Le Nord de la Mauritanie est arrosé depuis quelques jours par des pluies diluviennes qui ont causé d’énormes dégâts dans plusieurs localités de cet immense océan de sable où il ne pleut que très rarement.

Plusieurs localités sinistrées.

C’est ainsi que les habitants de la ville d’Akjoujt qui ont subi de plein fouet l’action des trombes d’eau (des précipitations de plus de 60 mm ont contraint les habitants de certains quartiers à quitter leurs habitations envahies par les eaux provenant de l’Est de la ville) sont menacées depuis hier de pénurie d’eau potable suite à la panne sèche de la station de sondage de Bénichab devenue inaccessible pour être approvisionnée en carburant à cause des eaux de pluies et de ruissellement qui ont submergé samedi soir plusieurs zones de la ville.

Mieux, une pénurie de gas-oil dans la ville pourrait sonner le glas pour les populations, la station n’ayant qu’une autonomie de quelques heures.

Au même moment, selon des témoins oculaires, les eaux de pluies ont envahi, dimanche soir, plusieurs parties de la ville historique de Ouadane, occasionnant d’importants dégâts matériels. Les eaux de ruissellements ont envahi les palmeraies, les puits, emportant au passage des motopompes et arrachant des palmiers. A en croire le maire adjoint de Ouadane, M. Abdallahi Ould Dweik, la plupart des habitations se sont effondrées dans la localité de Rghina, située à environ 40 km à l’ouest de Ouadane, où les habitants se sont réfugiés dans les locaux de l’école de leur village.

Les torrents ont également détruit l’école de la localité de Tennoucherte, à 90 km à l’ouest de Ouadane, au moment où les habitants de la localité de Legdeim, 21 km au nord de la cité historique, sont assiégés par les eaux. Les autorités municipales et la gendarmerie se sont rendues à Legdeim pour secourir les habitants. Des témoins oculaires ont affirmé que plusieurs dizaines de dromadaires ont été emportés par les torrents dans la localité de Elbeyedh, non loin de Ouadane.

Le trafic routier perturbé entre Nouakchott et Nouadhibou.

De leur coté, les usagers de la route Nouakchott-Nouadhibou ont été contraints de rebrousser chemin, après que cette route ait été coupée en plusieurs endroits par les torrents nés des pluies tombées sur la zone durant les dernières 48 heures, bloquant la circulation routière, notamment au niveau des PK 127, PK 140, PK 182 et PK 195 à partir de Nouadhibou.

Certes, les autorités administratives se sont immédiatement rendues sur les lieux pour apporter l’assistance aux sinistrés et travailler à la reprise de la circulation sur les points endommagés. Aussi, pas moins de 22 personnes ont subi des préjudices à Ouad Chebka, 12 autres à Chelkhet Leghtouta et quelques 19 têtes de bétail (ovins) frappés par la foudre, ont été recensés, en plus de l’écroulement d’une maison, selon un premier bilan établi par le wali de Dakhklet Nouadhibou.

Selon le maire de Boulenoir, l’axe routier a été rompu, samedi dernier au niveau du kilomètre 135 de Nouadhibou, rendant impossible toute circulation de véhicules et plus d’une vingtaine de têtes de caprins ont été emportées, au niveau de la localité de Chelkhat Legtouta, par les eaux et des habitations ont été détruites. Un bus appartenant à la société de transport Global, avec à son bord une dizaine de passagers a été emporté, au PK 190, par les eaux de pluie qui s’abattaient le long de l’axe Nouakchott-Nouadhibou.

Le bus qui partait à destination de Nouadhibou et ses passagers n’ont du leur salut qu’à l’intervention d’une équipe de la gendarmerie venue leur porter secours alors que les eaux de pluie avaient déjà entrainé le bus à quelques 25m du bitume. Ces précipitations n’ont pas épargné la région de Tasiast (PK 190 de Nouadhibou) où des dégâts matériels importants (effondrement des maisons en banco, morts des bétails) ont été signalés.

La nouvelle digue de Kamour a cédé.

A des centaines de kilomètres de là, dans le centre Est du pays, les torrents ont emporté un ouvrage mis en place récemment pour remplacer le pont de Kamour situé à plus de 500 km à l’Est de Nouakchott sur la Route de l’Espoir, après sa rupture des suites de pluies diluviennes. La Mauritanie connait, depuis quelques semaines une vague de pluies diluviennes inhabituelles, ayant entraîné la destruction de nombreuses infrastructures (routes, ponts digues de protection) à travers les différentes régions du pays.

B.G