27-05-2009 19:16 - Présidentielle 2009: "Qui va marquer le but"?

Quatre candidats sont en lice (pour le moment) pour les présidentielles de 2009, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, Kane Hamidou Baba, Ibrahima Moctar Sarr et Maitre Sghaîr Ould M'Barek. Que proposent-ils comme politique sportive pour notre pays?
Une question lancinante qui fait bouger la famille sportive, qui commence à se concerter, parce que cette fois-ci, elle veut avoir des engagements fermes et non des déclarations d'intentions qui ne sont pas suivies d'actes concrètes.
Parent pauvre des politiques de développement dans notre pays, la politique du sport doit être redéfinie pour contribuer à l'épanouissement de notre jeunesse, au prestige de notre nation et à la santé physique de nos concitoyens.
Voilà un peu une ébauche sur laquelle tout le monde est presque d'accord dans notre pays parce que malgré les nombreuses promesses des politiques pour booster ce secteur, il n'y a pas de changements notoires et le sport reste de plus en plus à la marge…
La famille sportive commence à bouger
Dans la période actuelle ou notre pays s'apprête à vivre des élections présidentielles la famille sportive bouge et certaines initiatives de soutien aux différents candidats commencent à voir le jour: "Il faut que la famille sportive fasse entendre sa voix parce que les autres ne le feront pas à sa place", dit un dirigeant de fédération très engagé.
Un autre qui a lui très clairement choisi son candidat pense que c'est le seul à pouvoir faire quelque chose pour le sport: "Mon candidat est un sportif né et il en fera une priorité", une fois élu.
Le sport rime-t-il avec la politique?
Qui disait que le sport ne rime pas avec la politique! Joseph Sepp Blatter n'avait-il pas dit qu'il disposait du plus grand parti politique avec la FIFA et il a bien raison parce le sport est le plus grand facteur de rassemblement des peuples.
Aujourd'hui aucun candidat aux présidentielles dans notre pays n'est capable de traîner autant de monde dans un meeting comme c'était le cas pour la finale de la dernière édition du tournoi interscolaire Challenge Sidi Mohamed Abbas dont les organisateurs étaient obligés de fermes les portes du stade au public.
Montrer son poids électoral
La famille sportive mauritanienne, qui existe, contrairement à ce que pense certains détracteurs, doit se donner la main pour montrer son poids et exiger des candidats à la présidentielle de 2009, de mettre le sport dans les priorités gouvernementales.
Elle doit aussi montrer son poids électoral parce qu'elle englobe l'ensemble de la jeunesse de notre pays et surtout ne pas se laisser "marchander" par le premier venu, qui le plus souvent, n'a rien à voir avec le sport et qui l'abondonnera dés que les élections seront terminées, comme cela a toujours été le cas.
Des sportifs pour diriger le sport
Loin de la politique politicienne, la famille sportive doit mettre en avant la problématique du sport dans notre pays, qui souffre en premier d'une réelle volonté politique, qui passe d'abord par la désignation à la tête du sport de personnes ayant la fibre sportive et soucieux de son développement.
Désigné quelqu'un qui n'a jamais pratiqué du sport, ni n'a subit de formation dans ce cadre, est un signe du peu d'intérêt qu'accorde les autorités à ce secteur. D'ailleurs à titre d'exemple au Maroc et au Mali ont a bien compris les choses en désignant des anciens sportifs à la tête du département et ça marche.
Des infrastructures fiables
D'un autre côté, un pays qui veut promouvoir le sport doit impérativement commencer par la mise en place des infrastructures sportives, qui sont inexistantes dans notre pays. Un plan directeur relatif aux infrastructures (réhabilitation et créations des structures sportives dans les wilayas et moughataas), doit nécessairement être mis en place pour confirmer la volonté politique.
Aujourd'hui, il est impossible de promouvoir le sport dans notre pays en ayant pour seul lieu de performance le Complexe du Stade Olympique, alors qu'au Mali, au Sénégal et ailleurs les stades pullulent.
Le sport se prépare à la base
Le sport d'élite se prépare à la base et c'est l'une des tares principales de notre pays parce qu'il est absent au niveau des institutions scolaires (même si le tournoi scolaire Challenge Sidi Mohamed Abbas a redonné goût au football dans le milieu scolaire).
Encourager la pratique du sport et son inscription au programme scolaire conformément à la politique sportive de notre pays, qui a été approuvée par les deux chambres, est un autre impératif.
Pour cela, il est important de redynamiser et des créer des centres régionaux des enseignants de l'Education Sportive, qui seront chargés d'accompagner les jeunes. Le Centre de Formation des Cadres de la Jeunesse et des Sports doit être renforcée afin qu'il puisse reprendre la formation des Cadres de la Jeunesse et des Sports.
Le sport scolaire, un impératif
Au niveau de la mise en œuvre de la politique sportive de notre pays, les structures délégataires de pouvoir doivent être impliquées et responsabilisées. C'est pourquoi elles doivent être appuyées et soutenues par les autorités.
D'autre part la multiplication des compétitions sportives, scolaires, universitaires et internationales, est incontournable pour le développement du sport. L'Etat doit mettre en place des budgets réservés aux compétitions internationales et prendre l'initiative d'organiser parce que c'est seulement de cette manière que le sport peut progresser.
A titre d'exemple, le Mali a connu une grande révolution sportive dans tous les sports, depuis l'organisation de la CAN 2002, qui lui a permis la mise en place d'infrastructures fiables.
Qui va capter le ballon?
Voilà un peu quelques repères capables de détourner le vote de la famille sportive vers tel ou tel candidat. Maintenant reste à savoir qui sera le candidat capable de capter le ballon pour marquer le but. La famille sportive qui a commencé à se concerter ne veut pas plus être le parent pauvre et tient à participer pleinement au développement du pays parce que le sport, qui non seulement consolide l'unité nationale, est le miroir extérieur du pays. Ne dit-on pas dans le jargon sportif: "Un bon sportif ne vaut-il pas mieux que dix diplomates".
Les quatre candidats aux présidentielles de 2009 doivent prendre le soin de ne pas être sifflés "hors jeu" par la famille sportive, qui cette fois ci a décidé de prendre son destin en main en soutenant le candidat qui va sortir le sport de l'ornière du "sous-développement".
Mohamed Feily dit Antar