30-04-2009 12:55 - Ils étaient 6 postulants à la course mais seul 4 ont été confirmés: Intéressant à suivre...
... les chiffres du vote.
Deux prétendants à l’élection présidentielle du 06 juin 2009, MM. Isselmou Ould Moustapha et Mohamed Ould El Goth ont vu leurs candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel. Raison invoquée par cette auguste juridiction, les dossiers des candidats ne seraient pas conformes aux conditions exigées par la loi.
Vrai ou faux, il est à noter que Isselmou Ould Moustapha, est quand même une personnalité connue pour son soutien au HCE depuis le coup d’Etat, avant qu’il ne se rétracte récemment parce qu’il vivait mal sa marginalisation au sein de la majorité présidentielle soutenant le putsch.
Son parti n’a pas de conseiller municipal, ni de maire sur toute l’étendue du territoire national.Il a pu obtenir les signatures requises, une demie heure avant la clôture des dépôts légaux au Conseil constitutionnel, après l’accord des maires de Hatem de signer pour lui. Ould Moustapha serait arrivé exactement, 3 mn avant la clôture, sans passer par le ministère de l’intérieur, lequel devait s’assurer de l’authenticité des signatures.
Quant à Sidi Mohamed Ould Ghoth Ould Essedigh, personnalité politique issue des milieux soufistes, non reconnue pour son goût de la politique, sa candidature était une surprise pour les hommes politiques et les médias. Il serait arrivé au Conseil Constitutionnel à 23h 59mn soit 60 s avant la fermeture.
C’est le témoignage en sa faveur de certains journalistes présents au moment du dépôt au Conseil Constitutionnel, qui l’a finalement aidé à pouvoir remettre son dossier, sans quoi le dossier allait être refusé pour une question de délai dépassé qu’allait lui opposer par le secrétariat général du Conseil Constitutionnel.
La première délibération du Conseil Constitutionnel rappelait que le droit à la réclamation contre la liste provisoire est ouvert à toute personne candidate, précisant que cette liste est provisoire les 24 et 25 Avril 2009, conformément aux dispositions du décret N° 001/2007 du 4 janvier 2007 modifiant, complétant et annulant certaines dispositions du décret N° 140/91 du 13 Novembre 1991.Notons que le décret convoquant le collège électoral pour l'élection présidentielle le 23 Mars dernier précise que les réclamations doivent parvenir au conseil constitutionnel au plus tard le samedi 25 Avril 2009 qui doit statuer sur les réclamations dans les 48 heures qui suivent sa saisie.
Les dispositions de l’article 2 précise que le conseil constitutionnel arrête la liste définitive des candidats et la transmet au gouvernement au plus tard le jeudi 30 Avril 2009, qui la publie au plus tard le mardi 5 Mai 2009. Ce décret indique en outre que la campagne électorale sera ouverte le jeudi 21 Mai 2009 à 0 heure et close le jeudi 4 juin 2009 à minuit et le scrutin sera ouvert le samedi 6 juin 2009 à 7 heures du matin et clos à 19 heures.
Des chiffres intéressants à exploiter.
Si l’élection présidentielle de mars 2007 a suscité l’engouement par la floraison de postulants au fauteuil présidentiel, disons 18 candidats, celle de 2009 a toutes les chances de ne pas l’être compte tenu du contexte particulier dans lequel va se dérouler ce scrutin boudé par Selon les résultats provisoires communiqués lundi en fin de matinée par Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, ministre de l'Intérieur, des Postes et Télécommunications, c'est l'ancien des anti putsch dont le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheïr et Mohamed Ould Maouloud président de l’UFP.
Il n’en demeure pas moins que le scrutin pourrait être intéressant ne serait-ce que pour voir le comportement de l’électorat le jour du 6 juin 2009. On s’en souvient, le second tour des élections présidentielles ayant opposé Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi à Ahmed Ould Daddah du RFD le 25 mars 2007 avait été remporté par le premier avec une majorité de 52,85 % des suffrages exprimés tandis que le second obtenait 47,15 % des suffrages exprimés.
Le nombre d’électeurs inscrits se chiffrait à 1.132.176. Le nombre de votants fut de 764.045 et le nombre d’abstentions de 368.361, les bulletins nuls de 30.848, les votes blancs de 26.494 et le nombre de suffrages exprimés de 706.703. A y voir de près, il y a eu des abstentions records qui montrent que qu’une bonne partie des électeurs ne se rendent pas aux urnes quel qu’en soit les raisons. Et quelque part il faut bien connaître un jour ou l’autre les raisons d’un tel fort taux d’abstentions qui est de 32,52 %.
Tous les candidats ont intérêt à étudier de près ce phénomène. Idem pour les bulletins nuls et les votes blancs. Battre le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdellahi dans les conditions actuelles où tous ne bénéficient pas des mêmes chances que lui, n’est pas facile mais travailler dur et d’arrache-pied à convaincre abstentionnistes, les électeurs qui votent mal peut changer la donne pour imposer un second tour qui va départager les candidats.
Mais cela n’est possible que s’ils s’avèrent convaincant dans leur programme économique surtout. Parce que la jeunesse a besoin d’une éducation saine, de la formation qualifiante, de l’emploi et de sécurité sociale dans ce contexte de crise financière mondiale. Toute politique économique qui ne met pas en priorité l’agriculture et l’élevage au cœur des préoccupations des mauritaniens, n’aura aucune oreille attentive des électeurs. C’est le seul débat qui vaille et rien d’autre.
Moussa Diop