22-04-2013 07:54 - Société : La tragédie des violences sexuelles

Société : La tragédie des violences sexuelles

On savait que les violences verbales et physiques font partie du quotidien des Mauritaniens. Il n’y a pas un mauritanien ou une mauritanienne qui ne furent pas agressés verbalement ou physiquement, plusieurs fois dans leur vie.

Le plus souvent bêtement par un énergumène ou une mégère qui éjectent le venin de leur mal être, sur une personne qui n’en est pas responsable, ou qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. On avait pas une idée d’une autre catégorie d’agression plus sordide celle-là : la violence sexuelle.

C’est grâce au travail appréciable de l’Association mauritanienne pour la sante de la mère et de l’enfant (AMSME) et du Centre El Wafa de conseils et de prise en charge des victimes de violences sexuelles, que les Mauritaniens ont une idée des violences sexuelles dont certaines restent tues notamment celles relatives au mariage précoce par lequel des parents fournissent une gamine de 11 ans à un fauve sous prétexte qu’il est son cousin ou qu’il est riche.

«Nous condamnons la réponse timide aux cris des femmes violentées particulièrement dans la Moughataa de Guérrou dans la Willaya de l’Assaba. Là où les appels se sont succédé pour la protection des femmes de cette zone contre le cauchemar des abus sexuels, aussi dans le village de Dar El Barka dans la Willaya du Brakna et autres cris provenant de l’intérieur du pays et de la Nouakchott», a indiqué dans un communiqué en date du 25/11/2012 Zeinabou Taleb Moussa, présidente de l’AMSME.

A notre connaissance les pédophiles n’ont pas été inquiétés. Et le drame des violences sexuelles se poursuit, s’intensifie avec la pauvre Penda Sogué et touche aussi les jeunes garçons comme vous pouvez le voir dans les terrifiantes statistiques fournies par l’AMSME et le Centre Al Wafa pour la ville de Nouakchott sur deux mois (Mars et Avril 2013).

Que faire ? Se défendre pardi, au lieu de compter sur des services de sécurité dépassés et agissant le plus souvent après coup, quand l’irréparable a été commis. Un constant également: dans un pays qui se respecte les responsables en charge de la sécurité auraient déjà démissionné.

En tout cas, les statistiques doivent les pousser à la faire, s’ils ont un brin de dignité. Et enfin, gare aux séquelles. Il y en a parmi les victimes, qui tireront des leçons pas forcement positives vis-à-vis de la société. C’est comme ça que naissent des illuminés comme Breivick. On aura averti.

Statistiques sur des agressions sexuelles: Mois de Mars 2013

01 Mars: (1 cas)
La survivante est âgée de 15 ans. Venant d’Arafatt et boitillant de la jambe droite, elle est victime de tentative de viol de son ancien voisin.

02 Mars: (1 cas)
La survivante a 17 ans. Elle habite la Socogim au Ksar. Agressée par un voisin, elle est victime de viol individuel après avoir été séquestrée le début de l’après-midi et toute la nuit.

03 Mars : (2 cas)
• 1er cas : La survivante est âgée de 16 ans. Venant de Sebkha, elle est victime de viol individuel du locataire de la famille voisine.

• 2ème cas: La survivante a 13 ans. Elle habite Arafatt. Sortant de l’école, elle emprunta une ruelle étroite où elle fut agressée par un ânier qui a tenté d’abuser d’elle.

04 Mars : (1 cas)
La survivante est âgée de 11 ans. Elle réside à Tarhil 17, un nouveau quartier de la périphérie d’Arafatt. Agressée par une horde de 7 délinquants dont 3 l’ont violée et les 4 autres qui en voulaient à son frère, l’ont molesté.

07 Mars : (2 cas)
• 1er cas : La survivante, âgée de 15 ans et qui habite Teyarett, est victime de viol collectif de deux individus dont l’un est un voisin après l’avoir détournée puis conduite près de la foire.

• 2ème cas : La survivante est âgée de 13 ans. Venant de Tarhil 18, un quartier d’Arafatt, elle est victime de tentative de viol d’un ânier qui ravitaille les familles en eau.

Mois d’Avril 2013

07 Avril : (2 cas)
• 1er cas : La survivante, 29 ans, mariée et mère de 3 enfants a été surprise par 2 inconnus qui se sont introduits dans sa maison à Sebkha et l’ont violée tour à tour sous la menace de couteaux.

• 2ème cas : La survivante est une vieille dame de 68 ans. Elle vit à Dar El Bedha (El Mina) avec son fils, manœuvre. Agressée par 2 délinquants qui se sont introduits dans sa baraque, elle est victime de viol collectif.

08 Avril :(2cas)
• 1er cas : La survivante a 17 ans et réside à Dar Naim. Détournée par un taximan, Elle a pris son courage à deux, au péril de sa vie en sautant hors du véhicule pour échapper au viol de son agresseur. Blessée au cou, elle a pu relever le numéro de la plaque d’immatriculation.

• 2ème cas :
La survivante est âgée de 15 ans. Venant de Sebkha, elle est toujours sous l’effet

09 Avril: (1 cas)
• La survivante a 16 ans. Elle habite El Mina. Agressée par son voisin une première fois avec pour conséquence une grossesse non désirée, c’est la récidive après l’accouchement de celle-ci.

10 Avril : (2 cas)
• 1er cas : La survivante, 18 ans, réside à Tevragh-Zeina. Victime de viol, elle est agressée par son voisin qui s’est introduit chez elle un peu avant l’aube puis l’a droguée avant de commettre son forfait.

• 2ème cas :
La survivante est une jeune femme de 33 ans. Restauratrice à El Mina, elle emprunte un taxi pour rentrer après une journée bien remplie qui se termina mal puisque le chauffeur l’a assommée, violée puis lui a dérobé toute la recette de la journée.

11 Avril : (2 cas)
• 1er cas : La victime est âgée de 9 ans. Venant de Dar Naim où elle habite, elle est victime de tentative de viol d’un maçon, ami et collègue de son père.

• 2ème cas : La victime de viol a eu pour conséquence une grossesse. Elle a 14 ans. Son agresseur, un délinquant, qui est recherché pour avoir cambriolé une maison avec ses complices où ils ont dérobé une grosse somme d’argent, les parents ont caché le viol par honte jusqu’à que la fille a eu une grossesse.

14 Avril : (3 cas)
• 1er cas
: la victime est un garçon âgé de 13 ans. Venant d’Arafat où il habite, il est victime de sodomie de trois apprentis mécaniciens.

• 2ème cas : la victime est un garçon de 9 ans sodomisé. Son agresseur, un voisin redouté dans le quartier à Melah selon ses résidents.

• 3ème cas : La survivante est âgée de 10 ans. Venant de Teyarett où elle vit avec sa sœur et son mari, elle est victime de tentative de viol d’un compatriote. Pris en flagrant délit, l’agresseur a voulu s’échapper en blessant le beau-frère au visage après une rude altercation.


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