs prometteurs, du financement de l’auto-emploi dans les chaînes de valeur, et du développement de programmes d’entrepreneuriat avec un accompagnement avant et après la création d’entreprises.

Plusieurs projets ont été lancés dans ce cadre pour répondre aux besoins des jeunes. Parmi eux : un projet en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, qui a permis de créer près de 300 emplois pour 102 jeunes agro-entrepreneurs à R’Kiz et M’Bagne ; un autre projet dans la pêche artisanale, en partenariat avec le ministère de la Pêche, visant à employer 1000 jeunes – dont une première promotion de 300 jeunes entamera la formation dans une semaine ; un projet pilote de fermes intégrées destiné aux jeunes diplômés, avec 350 postes dans l’élevage bovin et la production de fourrage ; et un projet expérimental dans les wilayas du Hodh Ech Chargui, Hodh El Gharbi et l’Assaba, visant à employer 100 jeunes dans sa première phase.

Le ministre a également évoqué d'autres programmes d’emploi, comme « Mon Projet - Mon Avenir », qui a financé 1 556 projets à hauteur de 232 millions MRU ; un projet de soutien à l’entrepreneuriat féminin et jeune, financé par l’AFD, qui a soutenu 400 PME dans la moughataa de Dar Naim et les wilayas du Gorgol et du Guidimakha ; et le programme « Ma Profession », qui a permis d’améliorer les compétences de 403 professionnels.

À cela s’ajoute la formation de plus de 32 000 jeunes (15-24 ans) non scolarisés ou déscolarisés à travers le projet d’employabilité financé par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, ainsi que la formation professionnelle de plus de 600 jeunes, et la formation de 7 500 jeunes à la gestion de microentreprises, accompagnée d’un appui financier pour démarrer leurs projets.

Le ministre a précisé que le secteur accorde une attention particulière à l’environnement des PME, avec notamment la préparation d’un décret sur les microentreprises pour faciliter leur accès aux marchés publics. Un programme ambitieux est aussi en cours de finalisation pour favoriser l’accès au financement et offrir des services d’accompagnement adaptés à toutes les étapes des projets.

Le troisième pilier de la stratégie du ministère concerne l’insertion équitable et durable sur le marché du travail, avec une priorité accordée à la mauritanisation de l’emploi. Le décret 022-2022 oblige les entreprises souhaitant recruter de la main-d'œuvre étrangère à publier leurs offres sur la plateforme « Rukhsa ».

L’Agence Emploi a, dans ce cadre, réalisé une enquête auprès de 947 entreprises à travers le pays afin d’identifier avec précision les besoins du marché et d’adapter ses services en conséquence. Ce salon, a-t-il conclu, incarne une vision claire et un engagement ferme réunissant les ministères concernés, le secteur privé, les jeunes chercheurs d’emploi et les porteurs de projets.

Pour sa part, le ministre de la Formation Professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers, M. Mohamed Maalainine Ould Eyih, a indiqué que l’organisation de cette quatrième édition du salon reflète le partenariat solide entre les ministères en charge de l’emploi et de la formation, et le secteur privé national dans toutes ses composantes.

Il a précisé que ce partenariat est essentiel pour permettre aux ministères d’atteindre leurs objectifs en matière de formation et d’insertion des jeunes mauritaniens, tout en assurant aux entreprises locales l’accès à une main-d'œuvre qualifiée, indispensable à la production et au développement économique.

Il a rappelé que le premier mandat du Président de la République a marqué un tournant dans le secteur de la formation professionnelle, avec une hausse du nombre de places de formation de 4 000 en 2019 à plus de 13 000 en 2024, et plus de 50 000 jeunes ayant bénéficié de formations durant cette période. Avec le début du second mandat présidentiel, les ambitions ont doublé : le Président a chargé le gouvernement de fournir 115 000 opportunités de formation au profit de la jeunesse mauritanienne sur cinq ans, un chantier déjà entamé par les autorités.

Enfin, le ministre a souligné que cet effort sans précédent en faveur de la formation professionnelle, accompagné d’une anticipation des compétences requises par les projets d’avenir, notamment dans l’énergie, et le lancement d’un programme d’amélioration de la qualité de la formation dans les écoles, impose aux partenaires de redoubler d’efforts pour hisser le travail collectif à un niveau d’excellence.