10-12-2011 18:40 - Hamath Kâ, une musique sans visa - [ Reportage Photos & Video ]

Hamath Kâ, une musique sans visa - [ Reportage Photos & Video ]

A l’image de sa carrière musicale, Hamath Kâ est un artiste discret. Il refuserait volontiers de prendre un laurier pour un printemps. Jeudi 8 décembre, il est venu présenter son nouveau groupe "Laslimen Folk" et ses nouvelles compositions à l’Institut Français de Mauritanie (IFM). Sa musique est un cocktail de rythmes traditionnels, de reggae, de blues. Une musique sans visa qu’il a baptisé "Rock Peul".

Son histoire personnelle est celle de l’errance, tiraillée entre la Mauritanie et le Sénégal. Né en 1973 à Kaédi, il rejoint en 1981 son père, au Sénégal, à Richard-Toll, où est originaire son père. Il y grandit en recevant une instruction coranique. Ce chapitre de sa vie lui inspirera, vingt ans plus tard, la chanson "Almudel" qui parle des conditions de vie très difficiles des enfants de la rue communément appelés talibés.

La passion de la musique ne tardera pas à se révéler à lui. Mais, il aime à dire qu’il est né musicien. Au début des années 90, guidé par sa passion, il se rend à Saint-Louis du Sénégal et intègre le "Diouk Orchestra".

A l’époque, le "Lemzo Diamono" incarnait le renouveau de la musique sénégalaise. Lors d’un déplacement, à Richard-Toll, de ce groupe composé d’Alioune Mbaye Nder, de Fallou Dieng et de Mada Ba, leur groupe eût le privilège suprême d’assurer la première partie.

Hamath Kâ pousse les portes de la musique. Il rencontre et fait la connaissance, à Richard-Toll, de Baba Maal, qui a déjà sorti "Baayo", "Taara", "Lam Toro" et "Firin’in Fouta" qui feront de lui une grande voix de la musique africaine. " Je l’ai connu par l’entremise de son ami Bailel Thiam. Lorsque j’ai joué devant Baba Maal, il n’en revenait pas. Il m’a longuement complimenté en confiant que j’avais une très belle voix", se souvient Hamath Kâ.



Leur connaissance prendra la forme d’une amitié. En 1997, il séjourne chez Baba Maal, au Nord-Foire, à Dakar, pendant un mois. Mais, cette relation n’accouchera pas grand-chose sur le plan musical.

Début 1999, le natif de Kaédi prend la route de la patrie de sa mère, la Mauritanie, où il se mettra à l’apprentissage et à la maîtrise de la guitare. Il met en suspens la chanson. Et côtoie Kals, guitariste de Thiédel Mbaye, Papis Koné de Walfadjiri de Nouakchott, Cheikh Ould Lebiadh qui lui traceront la voie à arpenter. Il essaie, avec des amis musiciens, de monter le groupe "Dandé Jaam" qui ne fera pas un long chemin. 

Il est repéré par l’auteur-compositeur Sidina Ould Alem qui l’intègre dans la Caravane de l’Espoir qui a contribué largement à promouvoir sa musique. Il découvre la Mauritanie profonde et y essaime son style de musique. Ses morceaux comme "Ballomi" ou "Guidélaam" qui parlent de l’amour lui déroulent le succès auprès du public. 

Avec d’autres artistes mauritaniens, il accompagne en 2008 l’ex-Président de la République Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi à l’Exposition Internationale de Saragosse en Espagne. Le destin sera plus fort que lui. Il décide de rester en Espagne et vit de petits boulots. Après une année en Espagne, il revient en Mauritanie et compose "Yidi Yadé" qui évoque son séjour et l’immigration. 

Avec ses revenus, ce monogame et père de deux enfants s’achète une voiture Mercédès qu’il transforme en taxi pour gagner sa vie. Quand il n’est pas sur les routes de Nouakchott, il est au Conservatoire International de Musique et des Arts de Nouakchott (CIMAN) où il dispense des cours de chant. D’ailleurs, ses élèves qui ont donné une bonne impression étaient avec lui à son spectacle, à l’Institut Français de Mauritanie (IFM). 

Aujourd’hui, Hamath Kâ veut mettre sa musique au service de l’action humanitaire en s’érigeant contre le phénomène des enfants de la rue. Il estime que cette catégorie de la société a droit à aspirer à une vie meilleure. Pour joindre la parole à l’acte, le natif de Kaédi se prépare à aller dans le Fouta pour sensibiliser les parents, les notables et les dignitaires. 

Connu pour son franc-parler, Hamath Kâ ne caresse pas la vie dans le sens du poil. En termes d’influences musicales, Hamath Kâ se réclame de Kassav mais surtout du groupe de rock britannique The Police composé de Sting, de Stewart Copeland et Henry Padovany

Babacar Baye Ndiaye


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Source : Cridem
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