11-09-2007 07:51 - Déportés mauritaniens : Ibrahima Sarr prône un règlement total et définitif

Déportés mauritaniens : Ibrahima Sarr prône un règlement total et définitif

Dossier des déportés mauritaniens : Ibrahima Sarr prône un règlement total et définitif

Candidat malheureux à la présidentielle, Ibrahima Moctar Sarr qui vient de porter sur les fonts baptismaux l'Ajdmr (Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour le renouveau) a sa petite idée sur le dossier des déportés. En effet lors d'une conférence de presse tenue à Nouakchott, il a soutenu que le règlement définitif du passif humanitaire doit nécessairement passer par une juste réparation des torts commis et sans exclusive.

La consolidation de l'unité nationale et la cohabitation entre les différentes composantes passeront inévitablement par le règlement définitif du passif humanitaire. C'est en tous les cas la conviction profonde du journaliste-politicien.

Ibrahima Moctar Sarr a, par ailleurs, fait remarquer, face à ses confrères, que sans une juste réparation des torts commis, il sera très difficile de parler de cohabitation nationale. A l'en croire, le règlement du passif humanitaire des évènements de 1989 et 1991 devra passer tout d'abord par l'identification des crimes et de leurs auteurs, puis, par l'organisation d'une sorte de comité ‘Vérité et réconciliation’ devant déboucher sur un pardon accordé par les victimes.
Il n'appartient pas à l'Etat de se substituer aux victimes et d'accorder l'amnistie aux auteurs de violations graves des droits de l'homme’, a-t-il poursuivi. Avant de noter que la presse a aussi un grand rôle à jouer dans la consolidation de l'unité nationale et dans la réconciliation, loin des positions partisanes et sectaristes qui peuvent conduire à l'implosion.

Pour lui, la Mauritanie a la capacité de se trouver, entre les exemples sud-africains et marocains, sa propre voie pour panser ses blessures. Peuvent l'y aider le patrimoine commun et ses composantes partagées, l'Islam et l'histoire qui ont produit un brassage et un métissage culturels à nul autre pareil. ‘Nous avons jusque-là plutôt insisté sur ce qui nous divise, et il est temps de nous tourner vers ce qui nous unit’, a déclaré M. Sarr.


Très en verve, la tête de file de l'Ajdmr a manifesté son ardent désir de contribuer à l'édification d'une Mauritanie juste, de dialogue et de concertation. Il a aussi indiqué que le problème de l'identité nationale de la Mauritanie doit être définitivement tranché. ’La Mauritanie n'est pas un pays arabe ni un pays arabo-africain comme l'Algérie, le Maroc, la Tunisie ou l'Egypte ; c'est un pays Arabe et négro-africain où les deux composantes sont condamnées à vivre côte à côte’, a-t-il martelé.

S'agissant du partage du pouvoir, Ibrahima Sarr trouve que de la même manière que l'Etat se préoccupe des dosages tribalo-régionalistes lors de ses nominations, il doit se soucier d'équilibrer dans les désignations au niveau des hautes fonctions de responsabilité entre les deux grandes composantes de la Nation, les Arabes et les Négro-africains. Selon lui, la communauté noire est sous-représentée. Suscitant, du coup, une frustration au sein d'une grande partie de la population. Aussi, a-t-il relevé dans le même sillage que 80 % des ressources nationales sont détenues par une poignée d'individus, sinon deux ou trois familles.

A ce niveau, il a expliqué qu'il urge de revoir cette donne pour une Mauritanie juste et réconciliée avec elle-même. Sous ce rapport, Ibrahima Moctar Sarr a souligné que le nouveau climat politique qui règne dans le pays doit être mis à profit par les autorités dirigeantes afin que les populations soient informées de l'état de réalisation des promesses électorales. C'est un impératif auquel ne peuvent se soustraire ces dernières car ces dossiers étaient au centre de leur projet de société lors de la campagne présidentielle.

A signaler que Ibrahima Sarr s'exprimait en marge d'une réunion du bureau politique de sa nouvelle formation. L'ex-candidat indépendant qui avait recueilli près de 8 % des suffrages lors de la présidentielle de mars 2007 vient de se doter d'un cadre politique organisé et structuré pour mieux peser sur l'échiquier politique nationale. Situant désormais son action non plus dans une logique de confrontation, mais de complémentarité et de dialogue, l'Ajdmr revendique toutefois son appartenance au camp de l'opposition démocratique ‘new look’.

Abou KANE

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