04-07-2014 09:37 - Nouveau mandat : Quelle architecture gouvernementale ?

Nouveau mandat : Quelle architecture gouvernementale ?

Biladi - C’est officiel. “Le Conseil Constitutionnel a déclaré, dimanche 29 juin dernier, l’élection du candidat, Mohamed Ould Abdel Aziz, comme président de la République Islamique de Mauritanie”, rapporte l’Agence Mauritanienne d’Informations.

C’est parti pour un second mandat. Mais on n’est pas trop pressé pour le commencer, semble-t-il. Pas avant les premiers jours du mois prochain, au plus tard le 04, au plus tôt le 02. C’est dire la longue attente que vont endurer les soutiens d’Ould Abdel Aziz. Coïncidant avec le mois de jeûne, l’attente risque bien de donner l’allure éternelle.

Dans le camp de la majorité, on commence à s’impatienter. Et à se renvoyer des coups bas. Au sein du directoire de la campagne, chaque jour apporte son lot de délations, adressées directement, au fraichement élu. On aime bien enterrer ce directeur de campagne, Sidi Ould Salem. L’étranger dans l’écurie.

A l’Union Pour la République, on se débine et on affûte les couteaux. On parle, par ailleurs, d’un détournement de fonds. Dont on accable les coordinateurs de Nouakchott, qui ont empoché la bagatelle de quarante millions d’ouguiyas, chacun. “Et qui n’en ont dépensé aucun sou’’, dit-on, au sein du directoire de la campagne de Nouakchott, ‘’ au besoin de la mission pour laquelle, l’argent a été affecté”.

Beaucoup d’informations circulent. Intox ou faits réels ? Le voisinage au sein de la campagne présidentielle n’était, visiblement, pas parmi les meilleurs. Chacun aime bien tirer la couverture sur lui. Prétendre un apport inestimable au cours de la campagne. Et présenter son adversaire, réel ou imaginaire, comme le responsable des ratés de l’échéance.

Des espoirs…

Ces combats de chapelles seraient bien motivés par quelques espoirs. Des espoirs, qui ne sauraient naître du néant. On évoque, à ce titre, plusieurs discours du président candidats. Discours aussi variés que les sont les interlocuteurs. Un candidat, qui passe, sans transition et sans gêne surtout d’un extrême à l’autre. D’antinomie à antinomie. Un révolté contre son équipe gouvernementale, qui selon certains arrivants à la cour, citant le candidat sortant, a pillé la dépense publique, sans donner aucun résultat.

La propension transitoire était telle que Mohamed Ould Abdel Aziz a révélé à un cadre harratine, “l’avenir c’est vous, le futur mandat ça vous revient de droit. Aidez-moi !” Il tiendrait bien un discours à l’antipode de celui-ci face à un fieffé du panarabisme.

Ould Abdel Aziz, c’est selon. Puisque, explique un connaisseur de l’homme, “Mohamed Ould Abdel Aziz n’en a cure ! ‘’Il ne tient vraiment à rien, ici. Pour lui, le plus important, le plus utile à lui, surtout, est la reconnaissance étrangère. Avec son statut de président de l’Union Africaine, il est bien assis, et acquiert là une stature stratégique importante, s’il doit compter sur les partenaires du pays.

D’ailleurs, depuis qu’il a été élu, il n’a parlé qu’à des médias étrangers, Le Monde, RFI, Jeune Afrique. C’est un peu parler à une opinion au-delà de nos frontières.’’
Comme si une telle opinion pourrait tirer d’éventuelles mauvaises situations intérieures…

Toutefois, il est bien légitime de songer à l’architecture du second mandat. Va-t-il reconduire Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf ? Ou le remplacera-t-il par un nouveau proche collaborateur ? Pourquoi devoir changer un PM sans affaire, qui a fait, jusqu’ici l’affaire du président de la République. Il y a peut-être d’autres paramètres. La question harratine posée avec plus d’acuité avec l’émergence “humanitaire” et par la suite politique de Biram Ould Dah Ould Abeidy.

La présence de ce dernier dans l’adversité pour la course présidentielle a d’ores et déjà permis à Mohamed Ould Abdel Aziz de s’ouvrir sur pas mal de cadres harratines. Qu’il a cooptés pour l’accompagner dans sa campagne. Est-ce un instinct électoraliste ? Pour un effet d’image ? Ou bien une réelle volonté de donner un sens à cette cooptation à travers le gouvernement post-présidentielle ? Où on verrait bien un premier ministre issu de la frange harratine chef de l’exécutif ! Dans quel cas, l’inamovible Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf atterrirait bien à la tête du parti, l’union pour la république.

Un outil, il faut le dire, politique, mais un presque mort-né. Qui a peut-être besoin d’une nouvelle, sinon une vraie vie politique. Si la pernicieuse idée d’un troisième mandat se profile, elle passerait bien par un outil politique. Août est encore loin. En un mois, ici, on troque bien une idée contre une autre. Pour quelqu’un qui est venu à la présidence par réaction. La question se négocie en si peu de temps…

AVT



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Commentaires (1)

  • Garbarimba (H) 04/07/2014 22:11 X

    Biladi! Ah bon? Un premier ministre ne pourrait pas sortir de la communauté négro-africaine. Vous faites une analyse qui les met complètement à la touche.

    Et puis par ailleurs vous dites plus loin"Si la pernicieuse idée d’un troisième mandat se profile, elle passerait bien par un outil politique?..." c'est vous la presse qui, à force d'évoquer toujours cette idée qui poussez le Pr AZIZ à songer légitime de briguer un troisième mandat.