19-12-2010 13:50 - Gouvernement - Pizzorno: Quelle saleté ?
Etabli en Mauritanie depuis juin 2007, le Groupe Pizzorno Environnement traverse aujourd’hui une mauvaise passe.
Le conflit est tel que les autorités avaient décidé de nommer ; la semaine dernière, un administrateur pour cette filiale du groupe Pizzorno, en la personne de Ould Keihel, avant de revenir sur leur décision. Une mission de Pizzorno est attendue à Nouakchott pour discuter avec les autorités mauritaniennes de cette affaire.
Les négociations entre Pizzorno Dragui transport-Mauritanie et l’Etat mauritanien ne pourraient, semble-t-il, avoir lieu avant le début de l’année prochaine en raison des vacances de fin d’année.
Mais dés à présent, le conflit se complique avec le non paiement des employés, qui subissent de plein fouet l’effet de cette crise, depuis le mois de Septembre 2010.
112 Millions d’Euro sur 20 ans, c’est le marché alloué en 2007 au Groupe français Pizzorno environnement pour la collecte et le nettoiement d’ordures en Mauritanie. Ce contrat juteux est piloté par la Communauté urbaine de Nouakchott.
L’entreprise s’est dotée de 52 véhicules dont ne seraient opérationnels aujourd’hui qu’une vingtaine. De plus, ce contrat prévoyait le recrutement de 600 salariés. Mais il faut dire que les deux parties n’en sont pas à leurs premiers couacs.
En effet, il y a quelques mois déjà , un problème avait opposé l’administration des impôts à l’entreprise au sujet des vignettes, environ soixante millions d’ouguiyas. L’affaire a frisé le conflit avec l’immobilisation des véhicules de l’entreprise qui entendait faire jouer à la compensation des dettes.
Vice de procédure.
Les relations entre les deux parties, en dépit des dettes contractées, se sont néanmoins normalisées entre temps. Mais il y a un mois, l’Etat mauritanien mettait l’entreprise en demeure de respecter ses obligations contractuelles portant sur l’enfouissement des déchets au centre technique d’enfouissement dont le silo n’était plus opérationnel.
Selon certaines informations, depuis que l’Etat lui est redevable d’une enveloppe de près de deux milliards d’ouguiyas, Pizzorno, non seulement traine des pieds pour la collecte des ordures, mais les déverse loin du centre technique d’enfouissement.
La persistance de Pizzorno dans le dépôt d’ordures à des endroits inéligibles a encore aggravé la mésentente entre les deux parties. Certaines sources soutiennent qu’au plus haut niveau de l’Etat l’affaire était inexpliquée.
Cependant, avec la nomination d’un administrateur ces derniers jours, le Rubicon est franchi. Une équipe dépêchée par l’Etat comprenant entre l’administrateur désigné, Ould Keihel, et Maitre Daddah, serait venue à Pizzorno pour notifier cette «passation » de service en force. Mais volte-face, l’engagement de revenir reprendre les choses en main est remis aux calendes grecques.
Pizzorno dont l’avocat serait Me Ebetty n’aurait pas vu du même œil la décision administrative de reprise en main de la gestion de l’entreprise (administration). Il semble, en effet, qu’un vice juridique a déphasé l’acception par l’Administration de ses pouvoirs régaliens dans un contrat de type privé que les termes de la convention signée entre les deux parties ne prévoyait pas.
D’où le statu quo ante de l’arrivée de l’administrateur délégué par les pouvoirs publics. Si cela était véritablement le cas, l’Etat devrait revoir ses consultations juridiques qui l’engagent dans l’ignorance à enfreindre les lois.
Toujours est-il qu’en l’absence d’un règlement à l’amiable de cette affaire, il est bien clair que les deux parties aiguisent aujourd’hui leurs armes juridiques pour se prendre en défaut. Une situation déplorable notamment en ces temps de gros investissements infrastructures qui achèvent de donner à Nouakchott un visage de ville. La persistance du conflit risque d’envenimer les dispositions des uns et des autres à revenir à de meilleurs sentiments.
Nous y reviendrons
Jedna Deida