Depuis le départ du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, candidat à sa propre succession, la situation politique d'Aioun reste dominée par la morosité. La politique est devenue le dernier souci des populations. Un silence de mort règne au plan politique dans la capitale régionale du Hodh El Gharbi.

L'avènement  de Bâ Mamadou dit M'Baré au trône présidentiel et les candidatures du président de AJD/MR Ibrahima Moctar Sarr, de Kane Hamidou Baba et l'ancien premier ministre de Ould Taya Maître Sghair Ould M'Barek sont passés presque inaperçus montrant l’indifférence des aiounois pour ces événements nationaux.

La situation est très ambiguë, et il est difficile de prévoir si cette désaffection aura une incidence sur le taux de participation le jour du vote.

La semaine dernière, les partisans du HATEM se sont réunis à la maison de jeunes de la ville pour affirmer leur soutien à la candidature du Général. Mais l’assistance était clairsemée. Les partisans de l'auteur du coup d'état manqué du 8 juin 2003 se sont dits convaincus des efforts louables entrepris par le mouvement de la rectification.

Ensuite ils ont affirmé qu'ils sont prêts à soutenir tout celui qui lutte contre la gabegie, le détournement des deniers publics et qui milite pour la justice et l'épanouissement des citoyens. Et bien sûr à leurs yeux, le Général est le candidat qui répond à ces critères. De ce fait ils invitent tous leurs militants à voter pour Aziz.

Selon certaines sources des moyens financiers conséquents sont disponibilisés pour appâter les électeurs récalcitrants. Tout récemment une mission de sensibilisation du parti AJD/MR a sillonné les deux Hodhs pour convaincre les électeurs de voter massivement en faveur de leur candidat Ibrahima Moctar Sarr aux échéances présidentielles du 6/6.

De l'autre coté les partisans du FNDD réclament justice et prônent le retour du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Ces militants sont composés en majorité d’intellectuels appelant au boycott. Pour ces anti-putschistes l’organisation de cette élection présidentielle n’est qu’une façon de légitimer la présidence du Général.

Et ils considèrent que le Général est toujours le président et affirment que les média continuent toujours de faire la campagne pour lui. Evidemment les défenseurs de Sidi Ould Cheikh Abdellahi font campagne pour faire échouer le scrutin par un taux d’abstention très élevé.

Adama Sy
Cp Hodh El Gharbi