28-03-2010 03:25 - Intervention du Président Ibrahima Moctar Sarr lors de l'inauguration du nouveau siège de l'AJD/MR
Après la présentation du cadre de la conférence par le modérateur Alpha Diallo, c‘est le président du parti Ibrahima Moctar Sarr qui s’est d’abord adressé à l’assistance en faisant un exposé exhaustif sur la situation politique du pays depuis l’élection présidentielle de juillet 2010 jusqu’à nos jours.
Il a expliqué la position du parti qui n’a rien à voir avec celle de l’opposition radicale et qui apprécie positivement les actions menées par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a expliqué au public que c’est en raison de ce rapprochement avec la majorité présidentielle que l’AJD/MR a entamé ce jeudi même des discussions avec cette majorité sur la base de points précis.
Si un consensus est trouvé entre les deux parties, alors le parti travaillera avec cette majorité et personne ne pourra l’en empêcher.
Le président a aussi évoqué les récents propos très controversés du Premier Ministre et de sa Ministre de la culture sur l’arabisation du pays pour remettre dans son contexte les propos du Premier Ministre et pour fustiger le discours exclusiviste de Madame la Ministre. Il a évoqué les conséquences engendrées par ces discours notamment les grèves des étudiants à l’université. Il a exprimé sa compréhension quant à cette agitation qui selon lui doit se passer dans le respect de la légalité républicaine.
Ensuite ce fût au tour du conférencier d’exposer en trois quarts d’heures la problématique des langues nationales. Nous allons essayer de restituer l’essentiel de son exposé. Il a développé l’idée de l’ancienneté de ces langues qui remonterait à l’Egypte antique. Nous devrons veiller à rendre ces langues vivantes à travers nos proverbes, contes, mythes et légendes .
Dans le passé, nous nous sommes servis de ces langues pour bâtir des empires politiquement organisés, pour exprimer nos croyances religieuses et pour les diffuser. Si nous faisons une étude synchronique de ces langues, nous nous rendrons compte de leur caractère inséparable avec l’Arabe, tellement elles se sont imbriquées avec cette dernière. De même, ces langues ont côtoyé la culture occidentale avec la colonisation.
Si nous nous référons à l’histoire de la Mauritanie moderne, on peut aisément constater qu’en général, les tenants du pouvoir politique s’évertuent à implanter partout l’image d’une Mauritanie exclusivement Arabe. Ils se basent généralement sur certaines expériences ( l’Algérie, la France, la Turquie) internationales pour forcer l’Arabité du pays alors même qu’il est un pays multinational.
Pourtant ces langues nationales ont enregistré des progrès notables parce qu’elles ont commencé à véhiculer les connaissances techniques et scientifiques par le biais de la traduction. En Mauritanie, la reconnaissance des langues nationales en 1979, la création de l’Institut des langues nationales, l’expérimentation de ces langues dans le système éducatif ont été évaluées positivement par l’Unesco, l’Alesco et le Ministère mauritanien de l’éducation nationale.
Personne n’a le droit de travailler pour la disparition de la culture de l’autre parce que la diversité des cultures humaines est un des signes de Dieu comme le dit le saint coran et un homme n’a de sens que lorsqu’il est capable de se développer et de s’émanciper dans sa propre culture.
Si on se réfère à la religion, à la morale, à la déclaration universelle des droits de l’homme, à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la Mauritanie doit reconnaître les langues nationales, les officialiser, les introduire dans le système éducatif et augmenter leur temps d’antenne dans les médias publics .
Nouakchott le 25 mars 2010
Le Département de la Communication de l’AJD/MR.
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