26-09-2010 15:20 - Mali : Les otages français d’AQMI localisés dans le Timétrine

Mali : Les otages français d’AQMI localisés dans le Timétrine

Les sept otages, dont cinq Français, enlevés au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) le 16 septembre dernier ont été localisés dans le Timétrine, au Mali, a indiqué l’Elysée. Ils sont tous en vie et en bonne santé.

L’Elysée a confirmé dimanche que les sept otages enlevés dernièrement au Niger sont détenus dans la zone de Timétrine, une région de collines désertiques située dans le nord-est du Mali, à environ une centaine de kilomètres de la frontière algérienne. La France reste ouverte au dialogue avec les ravisseurs.

Le terrorisme a fini de prendre une envergure plus que jamais menaçante pour la paix et la sécurité dans le monde. Par terrorisme, il faut entendre tous les actes violents, malveillants visant la sécurité des Etats, des personnes et leur liberté, et il faut en exclure celui catalogué comme tel par les Etats du Nord dans le cas de lutte de libération nationale.

Dans le cas d’Al-Qaïda, le concept a pris une sémantique extrêmement compliquée, au point que sa sémiologie a fini par devenir un cas d’école. Pourquoi ? Simplement du fait que les groupes d’Aqmi qui écument le Sahel en sont arrivés à dicter leurs lois aux gouvernements et aux pays occidentaux les plus surarmés de la planète.

Faut-il pour ce faire nommer la France et l’Espagne, et les appeler à comparaître à la barre d’un palais de justice qui a pris les dimensions de tout le nord de l’Afrique ? Ces deux pays, pour avoir tenté de jouer avec le feu, sont aujourd’hui les premières victimes de leurs jeux troubles en terre africaine, plus exactement au Sahel.

La France, avec son armée de professionnels, ses avions et ses bâtiments de guerre, est ainsi aujourd’hui en difficulté devant un groupe terroriste peut-être guère plus nombreux qu’une trentaine d’éléments, surarmés par l’argent des rançons. Le dernier rapt au Niger d’employés d’Areva, qui chapeaute en fait tout ce qui se fabrique en France à base de combustible nucléaire, interpelle plus que jamais les gouvernements occidentaux, notamment ceux de la rive nord de la Méditerranée, que négocier avec des terroristes, c’est pratiquement mettre sa tête sur un billot, pour la prochaine exécution.

Certes, le problème des enlèvements d’otages par Aqmi est socialement douloureux, mais doit être géré avec une infinie précaution et dans la concertation, et non pas individuellement, comme si chaque Etat n’est pas concerné par ce qui peut arriver à son voisin. Cela a été en fait vérifié, moins de deux semaines après la libération après paiement de rançon des deux Espagnols enlevés en novembre 2009 en Mauritanie, par un autre kidnapping d’Occidentaux, des Français.

Et comme les leçons ne sont jamais apprises, pour reprendre un peu ce qui se dit à Alger, le gouvernement français est de nouveau confronté, pratiquement deux mois après l’exécution de Michel Germaneau, au même problème. Or, dans cette situation extrêmement préjudiciable pour la sécurité des pays riverains de la bande sahélienne, notamment l’Algérie, le moindre faux pas est lourd de conséquences.

L’Espagne, ainsi que l’Allemagne et l’Autriche, mais également la France, ont toujours payé les kidnappeurs, leur donnant un peu plus de force financière et renforçant leurs capacités de nuisance, au lieu de chercher une autre solution, radicale, pour en finir avec ces enlèvements. Mais, pour cela, la France comme l’Espagne ou l’Allemagne, ont-ils assez de courage politique pour concevoir une stratégie de lutte commune contre le terrorisme avec les pays de la région ?

Pour le moment, aucun signe n’est venu de leur part pour donner naissance à une vision commune de lutte contre le terrorisme, même s’il existe un ensemble, les 5+5, qui n’a de vie que celle des réunions sans lendemain.

L’Algérie, qui a milité pour des solutions de lutte commune contre les groupes d’Aqmi au Sahel, sait pertinemment que dans certains cas, les pays du Nord sont aveugles, sourds et muets. Et préfèrent payer des sommes colossales aux terroristes, plutôt que de les investir dans la mise en place d’une force commune pour éradiquer ce phénomène qui gangrène la région sahélo-sahélienne.

Le Mali, la Mauritanie, le Niger, ou le Tchad sont-ils assez fous pour lutter seuls contre des groupes bien armés par l’argent des riches pays européens ? Ils savent très bien que tant que des rançons sont payées, le «Bizness» des otages fera florès au Sahel.



Source : afrique actu
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