Des primes et des pensions de retraite seront octroyées à des militaires victimes des purges dans l'armée mauritanienne de 1981 à 2004, dans le cadre de la réconciliation nationale, a annoncé jeudi soir le ministre mauritanien de la Défense.

"Dans le cadre du règlement du passif humanitaire des personnels de l'armée, le gouvernement a décidé d'accorder des primes forfaitaires de soutien" aux militaires concernés par des "différends qui ont sous les régimes précédents, ébranlé la cohésion nationale du pays et entravé sa marche vers le progrès", a déclaré Ahmedou Ould Radhi, au cours d'une conférence de presse.

Le passif humanitaire en Mauritanie désigne les exactions commises contre les négro-africains par le passé. Ces primes vont bénéficier notamment à des militaires radiés suite à des accusations de participation à des coups d'Etat contre les régimes de Mohamed Khouna Ould Haidalla (1980-1984) et Maaouiya Ould Taya (1984-2005).

Selon le ministre, cette mesure "fait suite aux instructions", du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, "visant à engager le pays dans la voie d'une véritable réconciliation nationale". Plus de 900 personnes des différents corps militaires sont concernées par ces primes.

Ces militaires auront également droit à des pensions de retraite, a précisé le ministre. Les primes varieront suivant les catégories entre 1.500 et 5.000 euros.