20-02-2008 11:09 - L'AJD /MR visite les trois sites des rapatriés

(PK6, Demal-Deuk, et Toulel Diery)
D'autre part, nous avons eu la visite du directeur d'école du village ; il a procédé à une distribution de manuels didactiques à nos enfants qui étaient. Scolarisés. Selon le directeur, nos enfants pourront fréquenter l'école dans les jours à venir. Pour ceux qui avaient du bétail avant leur déportation, rien n'est évoqué en ce sens. Après le PK6, les deux autres sites ont été visités par cette délégation. Et toujours c'est le même son de cloche qui retenti : conditions jugées difficiles par les rapatriés. En plus du soutien morale aux rapatriés, cette délégation a remis une enveloppe pour chaque site visité.
Dans l'après midi, Ibrahima Moctar Sarr à tenu un point de presse à la maison des jeunes. Nous avons recueilli ces propos : " L'objet de notre visite ici c'est de visiter les rapatriés du premier contingent. Nous sommes venus voir dans quelles conditions ils se trouvent actuellement ; est-ce qu'ils sont assistés, voir quels sont leurs problèmes pour pouvoir en juger et par la suite prendre notre disposition .S'il y a des manquements nous allons interpellé l'Etat. Nous sommes ici parce que nous continuons notre combat qui dure depuis plus dix neuf ans .Nous sommes entrain de nous battre pour que les réfugiés mauritaniens reviennent dans la dignité et dans l'organisation.
Lorsque j'étais député sous le label de l'ex parti Action pour le Changement (AC), j'etais le premier à poser le problème des déportés et celui du passif humanitaire à l'assemblée Nationale. A l'époque, le premier ministre Cheikh El Aviya avait estimé que c'était une ligne rouge et par conséquent il ne fallait pas en parler. La suite vous connaissez : L'ex parti AC a été dissout.
Aujourd'hui, nous avons visité trois sites. Pour l'essentiel nous constatons que l'état n'était pas prêt par rapport à ce retour. Il n'y avait aucune structure d accueil sur place. Le HCR avait dressé seulement des tentes dans certaines localités, les latrines et une adduction d'eau sont en construction. Mais il faudra souligner que les tentes ne sont pas adéquates parce qu'il fait excessivement chaud le jour d'ailleurs à un moment donné nous étions obligés de sortir des tentes pour continuer à ciel ouvert nos discussions avec les responsables des sites. Les rapatries qui avaient construit des habitations plus ou moins modestes pour se retrouvaient dans des conditions précaires.
Sur le plan alimentaire, le peu de ration qu'on leur avait distribué est pratiquement épuisé. Ils ne savent plus que faire .C'est une situation catastrophique et dangereuse. Je ne manquerais pas de le souligner au Président de la République, une fois à NKTT. Le PAM, le HCR, L'ALPD et les bonnes volontés ne sont là que pour faciliter, pour aider, dès l'instant que les rapatries sont chez eux, C'est à l'Etat de prendre ses responsabilités On ne peut pas demander au HCR d'assister les mauritaniens qui sont dans leur pays.
S'il y a la volonté politique, quelque part elle n'a pas été appliquée strictement au niveau local et ça il faut le souligner. Nous demandons à ce que l'Etat rattrape cette situation parce qu'il y a des choses qui peuvent attendre un mois deux mois mais il y a aussi des choses qui doivent être faites immédiatement. Les rapatriés n'ont plus rien à manger et ne peuvent pas continuer à habiter sous ses tentes et les chambres que certains partenaires sont entrain de construire, une seule chambre par famille, ne répondent à leurs attentes".
Jusqu'à quel point votre parti a-t-il été impliqué par ce processus de retour des déportés ?
Ibrahima Sarr : Il y a des gens qui ne veulent pas que les déportés reviennent. Ces derniers qui travaillent au niveau de l'Etat qui sont chargé de cette mission, de faire revenir les déportés mais ils font tout pour le saboter. Et ces gens là ne vous trompez pas, ils ne sont pas simplement dans le camp arabe mais ils sont aussi dans le camp Négro -Africain. Il est important de rappeler qu'il y a des negro-Africains qui ont commis énormément de forfaits durant ces évènements de 89 et ils ne voudraient pas que les réfugiés reviennent. Nous ne devons pas travailler en leur faveur, car si les réfugiés ne reviennent pas c'est un échec et cela va remettre encore à plus tard la question de l'unité nationale.
Par conséquent notre rôle, ce n'est pas de dire aux déportés ne revenez pas mais de demander à l'Etat de prendre tout ce qu'il faut faire pour qu'ils reviennent dans des bonnes conditions. Les réfugiés en Europe ou en Amérique envoient des messages pour dire aux déportés restez là -bas tant que la question de l'unité nationale n'est pas réglée ; ne revenez -pas mais c'est une aberration. La lutte, la vraie lutte qu'il faudra mener c'est ici sur le terrain pour demander à l'Etat de prendre ses responsabilités. Si l'Etat ne prend pas ses responsabilités nous prendrons les notre. Nous pouvons bien demander à ceux qui sont encore au Sénégal et au Mali d'attendre encore que les conditions soient réunies.