22-06-2009 10:46 - Hanefi - Moctar Sarr : Même combat.
Si Ibrahima Moctar Sarr a choisi, il y a quelques semaines, de saisir directement la justice pour porter plainte contre Taqadoumy dans l’affaire de sa «vraie-fausse villa», sa qualité indélébile de journaliste aurait dû l’orienter vers une autre procédure plus morale, plus éthique, plus déontologique, plus humaine et plus civilisée.
D’abord, soumettre ce cas au syndicat de la fratrie à laquelle appartiennent et le plaignant et le «fautif». Le linge sale se lave en famille, dit-on. Ould Meddou, ou son prédécesseur au moment des faits, était l’autorité la plus indiquée pour aplanir ce différend… en première instance.
Ensuite, adresser un droit de réponse, ou une mise au point, à Taqadoumy, que ce dernier est juridiquement et absolument tenu de publier à la virgule et aux éventuelles fautes d’orthographe près. Enfin, et une fois toutes ces voies «élégantes» épuisées, s'adresser à la justice pour demander réparation morale et/ou pécuniaire des dommages subis.
Cet ultime recours mis en branle, une autre procédure s’enclenche : Hanefi sera convoqué par le juge, en présence de son avocat, pour s’entendre signifier l’accusation et se faire délivrer un délai en vue de peaufiner sa défense en prévision d’un éventuel procès.
Au lieu de tout cela, ce fut la gendarmerie, le commissariat de police, la garde… à vue indéterminée, les menottes, le déni du droit à la défense et autres méthodes tordues qui se déroulent peut-être intra muros… Une sauce à laquelle Ibrahima Moctar Sarr a déjà amèrement goûté il y a de cela quelque temps.
Le patron de l’AJD/MR est aujourd’hui face à un dilemme, pas si inextricable qu’il n’y paraît. Car de deux choses l’une. - Ou bien IMS se désolidarise son «diffameur» mais non moins confrère, et dans ce cas il ne restera plus à l’opinion mauritanienne que de lui souhaiter bon appétit, non pas pour le palais… présidentiel ou la luxueuse villa présumée – mais tout simplement pour la vengeance contre un beidane, un plat qu’il aura mangé froidement. - Ou bien il se rafraîchit la mémoire pour se rappeler que la prison est un pis aller, qui n’a nullement sa place dans le bras de fer qui l’oppose à Hanefi et, dans ce cas, il doit réagir illico presto.
Soit en demandant à la justice de rectifier le tir en instruisant ce dossier dans les règles de l’art, soit en retirant sa plainte pour, au pire, la soumettre au syndicat de la presse ou, au mieux, à Dieu.
En choisissant cette dernière voie, il donnera libre cours à la fibre humanitaire dont il se prévaut à juste titre, mais aussi à la fibre présidentielle dont il brigue le titre et dont l’ultime caractéristique régalienne n’est autre que le pardon (droit de grâce).
Cela ne sera certes pas suffisant pour extirper Hanefi des serres de ses geôliers, mais aura le mérite de blanchir IMS aux yeux des électeurs qui, jusqu’ici, le considéraient comme un candidat de façade et risquent aussi d’insinuer, dans le cas d’espèce qui nous concerne, qu’il est à nouveau un plaignant du même acabit.
Mohamed Ould Boah
Journaliste Al Bayane (Maroc)