10-09-2007 12:26 - L’AJD MR « Pour une redéfinition constitutionnelle de l’identité de la Mauritanie »

L’AJD MR « Pour une redéfinition constitutionnelle de l’identité de la Mauritanie »

Conférence de presse de L’AJD MR « Pour une redéfinition constitutionnelle de l’identité de la Mauritanie »

« La Mauritanie est un pays musulman, arabe et africain » dit le préambule de la constitution. Ibrahima Moctar Sarr, Président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie Mouvement pour le Rénovation (AJD MR), dans sa première sortie d’après congrès du 18 août, dans une conférence de presse tenue vendredi 07 septembre 2007 au siège de son parti, propose « la Mauritanie est un pays musulman, arabe et négro-africain ».

Pour « une prise en compte effective des deux communautés qui se partagent le pays », le leader de l’AJD/MR propose une « redéfinition de l’identité de la Mauritanie » qui passerait par une révision de la loi fondamentale.

Au cours de cette conférence de presse qui, par moment, a pris des allures de meeting, Ibrahima Moctar Sarr, à la question, « qu’est-ce qui justifie la redéfinition de l’identité de la Mauritanie ? », a répondu « Nous avons souffert de cette politique consistant à dire que la Mauritanie est un pays arabe. Les étrangers qui débarquent chez nous pour la première fois, sont étonnés de constater qu’il n’y a pas que des arabes dans ce pays.
Dans tous les espaces culturels, il n’y a que les indices de la culture arabe, à commencer par la Présidence de la République où les affiches décoratives montrent une seule culture. »

Ibrahima Moctar Sarr a aussi noté que la culture négro-africaine est absente de la Télévision et de la Radio nationale. A la Télé, a ajouté le Président de l’AJD/MR, « sur 300 employés, il n’ y a pas plus de 10 négro-africains » Pour lui, dans le cadre de la cohabitation nationale, il y a « nécessité de redéfinir l’identité de la Mauritanie »

Ibrahima Moctar Sarr a également plaidé pour « une redéfinition du partage des pouvoirs pour une représentation plus équilibrée des communauté arabe et négro-africaine de la Mauritanie ». A la question « Comment concilier cette redéfinition du partage des pouvoirs et le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ? » Il a donné la réponse suivante : « Quand vous allez dans un bureau, c’est important de trouver devant vous quelqu’un qui parle votre langue. Pour que les communautés se retrouvent à travers leur administration, il faut allier représentativité et compétence. »

Pour le règlement des questions liées aux violations des droits de l’Homme (déportés et passif humanitaire) le leader de l’AJD/MR a préconisé d’abord, le rétablissement de la vérité en cherchant « qui a fait quoi ? ». Ensuite « Réparer. Et, en fin, « demander pardon aux victimes » L’Etat, selon lui, ne peut pas s’arroger le droit de pardonner en leur nom.

Répondant à une question sur les risques que pourrait comporter la voie processuelle pour le règlement de la question du passif humanitaire, Ibrahima Moctar Sarr a noté que la Mauritanie n’est pas un pays isolé et qu’elle pourrait trouver une solution adaptée. Il a fait état des expériences sud africaine et marocaine. Il a ajouté que « les veuves et les déportés ne peuvent pas attendre le règlement de la question nationale » dans le cas où des victimes porteraient plainte, si la justice nationale ne fait rien « la justice internationale se saisira des dossiers », a noté le leader de l’AJD/ MR. Il a également plaidé pour un règlement du problème des rapatriés du sénégal.

Ibrahima Moctar Sarr, au cours de sa conférence de presse, a souligné que le problème des rapatriés du Sénégal doit être traité. Le leader de l’AJD/MR qui se situe dans le camp de l’opposition, pense que le temps n’est plus à la confrontation systématique. « Nous sommes prêts à aider le gouvernement s’il va dans le sens des intérêts de la Mauritanie » A-t-il dit

Au sujet des tractations en cours pour la création d’un parti regroupant les soutiens du Président de la République, Ibrahima Moctar Sarr a noté qu’il est pour le principe de la liberté de s’organiser. Il a ajouté « qu’il est logique que le Président cherche un ensemble politique pour le soutenir. »

Khalilou diagana




10 septembre 2007 : La Mauritanie : « Pays arabe, africain et négro-africain »

Pour le président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr, « pays arabe et africain » pourrait s’appliquer à l’Egypte, au Maroc, à l’Algérie… Selon lui, pour ressortir la spécificité de la Mauritanie, il doit être inscrit dans la constitution « pays arabe et négro-africain ».

Si les négro-africains sont « les noirs d’Afrique », quelle utilité, il y aurait a appelé les citoyens au referendum pour remplacer, dans le préambule de la constitution, « africain » par « négro-africain » ? Ce simple changement, réglera-t-il les problèmes de cohabitation nationale ?

Les négro-africains (noirs d’Afrique) existent dans tout le Maghreb arabe en Egypte... « Négro-africain » renvoie à la couleur de la peau. Seulement, la personne est d’abord déterminé, identifiée par la charge culturelle qu’elle porte en elle. En Mauritanie, vivent les Arabes (négro-africains ou blancs) et les non arabes (Poular, Soninké et Wolof, tous négro-africains).

Le remplacement, dans la constitution, de « pays arabe et africain » par « « pays arabe et négro-africain » pourrait poser un autre problème. Les mauritaniens non négro-africains pourraient protester en disant « On nous refuse notre africanité. » Pour être plus inclusif, certains pourraient proposer la formule suivante : « la Mauritanie est un pays musulman, arabe, africain et négro-africain.»

Les débats sur l’identité ne sont pas seulement compliqués, ils peuvent être dangereux et source de confusions et de perte de temps.

Pour une représentation culturelle, politique et économique équilibrée de deux composantes de la Mauritanie, faut-il changer, dans la constitution « africain » par « négro-africain » ou laisser le jeu normal de la démocratie citoyenne corriger les déséquilibres ?

Khalilou Diagana
khalioubi@yahoo.fr

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