De l’histoire politique de l’Afrique se dégage un homme, un homme qui durant des décennies a hanté le système politique de son pays. Un homme à multiple rebondissements et spécialiste en trahisons politiques de tout genre. Un homme à qui Machiavel aurait certainement accordé la mention « Très bien ». Pourtant cet homme vit encore et exerce une relative responsabilité même si les affres du pouvoir sont entrain de reléguer au muséum de l’histoire dans le rayon félonie.

Cet homme a transformé la faiblesse politique et numérique de sa communauté en force personnelle qui lui a permis d’être un redoutable « caméléon » comme disait Amadou Hampaté Bâ. Dans un quartier cossu de Dakar se trouve nicher un certain Djibo leity Ka. Homme trapu, la peau un peu claire avec un regard de hibou.

Cet homme conscient de ne pouvoir jamais être premier ministre et encore moins président de son pays a fait de la traitrise sienne en la maniant pour être à jour dans l’actualité politique de son pays. Il a pris en otage les aspirations de sa communauté dans un Sénégal où seul le Wolof ou le Sérère sont roi, suite à un accord secret conclut entre Senghor et les Lébou (Un tribu wolof à qui appartient Dakar de droit. L’Imam de la Grande mosquée de Dakar est toujours un Lébou).

D’ailleurs cet accord secret a balayé très tôt Mamadou Dia, un notable de la communauté Halpulaar qui voulait se donner de grands airs. Portant malgré cette évidence politique Djibo jadis le socialiste s’est retourné contre Abdou Diouf et du coup Senghor pour former son propre parti et rallier l’ennemi de toujours Abdoulaye Wade ! A qui le tour demain ? Idrissa Seck, Macky Sall ou Karim Wade ? Avec son gris-gris il misera toujours sur le bon cheval. Si bien sûr Allah lui prête vie jusque jour J.

La Mauritanie vient à son tour de se doter d’un individu pas de la même trempe mais dont le destin ressemblera fort à celui de Djibo. Sarr Ibrahima Moctar Sarr, retenait bien ce nom. Apres avoir trahi Messoud Ould boulkheir membre de la communauté arabe majoritaire en Mauritanie au sein de AC et fait sensation en ralliant à la surprise générale Ahmed Ould Daddah lors des dernières élections présidentielles, Ibrahima Moctar Sarr Ka réapparait au devant de scène avec sa propre formation politique.

L’illusion de la force aguerrit, disait l’autre. Il suffit d’un rien pour se prendre à rêver. Moctar sarr lui fantasme sur un score acquis lors des dernières échéances électorales. Comme Ka Sarr va battre de l’aile. Il va incarner l’espoir de toute une communauté avec son carré d’as. Comme Djibo Ibrahima sait que plus on fait du bruit plus on attire l’attention et on façonne son destin, seulement ce destin il s’élèvera sur la carcasse de sa communauté.

Au lieu de laisser celle-ci s’arrimer à la majorité de la population Moctar comme Léyti va institutionnaliser le particularisme de sa communauté pour faire le plein des voix Halpulaar. Sarr Ibrahima Sarr poussera inévitablement ses compatriotes à s’éloigner de plus en plus du tissu social représenter en Mauritanie par la communauté arabe comme au Sénégal où Djibo voulu pousser les Peulh à faire bloc derrière lui contre la majorité incarnée par les Wolofo-sérères.

Au Sénégal les Halpulaar ont compris finalement qu’il n’arriverait à rien s’ils se mettaient en marge de la société. Il ont plus contribué à bâtir le bonheur personnel de Djibo Ka plutôt que le bien-être de leur communauté. Ils ont finalement accepté la politique jadis de Senghor qui est toujours en cour et qui consiste à wolofiser toute la société sénégalaise. Ils se sont rendus à l’évidence qu’on est plus tranquille Wolof que autre chose au Sénégal.

Notre Djibo Ka Sarr va-t-il survivre des décennies durant comme Djibo Ka ? Il n’est pas sûr qu’il arrive là où est arrivé Ka. Sarr n’aura jamais le même destin que Djibo Ka qui de loin est plus intellectuel, plus rusé et plus charismatique que Moctar Sarr. Reste l’équation de la communauté Halpulaar d’où Sarr tire sa légitimité. On sait que celle-ci est très disparate. Il ne vont jamais suivre aveuglement Sarr.

Les mauritaniens se lassent vite et aiment s’attacher au premier venu. Donc il suffit qu’un autre Halpulaar concurrence Sarr pour le faire chuter. Ce qui ne tardera pas de se produire. Djibo Ka lui n’avait pas de concurrents pour profiter de sa communauté. Bientôt la source de légitimité de Sarr va tarir avec le retour des refugiés qui lui donnait une aura. Les jours s’annoncent très difficiles pour Sarr et son mouvement. Il ne faut pas que mes frères Halpulaar acceptent d’être menés en bateau.