04-12-2011 09:20 - Podor : Ouverture de la 6e édition du Festival 'Les Blues du Fleuve' - [Maxi Rep. Photos]

Podor : Ouverture de la 6e édition du Festival 'Les Blues du Fleuve' - [Maxi Rep. Photos]

La 6e édition du Festival "Les Blues du Fleuve", initié par Baba Maal, a débuté vendredi à l’après-midi, à Podor, dans le nord du Sénégal. Comme chaque année, depuis 5 ans, cet évènement culturel et artistique accueille d’importantes délégations venues notamment de la Mauritanie, du Sénégal, du Mali et de la Guinée Conakry qui partagent l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) dont le fondement est lié à son cadre juridique. Reportage.

Six ans après l’avoir lancé, Baba Maal a fini par imposer le Festival "Les Blues du Fleuve" dans l’agenda culturel des pays de l’OMVS et de l’Afrique. Il est 17h. En cette après-midi de 2 décembre, le temps est un peu lourd. Les narines piquent. La fraicheur se fait désirer. Les abords du quai, où trônent deux imposantes tribunes, sont pris d’assaut par des dizaines de centaines de jeunes, de femmes et de personnes âgées.

Un peu partout, sur le fleuve, des drapelets aux couleurs sénégalaises, mauritaniennes, maliennes et guinéennes flottent. Comme chaque année, le quai de Podor Boubou Sall accueille le Festival «Les Blues du Festival ».

L’évènement réunit plusieurs milliers de spectateurs, de visiteurs et des dizaines d’artistes venus de la Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée Conakry et du Mali. Sur le fleuve, à quelques mètres du quai de Podor, le ferry «Bou El Mogdad», témoin de l’Histoire, imperturbable et majestueux, déroule le tapis des souvenirs d’un siècle.

Au fur et à mesure que le jour s’effiloche, les passions se déchaînent. Les cultures se mêlent et se mélangent. Le temps d’un rassemblement, on oublie nos origines et appartenances étatiques pour célébrer l’entente et la fraternité. Les tam-tams englobent les cris des chanteurs.

Dans l’eau, on aperçoit des hordes humaines, très à l’aise, pagayer. Dans les pirogues, on y voit des hommes enthousiastes et des femmes drapées dans des tenues multicolores pagayer. Le temps passe très vite. Il est 18h 23. Les festivités de la 6e édition du Festival «Les Blues du Fleuve » viennent de démarrer.

La communauté Maure de Podor ouvre le bal. La flûte, jouée par un vieux d’une soixantaine dizaine d’années déchire le fleuve et le ciel. Les deux rives s’entremêlent puis disparaissent dans l’obscurité. Au même moment, les invités s’installent par vagues dans la tribune officielle. On y aperçoit le leader de l’Ajd/mr Ibrahima Moctar Sarr, un ami de Baba Maal, leader du Dandé Léñol.

Puis, on annonce l’arrivée de celui-ci. Les cris du public s’élancent. Les pagayeurs sont surexcités par les chants des chasseurs de crocodile. «Baba avec Baba, jusqu’à la mort», chante en chœur un groupe de jeunes. Podor, une ville culturelle, est en transe. Le Roi du Yella est sur les lieux.

«Baba : merci beaucoup ! Merci d’aimer la ville de Podor. Merci d’aimer ton pays. Merci d’avoir mis ton art au service du développement, de ta communauté, de l’Afrique. A Podor, nous sommes très fiers d’avoir un fils comme Baba Maal», s’exclame le maire de la ville de Podor Aissata Tall Sall.

Puis, Baba Maal, après avoir magnifié le travail de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) dont son Haut Commissaire parraine la 6e édition du Festival «Les Blues du Fleuve», se prononce sur ces préoccupations culturelles, la situation politique au Sénégal, de l’Afrique. Baba Maal parle de son Festival qui a, selon lui, une vocation intégrative mais aussi de son combat pour le développement du continent africain. «La démocratie doit arriver à son apogée en Afrique», martèle Baba Maal, chaleureusement acclamé par le public.

Boomerang à Podor

Quelques heures plus tard, le quai de Podor est à nouveau assailli par des dizaines de centaines de jeunes venus des deux rives du fleuve pour assister au concert de Hip Hop. Ce sont les rappeurs de la ville de Podor qui annoncent les couleurs.

Ils seront succédés sur la scène par Bidew Bou Bess qui s’est récemment produit en Mauritanie. Et, puis, le collectif de rap «Bataillon Blindé» s’installe sur le podium. L’un des membres, Fou Malade, est un animateur du Mouvement «Y’en a marre» qui s’élève contre une 3e candidature de Me Abdoulaye Wade. Ce soir, le Hip Hop est à l’honneur de la 6e édition du Festival «Les Blues du Fleuve». L’un des Maîtres de Cérémonie (MC) est Samba Pam, l’actuel manager du chanteur Seydou Nourou Gaye. Il s’impose sur la scène. Il est rapidement adopté par le public qui le lui rend si bien.

Il annonce RJ et ses deux complices, venus tout droit de Nouakchott. Ils se propulsent sur la scène et offrent un spectacle de haute facture. Pendant plus d’un quart d’heure, le public scande le nom de RJ. Après eux, un pion du rap sénégalais, Doug E Tee chauffe les esprits avec ces morceaux qui mêlent reggaeton, rap et sonorités traditionnelles.

Il débusque dans ses chansons les difficultés de la vie au Sénégal. Le Festival «Les Blues du Fleuve» réunit chaque année des milliers de jeunes sénégalais rudement touchés par l’absence d’emploi et la précarité. Le temps d’une soirée, le Festival «Les Blues du Fleuve » sert de tribune aux rappeurs sénégalais pour diffuser leurs messages notamment en cette période pré-électorale.

La soirée sera clôturée par Dara-J Family qui sera rejoint sur la scène par le promoteur du Festival «Les Blues du Fleuve», Baba Maal. Celui-ci leur offrira un diplôme de participation. Podor a encore une fois démontré qu’elle est une ville culturelle. Il faut qu’en dehors de RJ, la Mauritanie soit fortement représentée par Noura Mint Seymali et Verrouj Mint Dimi Abba.

Babacar Baye Ndiaye


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Source : Cridem
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