Réagissant très vite à la violente répression policière contre les manifestants de « Touche pas à ma nationalité » (TPmn) de samedi dernier, le parti d’Ibrahima Moctar Sarr a très vite rompu avec son indifférence à l’endroit des excès du pouvoir, en particulier à l’adresse du gouvernement, qu’il a rendu immédiatement responsable de la recrudescence de cette inquiétante vague de colère, pour avoir continué à observer une attitude spectatrice et indifférente devant les revendications des mécontents, refusant de prendre les mesures qui s’imposent… pour suspendre l’opération et pour procéder à temps aux rectificatifs nécessaires.

Ce n’est pas la première fois que l’Ajd/Mr brise le silence pour apporter, même de manière plus modérée, qui lui a permis de bien se cuirasser contre les indexations politiciennes, en raison des impacts communautaires de l’opération d’enrôlement, son soutien aux manifestants de Tpmn et pour réprimander la mauvaise gestion faite par le gouvernement à cette épineuse question, qui mobilise depuis des mois des protestations à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Réagissant ainsi aux violences de samedi dernier, le parti d’Ibrahima Sarr a condamné et rejeté ces actes, tenant le gouvernement responsable de cette nouvelle escalade, pour avoir tardé à prendre les mesures qui s’imposent pour suspendre l’opération.

L’Ajd/Mr rappelle à cette occasion qu’elle a interpellé régulièrement les autorités sur ce sujet pour agir, demandant notamment à apporter les rectificatifs nécessaires notamment révision de la commission nationale chargée de superviser le recensement, pour que celui-ci reflète toutes les composantes nationales. Le parti indique également avoir demandé à la majorité Présidentielle de se saisir de la question, rappelant que son leader était membre de la délégation de la CPM, dirigée par sa présidente mandatée auprès du premier ministre, pour lui signifier la position de la majorité sur la question.

Une position qui appelle d’abord à revoir la composition de la commission de supervision et des commissions départementales pour que ces dernières soient plus représentatives des différentes composantes nationales, ensuite à la facilitation de l’enrôlement, par la suppression pure et simple de toutes les formes des tracasseries qui gênent considérablement l’opération et créent autour du recensement des airs de désintérêt citoyen.

L’Ajd/Mr n’a pas oublié aussi de faire part de l’attention accordée par le chef du gouvernement à sa démarche, qui selon ce parti à conduit Dr Ould Laghdaf à s’engager à réaliser des redressements dans ce sens.

Nonobstant ces reproches, le parti d’Ibrahima Moctar reconnaît tout de même des améliorations apportées à l’opération dans certains centres, tant à l’intérieur du pays que dans la capitale, estimant toutefois que l’essentiel ne pourra être fait « tant que l’opération n’a pas été repensée dans ses tenants et aboutissants en associant tout le monde pour son succès, afin de doter notre pays d’un état civil fiable, élément essentiel pour son développement » ajoute le parti.

Sur un autre plan, l’AJD/MR dit constater avec regret les innombrables omissions qui ont entaché les premières indemnisations concernant les militaires révoqués, demandant dans ce cadre, à la commission chargée d’étudier cette question de prendre toutes les dispositions nécessaires pour rétablir dans leurs droits toutes les victimes.

Le parti appelle enfin à la retenue et à la recherche d’un consensus autour des questions de cohabitation pour éviter des drames comme ceux survenus dans le passé, soulignant que « la question de l’enrôlement s’impose comme un point de l’unité nationale à discuter lors du dialogue politique qui doit réunir l’opposition et la majorité », ajoutant qu’il apportera dans ce cadre « sa contribution dans un esprit constructif, loin de toute surenchère politique sans renoncer pour autant à ses principes fondateurs que sont une juste solution de la question de la cohabitation et le développement harmonieux et solidaire de la Mauritanie ».

MOML avec Ajd/Mr