04-06-2014 01:42 - D’un « Narou Guenar » à « son Nègre »

D’un « Narou Guenar » à « son Nègre »

Debellahi - Le 01 juin 2014,
A mon Nègre à moi,
De ton Maure à toi,
A Ngaide Alassane Kayou, Kaladio, et fils de descendante d’esclaves Idjeydjba,

Mon cher ami, vrai jumeau, malgré la différence de nos couleurs, moi le basané, toi le noir-ébène, je me trouve aujourd’hui dans l’obligation de te faire, tout blafard que je suis, une révélation qui va te suspendre.

Te connaissant émotif, et considérant l’ampleur de ce que sera ta surprise, je vais y aller lentement, de crainte que tu ne tombes en syncope, succombe à un AVC, ou une autre de ces multiples saloperies qui foudroient tous les jours, les grands et merveilleux cœurs, comme celui, plein de bonté, de compréhension et de générosité qui a l’honneur d’être hébergé par ton Thorax.

Pour ne pas prolonger ton attente, et augmenter les risques, je vais passer aux aveux : il parait que je ne suis qu’un minable et puant petit raciste. Toi qui me connais mieux que moi, tu ne me l’as jamais dit. Pourquoi me l’avoir caché tout ce temps, alors que nous sommes parfois chez moi, le plus souvent chez toi ?

Cette triste et amère réalité, m’a été révélée, par ceux qui me qualifient ainsi, et qui l’auraient décelée par le « véritomètre » manipulé par leurs mentors, à la suite de l’article dont tu as pris connaissance (Voir Bassam et revenir !) (1), décrivant avec sincérité et non sans autocensure, les humiliations que m’ont fait subir ceux qui organisaient à « Grand Bassam » en Côte d’Ivoire, des journées dites de « formation au journalisme et techniques du numérique », avec l’argent de rfi, de l’OIF, de la Mairie du Kremlin-Bicêtre, de Reporters sans frontières, de France24, etc..

Tu as compris, à travers mon billet, qui m’a valu les foudres de tous les manitous, les conditions minables dans lesquelles nous étions, et le mépris avec lequel nous étions traités.

Deux choses semblent avoir mis un ancien collègue Mondoblogueur (je ne le suis plus, volontairement), particulièrement hors de lui : j’ai dit qu’il était béninois, et j’ai cité Xavier Coppolani, pour mettre en valeur « mon nègre de sénégalais », qui a été d’un grand secours pour le « Narou Guennar Amoul Toubey que je suis ».

En aucun moment, je n’ai parlé de cet avocat du diable (je plains ce diable !), sauf s’il est révolté par le mot « nègre » qu’il a déplacé de son contexte. Toi, tu sais que pour moi, dont le guide spirituel est un noir sénégalais, le terme nègre ne peut rien avoir de péjoratif, loin s’en faut.

Si le deuxième aspect du nègre sénégalais ne le concernait en rien, le premier, je le reconnais, était insultant pour le gars. Il était tout simplement ‘’bénin’’, mais ne pouvait, en aucun cas, être béninois. Les béninois, tu les connais autant que moi, Alassane. Ils sont distingués, brillants, cultivés, respectables et respectueux. C’est une élite, une crème.

Il semblait excédé de me voir refuser de partager avec lui un lit, qu’il décrit comme un terrain de football. J’en ai conclu qu’il ne calculait pas en base 10. Mais ça fait partie de la promotion des activités de ses souteneurs. A supposer même que le lit soit aussi large qu’il le prétend, ça ne constitue pas une condition suffisante, et contraignante, pour qu’on le partageât. Lui et ceux à qui il veut ressembler, ne disent-ils pas qu’il faut respecter les orientations de chacun ? Les miennes font que je refuse catégoriquement de partager un lit avec une personne, sans mon consentement préalable.

En plus, entre l’apologie de l’homosexualité qu’ils s’évertuent à vulgariser, et l’homophobie qu’ils combattent mieux que le virus Ebola, il y a le juste milieu : respecter les choix personnels. Au ‘’terrain de football’’, j’ai préféré installer le matelas de fortune généreusement et gracieusement offert par ‘’mon sénégalais » au coin de la chambre, en attendant que je puisse trouver un vol pour me faire sortir de ce ghetto, mais dans une position ou, même réorientée, la télévision ne pouvait m’être accessible, contrairement aux allégations mensongères du ‘’bénin’’. Etant dans une position inconfortable, j’ai toujours peu ou pas dormi.

Je faisais mes prières très tôt, sans ostentations, et allait au minable resto pendant que les ronflements de mon ‘’copain’’, exigeant et peu méritant, dérangeaient le sommeil des brésiliens outre Atlantique. Il ne pouvait que faire une petite grâce matinée, eu égard à ses randonnées nocturnes, et ses retours tardifs qui m’obligeaient à veiller pour l’attendre. Avec une seule clé, et un ‘’pacsé’’ qui l’attend, il ne se souciait guère, ce ‘’néo-civilisé’’ des horaires acceptables, au risque de me rendre jaloux. Après cette expérience qu’il a appelée PACS, il va de soi, qu’il doit mettre un trait sur son ‘’mariage pour tous’’, avec moi tout au moins.

Il ne pouvait être béninois, ce menteur hors pair. Il dit m’avoir trouvé devant lui à la 201, et que l’accueil était très froid. C’est archi-faux. Comme je l’ai dit dans mon billet-déclic, les agents de l’hôtel étaient venus me chercher au restaurant, pour leur donner la clé. Je les ai accompagnés, par courtoisie, à inscrire désormais aux pertes sèches, et pour comprendre ce qui se passait réellement ne pouvant imaginer qu’on puisse placer avec moi quelqu’un sur un même lit. Surtout, on ne m’avait pas expliqué quelles seraient les conditions d’hébergement.

Si on m’avait expliqué qu’elles seraient ainsi, je n’aurai, en aucun cas, fais cet éprouvant et tristement mémorable déplacement. Si je ne l’ai pas accueilli avec les youyous et les tam-tams, c’est que je n’avais aucune raison de jubiler à l’arrivée d’un mec qui, apparemment, avait la préméditation de me « sauter » avec effraction. Je me suis quand même présenté à lui : debellahi, mauritanien, blog Génération indépendances. Il me répondit, sèchement : Wonk. J’ai pensé, avec ce nom, à un hongkongais, un tibétain. Mais je n’en connais pas de cette couleur, même si les décolorants ne semblent pas manquer, chez lui, de relative efficacité. Je suis resté incertain sur l’identité du Monsieur, qui n’était guère très prolixe.

Mon ‘’bénin’’, excédé qu’il était, s’efforçant de plaire à ses commanditaires, sans doute surpris et outrés par la sincérité et la véracité d’un témoignage poignant qui dévoile leurs pratiques douteuses, dégradantes, répugnantes, humiliantes et quasi-esclavagistes, a titré ‘’j’ai couché avec le Maure de mon enfance’’.

Il s’est peut-être trompé de mot. Il voulait peut-être parler de masturbation. Moi, je n’ai trouvé aucun indice qui prouve qu’il y ait eu agression sexuelle. Je n’ai rien ressentit aux fesses (cf. Article de David Kpelly) (2), et rien sentit comme fèces.

Il a peut être confondu orgasme et Pets. Ces derniers, il y en a effectivement eu, et s’il y avait un sismographe à Bassam, l’échelle de Richter aurait, elle aussi, pété. Aucune trace de liquide, l’ADN que j’ai fait vérifier pour avoir des preuves pour mon avocat, était absolument négatif, tout comme mon ‘’ bénin’’ de copain. C’est triste : impuissance, anéjaculation, ou les deux ? La stérilité est, quand même avérée.

La réalité, et il fallait le reconnaitre, est que dès qu’il m’a vu, mon ‘’copain’’, s’est souvenu, à travers ma barbe, des maures de son quartier, durant sa malheureuse et morveuse enfance. Il n’était pas difficile qu’il s’en souvienne, il se comporte toujours de manière juvénile et infantile. Il traine de mauvais souvenirs des jeux de cache-cache qu’il était obligé de faire en permanence, avec son petit groupe de racoleurs et pickpockets.

Il est vrai que mes parents maures qui, pendant longtemps ont monopolisé le commerce du micro-détail dans les sous-régions ouest et centra-africaine, se méfient comme de la peste, des petits voleurs et des mauvais payeurs. Ils peuvent faire des facilités, mais manquent notoirement de complaisance ou de légèreté. Ils sont venus pour prendre l’argent local, pas pour en distribuer localement.

Quant à l’allusion à l’esclavage, je n’ai pas à en rougir. J’ai été l’un des premiers (sinon le premier), à avoir félicité Birame pour son prix des droits de l’homme (3). Je l’ai fait sans complexe, avec conviction, et sans la moindre gêne. Mais je ne peux rien pour celui qui se sent toujours comme Nègre, un concept et un fait historique, qui n’existent plus que dans l’esprit de certains attardés. L’esclavage et la traite négrière sont des réalités historiques, regrettables mais révolues. J’assume ma part de cet héritage historique. Mon ‘’copain’’ semble très mal s’accommoder de son passé, mais aussi de son présent. Il se cherche un passé dans le présent, par inquiétude pour le futur.

En tout état de cause, ma couleur basanée, ne me procure aucune suprématie, et mon ‘’bénin’’ ne doit pas s’en complexer. Les maures de son enfance ont changé d’orthographe. Ils sont morts. La couleur de Wonk, ne lui donne aucune immunité, même pas contre la dépigmentation dont il semble largement abuser.

C’est en voyant ses maures de misérable enfance en boubous, qu’il a pris une « boubouphobie ». Ah, que j’aime le boubou, que mon »copain » déteste tant. Je me suis pavané dedans pendant mes quelques jours de séjour. J’en avais cinq dans les bagages. Si je savais que ça l’agaçait, et qu’il était aussi raciste et maurophobe que ça, je les aurais portés tous les cinq, et simultanément. C’est cela la tradition, notre tradition nous les maures. Voilà que j’ai trouvé, encore, un mot qui l’énerve : la tradition. Il la déteste parce qu’il n’en a plus, lui. Par mimétisme aveugle, et suivisme béat, il a cru qu’en se mettant en petite culotte, en chaussant de petites sandales, en déambulant comme un mannequin à quatre sous, ‘’valorisé’’ par un fessier faux-cul, il ne serait plus lui.

Si l’habit ne fait pas le moine, il ne fait pas aussi Toubab. Son rêve, Wonk, est de ressembler à Ziad, Raphaelle, Manon, et les Z’autres comme dirait Marieme Mint Derwich. Leur manitou n’a d’enviable que le Maalouf, que porte l’illustre franco-libanais Amin, auteur de Samarcande, admis à l’académie française en 2011.

Un manitou qui s’est empressé d’exprimer un satisfécit sans équivoque, pour un texte contraire, à tout point de vue, à la charte régissant sa plateforme. Un texte injurieux et insultant, un propos raciste contre les maures (le racisme n’est pas univoque), un article antisémite, parce que les maures, qu’on le veuille ou non sont sémites.

Il se réveillera, un jour, le wonk, ou un soir peut-être, mon ‘’copain’’, pour comprendre, très tardivement, qu’il est dans une Mondoblague, et que son rêve est un illusoire mirage, et son espoir une décevante chimère.

C’est plausible parce que Solo veut dire seul, avec des marionnettistes en cache (comme il adore fouiller dans les caches) et Niare (Niard) veut dire, argotiquement, enfant. Donc, un rêve utopique, d’un enfant tristement solitaire.

(1) http://www.cridem.org/C_Info.php?article=656781

(2) http://davidkpelly.mondoblog.org/2014/01/19/comment-boire-des-flag-avec-une-tchadienne-sans-se-retrouver-dans-le-lit-dun-nigerian-fin/

(3) http://www.cridem.org/C_Info.php?article=650728
NB : j’ai adressé le message d’excuses ci-dessous, à ce Monsieur qui n’était en rien concerné par mes propos. Il n’a pas daigné me répondre. Raison pour laquelle j’ai pris l’option de donner certains éclaircissements.

« Monsieur Solo!

Le seul moment où j’ai mentionné qu’il s’agissait de vous, c’est sur la légende de la photo, et je vous ai qualifié de « mon copain ». Je n’y voyais rien de désobligeant, et si c’est votre cas, je vous réitère mes excuses déjà exprimées par Tweet. Je n’ai pas un cadre où nous pourrions débattre de ce sujet, et la cause de mon malentendu avec Sege Katembera, est justement mon souci que ça reste un détail : un séjour qui n’a pas été à la hauteur de mes attentes strictement personnelles, et c’est très loin d’être la fin du monde.

Je ne peux pas être raciste. Je n’ai que des amis nègres, je suis marié à une femme qui a à peu près le teint de BABETH, et j’habite en parfaite symbiose avec les populations de la vallée du fleuve Sénégal. Babeth qui s’insurge, m’appelait Négroïde, au moment où je l’appelais « ma Négresse ». J’ai utilisé ce terme à propos du Sénégalais, en citant Xavier Coppolani, en précisant que les deux étaient comme le blanc de l’œil et son noir, donc indissociables.

Je crois que tu as lu en diagonale. Je ne veux pas revenir sur la caricature que tu fais de moi. Je n’ai gardé de notre éphémère cohabitation, durant laquelle tu t’es fait le plus discret et aimable possible, et je me suis efforcé aussi de faire mes prières sans ostentations, avant de me rendormir, pour ne pas te réveiller, que de bons souvenirs.

J’ai regretté de ne pas avoir pris tes coordonnées, occupé que tu étais, et préoccupé que je fus. Je me suis rattrapé en te sollicitant en amitié sur facebook. Ta réponse positive, qui m’est parvenue hier, m’a fait un réel plaisir.

Pour résumer, je n’ai pour toi, pour tous les blogueurs, l’équipe de rfi, et tout individu sur cette planète, qu’amour, amitié, et profond respect. Ceux qui me connaissent bien te le diront. Gardons le contact, s’il te plait. C’est dans cette optique que j’étais venu à MONDOBLOG, C’est en voyant qu’on voulait me la gâcher, que je l’ai quitté, avant qu’on aboutisse à ce qui est en train de se produire. Finir en beauté. C’est ma vocation (je ne vais te parler de cette tradition que tu ne sembles pas apprécier), et c’est mon ardent désir.

Je te tends la main, et à tous, de la fraternité, de l’amitié et de la sérénité. Nous avons tous les aptitudes à écrire des livres pour nous insulter, nous dénigrer, pleins d’invectives. Mais ça nous mènera où ? Nulle part! Sans être vaincu, n’ayant pas livré bataille, je lève, unilatéralement et par responsabilité et souci de sagesse, le drapeau blanc. Mes amitiés à toi, à toutes, et à tous.

Debellahi (le Maure non raciste, avec qui son copain Solo Niare a couché à Bassam).
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Source : Debellahi
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Commentaires (3)

  • DEBELLAHI (H) 04/06/2014 19:51 X

    @dienguery :
    désolé pour le quart d'heure gaspillé. Je n'ai pas écrit pour que vous me lisiez, mais pour exprimer ce que vous, irrité je ne sais pourquoi, appelez mes "ego surévalués". Apprenez à ne pas poursuivre la lecture d'un texte qui ne vous intéresse pas. Rien et personne ne vous y obligent. Si vous avez consacré tout ce temps (un précieux quart d'heure), c'est que vous cherchiez quelque chose. Vous n'avez pas vu l'histoire de Bassam ? C'est votre lecture en diagonale : elle y est, pourtant, avec un lien bien activé par le webmaster.

    Rien ne vous obligeait à tenir de tels propos, dont vous êtes la première victime : manque de patience et refus de l'autre expression. Merci quand même d'avoir lu. Ce sera mieux la prochaine fois. Promis, si vous modérez votre agressivité !

  • dienguery (H) 04/06/2014 18:21 X

    Vous pouvez nous épargner le contenu de vos petites querelles mesquines, reflets de vos ego sur-évalués et nous parler un peu de votre séjour à Grand-Bassam. Ce qui est bien plus instructif. J'ai perdu un quart d'heure à vous lire espérant trouver quelque chose de positif à votre laïus démesuré. Rien n'y fait. Négatif!

  • BLAKGEND (H) 04/06/2014 11:58 X

    Ah Debellahi, vous me rappelez mon enfance avec mes petits narous guanar au Sénégal, j'en avais tellement et on était comme des frères siamois. Et je me rappelle encore de la chanson suivante que nous chantions à chaque fois qu'un petit maure portant un sac rempli de thé vert destiné à la vente au détail passait devant nous: NAR BOU NDAW WOUHOUSS WAHASS BO TAPé MOU DéME TARAWASS.

    On ne connaissait pas la signification de cette chanson mais elle nous faisait tous danser, nous et le petit narou guanar porteur de thé vert.

    Merci encore Debellahi.