16-07-2009 16:23 - A deux jours du scrutin présidentiel le suspense reste entier sur l’issue de la compétition.

A deux jours de l’élection présidentielle en Mauritanie de samedi, le suspense reste entier sur l’issue de cette confrontation qui devrait tourner la page de la crise née du putsch du 6 août dernier.
Certes, si ce scrutin avait été organisé le 6 juin dernier, comme décidé unilatéralement par le Haut conseil d’Etat (HCE), alors au pouvoir, et boycotté par les opposants du putsch, il aurait été quasi certainement remporté au premier tour par l’ex président du HCE, le général Mohamed Ould Abdelaziz.
En effets, les 3 autres concurrents, Ibrahima Moctar Sarr, Sghair Ould M’bareck et Kane Hamidou Baba, ne disposaient pas de l’assise politique ni populaire permettant d’influer réellement sur les résultats.
Ayant soutenu le coup d’Etat du 6 août, ces 3 candidats n’offraient donc pas, aux yeux de l’opinion publique nationale, une alternative au pouvoir de Abdelaziz.
Mais, les nouveaux candidats entrés en scène à la faveur de l’accord de Dakar, notamment les poids lourds que sont l’opposant historique, Ahmed Ould Daddah, le président de l’Assemblée nationale, Messoud Ould Boulkheir, et le chef de la transition de 2005 -2007, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ont totalement changé la donne en donnant à la compétition un véritable enjeu.
Signé le 4 juin à Nouakchott, l’accord de Dakar avait permis aux parties prenantes de la crise née du coup d’Etat de former un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser l’élection présidentielle, reportée de 6 semaines. Le nouveau sérieux inculqué à la compétition s’est immédiatement traduit par un regain d’intensité remarquable dans la campagne électorale, jusque là terne et sans enthousiasme.
Le discours des candidats qui ont sillonné les 4 coins du pays a lui aussi connu, pour certains d’entre eux, des échanges de critiques et d’accusations de gabegie et de détournement de fonds publics.
Cependant, l’entrée en jeu des nouveaux candidats de l’opposition n’a pas semblé, outre mesure, inquiéter le camp de l’ex président du HCE dont les dirigeants continuent d’affirmer, à tort ou à raison, être sûrs de passer au premier tour de l’élection.
Ils le disent dans des rassemblements électoraux, ce qui peut être interprété comme étant une propagande visant à relever le moral des troupes, mais ils le déclarent aussi dans des réunions internes du directoire de campagne.