21-12-2008 23:09 - L’AJD/MR : Un conseil national de tous les dangers

Le bras de fer qui oppose l'AJD/MR à ses dissidents pourrait connaître son épilogue bientôt. Le conseil national convoqué pour le 25 décembre 2008 aura à statuer sur deux points inscrits à son ordre du jour: la discipline au sein du parti et la participation aux états généraux de la démocratie, et à laquelle le Haut Conseil d'Etat (HCE), a déjà convié la formation politique de Ibrahima Moctar Sarr.
Sur la première question, il ne fait pas de doutes pour les observateurs de la scène politique nationale, que le conseil national va vraisemblablement, à la suite des discussions, prendre des sanctions à l'encontre de certains militants qui ont été déjà suspendus par le Bureau Politique national du parti, lors de sa séance du 6 décembre 2008.
Ces sanctions pourraient prendre la forme d’une exclusion définitive du parti .Les éléments concernés sont : Amadou Tijane DIOP, 3ème Vice Président ; Amadou Moctar SOW, 4ème Vice Président Mamadou Racine DIALLO, Secrétaire Adjoint à l’Organisation ;
Abdel Aziz BA, Chargé de la Jeunesse ; Alassane Hamady Sooma BA dit Balas, chargé des Affaires économiques ; Abdoul Birane WANE, chargé de l’Agriculture et des affaires foncières ; Tabara BA, chargée des droits humains ; Alassane Borti DIALLO, chargé de la coordination avec le Comité des Sages ; Hawo DIA, Trésorière adjointe.
Il leur est reproché, selon les termes du communiqué rendu public à la même date de la tenue de la réunion de l'instance politique de l'AJD/MR, d'avoir effectué du travail fractionnel, organisé des réunions illégales, diffusé des déclarations qui engagent le Bureau Politique et l'ensemble du parti, eu des contacts avec le Haut Conseil d'Etat sans aucun mandat du bureau politique ou du conseil national, prit des engagements de soutenir le mouvement de la rectification alors que la position officielle du parti n’a pas été modifiée par ses instances régulières, tenté de désorganiser la base et d’atteindre le moral des militants.
La décision qu’envisage de prendre l’AJD/MR à travers son conseil national pour exclure les dissidents ne sera pas sans conséquence compte tenu de la détermination de ces derniers à s’inscrire dans une dynamique de combat.
Deux possibilités s’offrent à l’aile dissidente.La première sera de toujours se réclamer du label de l’AJD/MR et la seconde de créer une autre formation politique de nature à barrer la route à celle de Ibrahima Moctar Sarr.
L’autre point non moins important inscrit à l’ordre du jour lors du conseil nationaal porte sur une éventuelle participation aux Etats Généraux de la Démocratie de l’AJD/MR.
Dans sa quête du pouvoir et de son exercice, le leader de l’AJD/MR, dans son programme de parti défend des questions d’intérêt national comme le passif humanitaire, la cohabitation et le partage politique du pouvoir.
Si Ibrahima Moctar Sarr décide de participer à ces journées de concertations à travers son conseil national, nul doute qu’il fera son cheval de bataille ces questions inscrites dans son agenda politique.
La date stratégique de convoquer le conseil national le 25 décembre, à quelques encablures de la tenue des Etats Généraux de la Démocratie donne l’impression de penser que le leader de l’AJD/MR pourrait prendre part à ces assises du mois courant.
Jeune formation politique, l’AJD/MR est née au lendemain des élections présidentielles issues de la période dite transitoire avec IMS comme candidat indépendant. Le score plus qu’honorable du président Sarr avait fini de convaincre les plus sceptiques d’adhérer à sa formation et d’épouser sa ligne politique.
Chemin faisant, Ibrahima Moctar Sarr étendra ses tentacules dans tous les sphères d’espace politique national et finira par faire comprendre aux autres acteurs politiques qu’il est désormais un maillon essentiel sur qui il faut compter.
Dans sa quête du pouvoir et de son exercice, le leader de l’AJD/MR, dans son programme de parti défend des questions d’intérêt national comme le passif humanitaire, la cohabitation et le partage politique du pouvoir. Ces questions inscrites dans son agenda politique ont été partagées par des militants acquis à sa cause et dont la vision recoupait l’homme de la transition en dérive.
Dans sa bataille acharnée de transformer ses idéaux en réalité, la Mauritanie bascula sur un coup de force , renversant le président déchu auquel IMS prendra acte et donnera comme argument que cette débâcle ne l’engageait ni de prêt ni de loin car martèlera t il la question opposait un Sidi et ses protégés les militaires.
C'est à partir de cette situation conflictuelle et ce recul face à un problème qui ne le concernait en réalité ni de prêt ni de loin qu’une aile est montée au créneau pour hausser la voix et se mettre en porte à faux avec le chef de fil de l’AJD/MR.
Aziz au pouvoir, dans son souci de mettre en place un gouvernement de large concertation pour désamorcer la crise s’était approché de l’opposition dite démocratique. Ahmed Daddah chef de fil de cette opposition de concert avec ses pairs décide ensemble de se positionner dans une coalition où 35 points inscrites à l’ordre du jour, reflétant l’ensemble des axes d’orientation politique majeurs de l’AJD/MR.
Ces propositions prélude à l’entre de la coalition dans le gouvernement n’ont pas été adoptées par le général. Conséquence, Ibrahima Moctar Sarr décide avec la coalition de faire marche arrière tant et si bien quze ses préoccupations nationales n’étaient prises en considération de manière effective.
C’est à travers ce niet catégorique d’entrer dans le gouvernement qu’une aile dissidente a commencé a joué les troubles fete pour s’opposer à cette décision du leader et prit comme prétexte l’inféodation de Sarr au RFD.
Ces dissidents au nombre de 19, multipliaient alors des déclarations, des communiqués par le biais de la presse en s’inscrivant dans une attitude féroce de déstabiliser le parti, par des canaux illégaux non-conformes à la ligne de l’AJD/MR.
En réalité, l’aile dissidente n’aura jamais avalé l’inacceptation de IMS de rentrer dans le gouvernement. L’explication de cette dissidence active est relative à leur souhait de faire parti d’un gouvernement même si les points que Mr SARR défendaient n’étaient pas pris en compte.
Cette crise, de par son ampleur et de par les méfaits que cela peut engendre avait fini de faire tomber les masques. AJD/MR a désormais besoin de souffler et reprendre ses activités pour résolument tourner cette page sombre de son histoire.
Le Conseil National qui se réunira le 25 décembre, sera un moment fort dans la vie du parti pour mettre hors d’état de nuire cette frange dissidente, pour un retour au calme et à la sérénité, gage de tout combat politique.
Ce sera également un moment pour Ibrahima Moctar Sarr de montrer à la face du monde que la grandeur d’un homme se trouve dans le combat, dans la souffrance imméritée mais aussi et surtout dans la lutte que celui-ci mène contre elle.
Mamadou Ousmane Tall
---------------------------------------------------------------------------------
COMMUNIQUE
Le Bureau Politique, après avoir demandé la convocation du Conseil national pour statuer sur certains cas d’indiscipline qui s’étaient manifestés en son sein depuis le 26 août 2008 et qui avaient fini par paralyser son fonctionnement et devant la lenteur qui préside à la tenue du Conseil National, a repris ses activités pour apprécier l’escalade opérée par certains de ses membres dans la défiance des instances du parti, de ses symboles et de sa ligne politique.
Le Bureau Politique :
- considérant le travail fractionnel effectué par certains de ses membres par l’organisation de réunions illégales, la diffusion de déclarations engageant le Bureau Politique et l’ensemble du parti ;
- considérant les contacts avec le Haut Conseil d’Etat effectués sans aucun mandat du Bureau Politique ou du conseil National et l’engagement pris de soutenir ce qu’ils appellent le mouvement de rectification, alors que la position officielle du parti n’a pas été modifiée par ses instances régulières ;
- considérant la tentative de désorganisation opérée à la base et l’atteinte du moral des militants ;
a décidé à l’unanimité de suspendre pour une durée de six mois les membres dont les noms suivent :
1. Amadou Tijane DIOP, 3ème Vice Président ;
2. Amadou Moctar SOW, 4ème Vice Président ;
3. Mamadou Racine DIALLO, Secrétaire Adjoint à l’Organisation ;
4. Abdel Aziz BA, Chargé de la Jeunesse ;
5. Alassane Hamady Sooma BA dit Balas, chargé des Affaires économiques ;
6. Abdoul Birane WANE, chargé de l’Agriculture et des affaires foncières ;
7. Tabara BA, chargée des droits humains
8. Alassane Borti DIALLO, chargé de la coordination avec le Comité des Sages
9. Hawo DIA, Trésorière adjointe
Le Bureau Politique demande la tenue immédiate du Conseil National pour statuer définitivement sur le cas de ces personnes dont l’action dévastatrice a porté un coup dur à l’image du parti, à ses options et à ses symboles.
Le Bureau Politique félicite tous les militants pour leur lucidité, leur attachement aux idéaux du parti et leur refus de se laisser entraîner par ceux qui n’agissent que pour la défense de leurs intérêts personnels.
La prochaine réunion du Conseil National doit également apprécier la nouvelle donne politique après la décision du Président du parti de dénoncer la plateforme présentée au HCE par les partis de l’opposition démocratique (AJD/MR, HATEM, MDD, RFD) et l’invitation par le HCE à participer aux états généraux sur la Démocratie.
Nouakchott, le 06 décembre 2008