01-08-2011 08:46 - Ceux qui appellent au boycott de l’enrôlement sont des inconscients !

Quand on est de la diaspora en exil ou qu’on s’appelle Ould ou Mint, on peut toujours appeler au boycott car pour les uns cela ne change rien, ils vivent en exil et ce genre d’opération ne peut qu’enraciner leurs raisons d’y rester ; quant aux autres Ould qui appellent au boycott, ils ne risquent rien car à n’importe quel moment ils pourront être recensés car qui peut dire qu’un Ould ou une Mint n’est pas mauritanien ?
Inciter les autres, à savoir les négro-mauritaniens, à ne pas se recenser avec eux, c’est ne pas prendre les mêmes risques ! Il faut au contraire pousser les gens à se faire recenser et militer comme il faut pour que celles et ceux qui se sont vus malmenés puissent être recensés comme tout le monde ; or pour cela il faut être une force vive, organisée, motivée avec de vrais leaders or en ce qui concerne cette affaire, pour ne citer qu’un des ténors des plus illustres de la cause nègre, Ibrahima Moctar Sarr a raté là une occasion historique de répondre à l’appel de l’histoire.
Comme AOD soufflant aux militaires le mot magique de « rectification », monsieur Sarr dans un silence coupable ou tout comme a raté là l’occasion d’être à la hauteur d’une grande dame comme Kadiata Malick Diallo. Il est vrai qu’étant de la majorité, monsieur Sarr ne pouvait pas parler comme un opposant… C’est là où le bât blesse car monsieur Sarr comme AOD comme Messoud ne semble pas avoir compris à quel régime il a affaire.
Aziz ne joue pas. Aziz est ce qu’on appelle en politique « un tueur ». Il n’aura de cesse de vous balader jusqu’à ce que votre crédibilité avoisine zéro et c’est désormais le cas pour ces leaders au glorieux passé mais au présent désaxé… Ce n’est pas un crime d’en avoir assez d’être opposant et vouloir enfin goûter aux fruits de la retraite méritée au côté du pouvoir à base de dialogue sauf qu'il devise en monnaie de singe…
Mais monsieur Sarr n’est pas seul coupable dans cette affaire, quand on voit comment Messoud et Ould Bettah viennent d’être reçu par Aziz pour parler de tout sauf de recensement à savoir encore et toujours des accords de Dakar ou tout autre version light comme si Aziz était encore aussi fragilisé qu’à l’époque où il avait besoin de ce genre d’attrape-nigauds pour être ensuite élu...
On croit rêver. On pourrait en sourire si le pays n’avait pas besoin de sang neuf au lieu de ces anciens qui sous prétexte d’avoir été glorieux veulent que la jeunesse de ce pays leur pardonne le reste de la trajectoire de toutes les connivences avec les militaires ou leur candidat… Le temps a changé, le pays a affaire à un régime neuf, régime militaire civilisé qui offre en Mauritanie une liberté d’expression qu’on ne trouve pas même en Europe quand on pense aux déclarations présumées diffamatoires publiées presque partout disant sans nuance qu’Ely tiendrait Aziz à cause de l’affaire d’un colonel yarahmou…
A quoi joue ce pouvoir ? On aimerait y voir clair et quand on regarde, nos premières conclusions font froid dans le dos or on se refuse de se dire qu’on voit clair car face à nos analyses de comptoir que de silence autour de nous ! Les leaders concernés se taisent. Chacun fait comme si de rien n’était et de même qu’on ne saurait être plus royaliste que le roi, on ne saurait être plus noir que les noirs !
A-t-on alors le droit de se dire que tout ce bruit n’est que le fruit des agitations des opposants faisant feu de tout bois ? Peut-on se dire qu’il ne se passe rien de grave à part quelques exemples isolés de dérapages ? J’étais tenté de le penser jusqu’à ce que je lise le texte merveilleux de monsieur Ahmed Jiddou Aly !
Puis, je me suis dit qu’il ne devait s’agir là qu’un peu de mou offert par le pouvoir à la frange raciste du système pour avoir leur soutien en espérant que l’affaire fera un tel bruit que le pouvoir devra agir pour calmer le monde. Ce n’est pas la première fois que le pouvoir offre à ce segment du pouvoir qui un prisonnier qui vivra un enfer, qui un projet de loi ou un scandale qui fera son chemin. Le problème c’est qu’il ne s’est rien passé qui puisse obliger ni le président ni le PM à dire un mot à ce sujet.
A part quelques éléments avec leurs banderoles, rien d’inquiétant. Pas de foule or en démocratie en pareille affaire seule la foule peut changer la donne. Pourquoi si peu de monde face à tant de bruit sur le net ? C’est là que la voix d’un Sarr eût compté comme celle des étudiants concernés si le chef d’une association d’étudiant n’eût été nommé attaché à la présidence, clouant ainsi le bec à la révolte dans l’université dans l’œuf comme si finalement il suffit d’offrir un poste à un petit leader et le reste la ferme comme si tous les agitateurs avaient désormais leur homme au sommet ce qui permet toujours à la base d’en tirer quelques bénéfices…
Oui ! Aziz est très fort ! Le pouvoir sait ce que valent les hommes dans ce pays. Tout le prouve ! C’est toujours le même schéma, prenez un groupe qui fait du bruit offrez un poste à leur chef et tous s’effondrent de dégoût ou d’envie… Il en fut ainsi de tous les mouvements jusqu’à celui du 25 février qui but la tasse dès que l’un des leurs, dont le père fut du premier cercle de Taya, reçut un poste : hop ! plus de nouvelle ! Avec la nomination du jeune étudiant, c’est encore les convictions qui reçoivent le prix de la noblesse d’âme.
Assez ! Assez ! Nous disons merci à Aziz de montrer à chacun ce que valent les hommes dans ce pays ! Pour notre part on préfèrera toujours le pouvoir à ceux qui accusent le pouvoir par appât du gain, qui prostituent de nobles valeurs pour atteindre leur but sordide ! Ces gens sont plus méprisables que le plus vil pouvoir ! On s’étonne que les gens qu’ils trahissent n’aillent pas les chercher pour leur faire goûter le prix de la trahison car c’est les gens qui sont trahis qui permettent aux vauriens d’obtenir de quoi les humilier car cela signifie « si votre chef est si vil, que valez-vous ? »
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