19-05-2011 06:57 - 2 Questions à Ursula Schmidt, Artiste plasticienne : «Tisser les images est un réel plaisir pour moi»
Une vraie tisseuse d’images, elle est une artiste peintre pas comme les autres. Formée à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, elle a réalisé plusieurs projets artistiques en Mauritanie, entre autres, Résidences nomades, Traversée du désert mauritanien en caravane, Sur les traces des caravanes, Sur un thème original «Football en Mauritanie».
Elle, c’est Ursula Schmidt qui expose un peu partout ses œuvres d’art notamment en Europe et en Afrique y compris la Mauritanie. Plus lyrique qu’elle, tu meurs, la preuve, elle raconte sa rencontre avec Mick Gewinner en poésie : «Un soir, je suis passée assister à la répétition.
L’action s’est déroulée devant moi, les images se sont superposées, la musique m’a enroulée et j’ai rempli mon carnet à dessins bien avant la fin. Je captais sur le vif les personnages, l’action, l’instant… jusqu’à devenir celle qui était captée par les sons, les images.
C‘était l’enchaînement des scènes, de la musique, entre dire et repentir, entre vitesse et lenteur, mouvement, immobilité, son et silences, superpositions, suspension…palimpseste du temps. Tel le tissage de Pénélope, la trame des dessins se tisse, se noue, se défait et se refait, se superpose en un devenir pour faire œuvre. Et je suis retournée encore cinq fois assister aux répétitions.
Plus de 400 croquis restent de cette expérience, une partie va être exposée au CCM (Centre Culturel Marocain) lors de la représentation jeudi 19 mai à 20 h30 ». Et d’ajouter : «Ces croquis étaient réalisés lors des répétitions de la pièce de théâtre « Ulysse et Pénélope, retour au pays natal, mise en scène par Mick Gewinner»
Nouakchott Info : Combien de temps avez-vous mis pour dessiner ces 400 croquis?
Ursula Schmidt : Je suis venue à cinq reprises aux répétions lors desquelles, j’ai réalisé ces croquis pris sur le vif. Un croquis prend environ entre 30 secondes et 2 minutes, c’est très rapide. Les images s’enchaînent les unes après les autres, il s’agit de capter ce qu’on voit. C’est comme si la vision et le geste de la main se réunissent. Il s’agit aussi de traduire en image l’insaisissable.
N. I : Pourquoi vous vous êtes donnée tant de mal pour réaliser ces dessins?
U. S : Au fait peut-être l’expression est mal choisie, car ce fut un réel plaisir pour moi. Je dessine beaucoup tous les jours. Cette série de croquis n’était même pas prévue initialement : Mick Gewinner m’avait proposée de venir un soir à une répétition. J’avais mon carnet et mes pinceaux sur moi et je commençais à dessiner. J’étais happée par l’action, la musique, les couleurs, les mouvements et j’avais rempli le carnet bien avant la fin. Ensuite, j’y suis retournée régulièrement et voilà le résultat, qui sera exposé le jeudi prochain, lors de la représentation de la pièce.
Propos recueillis par Camara Mamady