Mr le président merci de nous gratifier de ce rapport d'expert qui loue les retombées de cet accord qui ne spécifie ni le nombre de flottes, ni la taille des filets encore moins les espèces concernés.

Wa salam

je m'inscris en faux contre le président

- Le document de la convention soumise au parlement ne comporte par des annexes citées dans le corps de cette convention comme partie intégrante de celle-ci (problème de transparence) ;

- Alors que la convention parle de pélagiques, les annexes font référence aussi à la pêche demersale (dont la plupart des pêcheries sont largement surexploitées) ;

- La convention prévoit des bateaux qui utilisent le chalutage à bœuf, dangereux pour l’environnement et qui était interdit en Mauritanie jusqu’en 2010 (quelques mois avant la signature de cette convention) ;

- La durée de la convention est de 25 ans (relativement longue dans le domaine de l’exploitation des ressources halieutiques) ;

- La convention donne des avantages et exonérations fiscales importantes à la société chinoise ce que pourront demander, suivant le principe d’équité, les autres sociétés ayant actuellement ou en perspective des conventions avec la Mauritanie, ce qui risque d’être dommageable pour le secteur de la pêche.

En contrepartie la société s’engage à investir pour le projet 100 millions de dollars et de construire un complexe de transformation de poisson (farine, conserves, etc) d’une capacité de 100 mille tonne/an. Il est aussi prévu que cette société fera travailler environ 2300 employés dont 70% sont en priorité des mauritaniens qualifiés.

Notez bien que ces 100 millions de $ seront certainement exécutés en grande partie par des sociétés chinoises (BTP et autres) déjà présentes en Mauritanie et que les 100 mille tonnes de farine de poisson constitue l’équivalent de 400 mille tonnes de poissons pêchés. Par ailleurs, il n’est pas dit que les 70 % de main d’œuvre qui sera créée devront être impérativement mauritaniens (mais uniquement en priorité selon les qualifications), ce qui laisse la porte ouverte au non respect de cette clause. A cela s’ajoute que cette main d’œuvre créée, le sera au dépend d’autres emplois perdus du fait que plusieurs sociétés et petites entreprises fermeront la porte à la suite de l’opérationnalisation de cette convention, faute de concurrence loyale et à cause de la surexploitation des ressources.

Compte tenu des enjeux de cette convention et l’importance socioéconomique de ce secteur pour la Mauritanie, je pense qu’il faudra, au moins, exiger une étude d’impact indépendante (économique, sociale et environnementale) avant la ratification de cette convention.