03-04-2013 22:20 - Représentation des femmes dans les médias : La presse a mauvaise presse
Indexés, à tort ou à raison, les médias sont dans la ligne de mire de plusieurs associations qui dénoncent les clichés et la persistance des stéréotypes véhiculés à l’égard de la gent féminine.
Les femmes restent, en dépit des avancées constatables sur le continent et un peu partout dans le monde, trop souvent « invisibles » ou « secondaires », dans nombre de médias. L’Assemblée générale des femmes a été l’occasion, pour les militantes féministes, d’exprimer leur rejet de l’image patriarcale que la société dominante veut transmettre de la femme, en particulier à travers les médias.
Plusieurs personnalités féminines, appuyées par divers experts, soutiennent que « l’ensemble des médias – écrits, visuels, audio et électroniques – ne fournissent pas une représentation équilibrée de la diversité de la vie des femmes et de leur contribution à la société.
Les produits à caractère pornographique ou violent dégradent les femmes et ont des conséquences nocives sur leur participation à la société. Les programmes de grande écoute renforçant les rôles traditionnels des femmes peuvent avoir un rôle tout aussi limitatif.
La représentation de la femme, dans les médias italiens n’est guère glorieuse. Les clichés, forts, y abondent. Largement relayés par la presse, les scandales sexuels de Silvio Berlusconi, ancien Premier ministre et propriétaire de la quasi-totalité des télévisions et journaux du pays, ont entamé, dans bien de cas, la réputation des femmes italiennes, assimilées à des prostituées. Dénonçant ces travers, Paola Mirenda, journaliste italienne, s’élève contre « ce modèle humiliant du genre féminin, qui associe banalement le corps féminin à l’objet qu’on cherche à vendre, via la publicité développée en Italie ».
Choquées par ces représentations, les femmes italiennes se sont engagées dans la lutte pour conquérir leur autonomie économique, acquérir plus de dignité et disposer d’une liberté de sexe et de pensée. « La volonté de changement est réelle », explique Paola, « pour toutes ces femmes qui ne se reconnaissent pas dans le modèle proposé par la télévision et les moyens de communication. Nous, professionnelles de la presse, agissons sur plusieurs fronts, afin de liquider cette mauvaise image qui ne correspond pas à la réalité. C’est le principal objectif de notre engagement dans les médias ».
Stéréotypes omniprésents
Madame Helène Rama Niang, du Forum social sénégalais, condamne, quant à elle, « la sous-représentation des femmes en tant qu’expertes, ainsi que les stéréotypes qui les enferment dans des rôles mineurs et très sexualisés ». Elle affirme que « l’image de la femme a été toujours écornée par les médias. Considérée comme un objet, sans égard envers ses savoir-faire et la diversité de ses talents. Nous ne sommes pas satisfaites de ces clichés qui con?nent les femmes dans l’imaginaire en objets de parade. Nous nous élevons en disant non.
Nous voulons disposer de notre corps, gérer notre reproduction et être belles. Nous voulons nous exprimer comme les hommes. Nous demandons l’égalité et la parité. Nous refusons les sociétés traditionnelles perpétuant un système patriarcal codi?é. Nous exigeons d’autres postures et la promotion d’images non stéréotypées des femmes ».
Quant à madame Maguette Sy, militante du forum « espace dialogue », elle estime que la représentation des femmes au sein des médias devrait mieux re?éter la réalité. « Pour la bonne marche de la société, les médias doivent faire preuve de plus de professionnalisme, en relayant le vécu, donnant plus de visibilité aux femmes, accompagnant ainsi l’émergence de leur pôle d’influence.
Pour recti?er le tir, il faut que les femmes disposent d’un temps de parole égal aux hommes et soient présentes dans les médias de manière plus visible. Ceux-ci doivent accorder une plus grande attention aux questions intéressant les femmes et à leurs préoccupations […] et promouvoir leur représentation équilibrée et non stéréotypée [..] ».
