31-07-2013 10:56 - 'A l’heure de la rupture' chez la vieille Coumba Dia à El Mina avec Ibrahima Moctar Sarr [PhotoReportage]
!['A l’heure de la rupture' chez la vieille Coumba Dia à El Mina avec Ibrahima Moctar Sarr [PhotoReportage]](media/photos/photo//dia_9768_acc.jpg)
Coumba Dia, la soixantaine, n’est pas vraiment gâtée par la vie. Veuve et mère de trois enfants, elle aime se réfugier dans les prières lorsqu’elle n’est pas dans les rues de Tévragh-Zéina pour faire la quête. Bien qu’elle n’ait plus la force de marcher. La vieille femme explique qu’elle préfère plutôt cela que de se plaindre de son extrême dénuement.
Il y’a 6 ans, cette pauvre famille occupait une baraque dans les gazras de kebbas Marbatt qu’elle louait à 2.000 UM/mois. Aujourd’hui, elle occupe un terrain vague pris en étau entre deux maisons en béton.
Avec quelques économies, la famille a réussi à s’acheter une baraque dans laquelle grand-mère, mère et petits-fils s’entassent comme des sardines en boîte, des zincs pour clôturer le terrain prêté par une bonne volonté.
Cette famille ne se souvient pas d’un seul jour où elle a véritablement mangé à sa faim.
"C’est une situation très difficile qui est malheureusement générale et dont nous sommes conscients depuis fort longtemps à l'AJD/MR. C’est le dénuement complet. Je pense que l’Etat peut encore faire des efforts pour soulager ses populations, réduire surtout les disparités. Il y’a suffisamment de moyens pour qu’il n’y ait plus de pauvres en Mauritanie, pour que cette pauvreté-là on ne la voit plus. Cette famille est extrêmement pauvre, et nous avons tenu à partager le repas que nous lui avons amené", décrit Ibrahima Moctar Sarr qui a accepté, à notre demande, de partager avec cette famille l’heure de la rupture.
Quelques minutes plus tard, c’est l’appel du muezzin que l’on entend au bout du quartier. Les voisins s’invitent petit à petit dans la maison sans électricité. Coumba Dia confie que d’habitude la maison est calme à cette heure de la rupture. "Mais, aujourd’hui, il y’a la vie", ajoute-t-elle, avec beaucoup d’émotion, en voyant des enfants et des femmes venir profiter du dîner.
"Tout acte de bien est une aumône. Celui qui montre à un autre comment faire du bien sera récompensé autant de son auteur. Dieu aime qu’on porte aide aux malheureux", rappelle Ibrahima Moctar Sarr, en citant ce hadith rapporté par Al Baïhaqi d’après Ibn Abbâs.
Au moment de sortir de la maison, la vieille Coumba Dia offre, à titre symbolique, 1 kg de sucre à Ibrahima Moctar Sarr pour être venu partager avec sa famille l’heure de la rupture. Comme quoi, chez les pauvres, la générosité n’est jamais loin. On quittait ainsi une famille affichant la joie, le bonheur et la renaissance qu’elle ne retrouvera malheureusement pas demain, à l’heure de la rupture.
44 00 25 51 ou 44 29 39 16
Babacar Baye Ndiaye




































