18-06-2009 13:12 - Sales notes de l’Ajd/Mr sur l’ACD : Sabotage, amateurisme et cacophonie politique.
L’Ajd/Mr, l’un des partis politiques qui s’est fortement engagé dans les élections présidentielles du 6 juin dernier, avant d’être pris à court par leur report, pour des raisons majeures d’apaisement politique, vient de livrer ses sales notes sur l’ACD, jugeant, que le report des élections a ouvert les portes au sabotage, à l’amateurisme et à la cacophonie politique.
Ces marques médiocres ont été données par le parti d’Ibrahima Moctar Sarr, au terme d’une réunion extraordinaire tenue par le bureau Politique de l’Ajd/ le 16 Juin dernier, dont les principaux inscrits à l’ordre des travaux de la session portaient sur le déroulement de la campagne électorale reportée, la situation politique actuelle du pays.
L’attitude contradictoire du parti ne signifie-t-elle pas que Sarr prône la politique de deux poids deux mesures, en s’opposant au consensus dans un premier temps et en déplorant l’unilatéralité après ?
Il vaut mieux ne pas vouloir une chose et son contraire, car s’il y a unilatéralité, elle était antérieure à l’ACD. En effet, après s’être lancé corps et âme dans une élection présidentielle reportée, reconnue pour être non consensuelle et unilatérale, le parti de Sarr crie à la marginalisation de son parti dans la mise en place de l’ACD par des pôles politiques sans implication des autres poids lourds politiques nationaux.
A propos de la campagne électorale, le bureau s’est félicité de son déroulement et dit avoir noté "l’adhésion des populations au discours du candidat Ibrahima Moctar Sarr". Concernant la situation politique, le bureau politique, salue la reprise du dialogue politique national inclusif, tout en déplorant "les difficultés rencontrées dans leur mise en œuvre", que le parti explique par le "comportement de la classe politique qui au lieu de privilégier l’intérêt du pays s’accroche à ses intérêts partisans, prenant en otage le pays", indique le parti.
Toujours à ce propos, l’Ajd/Mr "estime que la médiation internationale par son exigence d’un retour strict à la légalité constitutionnelle, a été perméable à toutes les suggestions, ouvrant ainsi la porte à l’expression de toutes les mauvaises volontés dont l’objectif était de saboter les élections du 6 juin".
Le parti de Sarr précise que "les blocages persistants auxquels nous assistons aujourd’hui visent à remettre même en cause la date convenue du 18 juillet". Et d’ajouter "l’accord de Dakar devait se borner uniquement sur le report des élections pour permettre aux formations politiques ou personnalités indépendantes qui le désirent de participer au scrutin, s’ajoutant ainsi aux quatre candidatures déjà validées".
L’AJD/Mr rappelle également qu’elle avait toujours manifesté sa bonne volonté depuis "pour qu’un accord consensuel soit trouvé, allant même jusqu’à suspendre sa campagne pendant 24 heures le 22 avril 2009 à la demande de la médiation", soulignant à ce propos que "la communauté internationale et les protagonistes ont conclu un accord sur son dos, l’excluant de toutes les étapes du compromis, allant de la mise en place du Gouvernement d’Union Nationale jusqu’à la recomposition de la CENI,… ".
Le parti fait un bond en arrière et rappelle ses prouesses politiques, notamment les scores honorables obtenus par son candidat au cours des élections présidentielles de mars 2007, dans lesquelles Sarr "avait recueilli près de 8% des suffrages (..), se plaçant 5ème sur les 19 candidats en lice". Le parti s’étonne donc pourquoi, il n’a même pas été invité à la signature de l’accord le 4 juin au Palais des Congrès.
Les dépenses de campagne ont bien leur place dans ce diagnostic politique. L’Ajd/Mr estime que l’ACD ne tient pas compte de celles-ci et indique que "dans le camp de ceux qui ont opté pour la participation à l’élection du 6 juin, seuls les intérêts du candidat Mohamed ould Abdel Aziz ont été pris en compte par la Communauté internationale".
L’Ajd/Mr énumère enfin, les conditions qu’elle juge indispensables pour la bonne tenue du prochain scrutin présidentiel. Selon ce parti " est impératif de nommer le Gouvernement d’Union Nationale - et non d’union des protagonistes- aujourd’hui et que dans la foulée paraisse la note officielle fixant les dates de dépôt et de clôture des nouvelles candidatures, en plus de la recomposition de la Ceni.
Le parti attire également " l’attention des médiateurs et met en garde la classe politique mauritanienne signataire de l'ACD pour que la recherche d’une solution de sortie de crise n’installe la Mauritanie dans une autre crise aux contours plus complexes encore" et "appelle ses militants et sympathisants à rester vigilants et fortement mobilisés pour barrer la route à toute tentative de marginalisation de notre parti".
Certes, le parti d’Ibrahima Sarr a raison de contester la manière unilatérale avec laquelle l’ACD a été élaboré, mais ce constat pertinent l’aurait été beaucoup mieux, si l’Ajd/Mr n’a pas cautionné, même trop, des élections présidentielles refusées par plus des 2/3 des mauritaniens. Autant dire qu’il vaut mieux ne pas vouloir une chose et son contraire, car s’il y unilatéralité, elle était antérieure à l’ACD.
D’ailleurs, l’Ajd/Mr n’est pas la seule formation politique qui se trouve marginalisée de la mise en place de l’ACD. En effet, ils sont plusieurs, ces partis politiques bien implantés qui ont sacrifié leurs intérêts politiques pour que le pays puisse sortir définitivement de la crise politique.
Autre fait important, si que le Gtun et la transition politique ne sont réellement que des potions momentanées qui disparaitront après l’élection du futur président de la République, au terme de a présidentielle du 18 juillet, qui sera incontestablement suivie par des législatures municipales et législatives où le parti d’Ibrahima Sarr pourra montrer alors à l’opinion son poids politique en se lançant dans un terrain qui lui échappe totalement. Il n y a pas mieux en politique que d’aller de l’aval en amont, de la base au sommet et non l’inverse.
Mohamed Ould Mohamed Lemine
mdhademine@yahoo.fr