04-07-2014 19:22 - Mauritanie : l’Humiliation historique des partis de la majorité présidentielle
Isselmou Ould Hanefi- 100000 um, soit l’équivalent à 252.07 euros d’appui accordé par la direction de campagne du Président Aziz.
L’élection présidentielle du 21 juin 2014 a démontré entre autres faiblesses, un niveau exceptionnel de mépris et d’humiliation du Président de la République et de son staff de campagne vis-à -vis des partis politiques de la majorité.
C’est un constat terrifiant que j’ai pu faire en ma qualité de Président de l’un de ses partis en l’occurrence l’Union Sociale Démocratiques "USD",
Qui reste malgré tout ses comportements vexatoires et discriminatoires dans cette pauvre majorité présidentielle, dans l’espoir de voir le Président s'attacher à soigner sa majorité et pourquoi pas mieux apprivoiser son opposition.
Nous ne nous sommes jamais sentis aussi caporaliser, humiliés et malmenés par la médiocrité des directeurs de campagnes qui ne sont autres qu’une poignée de fonctionnaires ignares et grassement payés.
A contrario, Nous sommes conscients de la défiance et le mépris que l’exécutif en général et le Président en particulier ont de tout temps nourri à notre égard mais, ils n’ont jamais arrivés à un niveau aussi bas et misérable que cette fois-ci.
Nous écrivons en public parce qu’il nous est impossible de rencontrer ce président que nous soutenons et pour lequel nous nous sommes battus bec et ongles
Peut être, que nous aurions pu lui dire directement toutes ses préoccupations comme tous les segments de la société qu’il reçoit sans arrêt et parfois en dehors de tous protocoles.
Mais, c’est pour partager avec vous chers compatriotes cet autre angle de la démocratie moribonde de notre Pays.
Pour que nos gouvernants soient désormais plus regardants sur le maquillage de notre démocratie à défaut de mieux, c’est vrai que plus les années passent, plus le pouvoir s’éloigne de ses réalités politiques locales et regarde plus loin en hassaniya cela s’appelle «Thal Emendour Yejebrou Ella Elli Ebide Menou »
Car, le Président s’enferme dans un nouvel emballage, concentré sur ses ambitions, victimes de ses égos, surtout de son entourage qui devient à son tour son alter-egos qui le surveille étroitement et le conserve sous vide à basse température.
La concertation :
Aucune concertation n’a eu lieu entre le Président et sa majorité sur les modalités pratiques d’organisation, de préparation de la campagne et le rôle que chacun peut jouer de manière concertée et conjuguer.
Des actions élémentaires d’organisations que chaque président devrait prendre dans de pareilles circonstances pour organiser ses troupes et les manœuvrer en ordre serré.
Sur ce plan une totale exclusivité a été donnée à certains fonctionnaires de l’administration et l’UPR qui ont ajoutés quelques retouches et des effets spéciaux pour bien traduire dans les faits cette humiliation, un exercice qu’ils connaissent par cœur.
Par ailleurs, les directeurs de campagnes se sont carrément enfermés dans les bureaux pour gérer en toute discrétion les dépenses.
Liées à la gestion des fonds mis à leurs dispositions pour les besoins de la campagne, des rumeurs font état de 600.000 millions dont la gestion n’intéresse personne aujourd’hui, « hath ye eraiss el vessade welle mahou el vassade »
Il est vrai que j’ai essayé par intermittence, de rencontrer quelques-uns de ses responsables de campagnes sans succès et je me suis à chaque fois retrouvé devant leurs bureaux pendant des heures vainement.
Ce qui m’as permis au moins de sympathiser avec les gardiens chargés de leur sécurité, du filtrage de leurs visiteurs et de partager avec eux le mépris qui faisait notre dénominateur commun pour ce genre de responsables dans ce genre de circonstances.
La seule fois ou j’ai pu accéder au Hall du Rez-de-chaussée de l’Hôtel Mauricenter c’était à l’issue d’une rencontre par hasard avec un conseiller à la Présidence.
Il m’avait installé en attendant qu’il me trouve une solution auprès de ses collègues aux deuxième étages de l’immeuble et depuis j’attends son retour.
La campagne :
Pour le volet opérationnel de la campagne on nous a demandé de faire le nécessaire pour que le Président passe au premier tour avec un score honorable et que les moyens d’appuis viendront le moment venu.
En réalité, la faiblesse de l’enjeu et l’engagement évident des partis de la majorité auprès du Président à encourager les directeurs de campagnes a conservé le magot et à faire travailler les autres avec les recettes habituelles, promesses non-tenues mensonges ruses etc.…
La dernière nuit de la campagne certains parmi nous ont été convoqués moi, j’ai du appelé pour qu’ont ne m’oublie pas et ce fut la grande surprise.
Chaque président de parti devait émarger pour percevoir un montant de 100000 un, soit l’équivalent à 252.07 euros en contre partie de ses efforts, c’était le comble du ridicule, la dévalorisation de la démocratie et le sabotage visible et volontaire des institutions démocratiques.
Cette modique somme, résume toute la démocratie mauritanienne et met en exergue le caractère responsable de cette majorité pourtant vilipendé sans état d’âmes par ses lobbys sans foi ni loi.
Le reste de l’histoire tout le monde le connait les ONGs, les initiatives et les coopératives qui ont eu moins de chances que les partis politiques ont pris d’assaut le siège de la campagne à l’ Hotel Mauricenter
Après les élections :
Ceux qui ont dilapidé les fonds directement ou par procuration destinés à la campagne, c’est à dire les directeurs de campagnes se sont vu remercier par le Président de la République au palais des congrès ce jour.
Bien mieux, le mérite de la victoire présidentielle leur a été attribué au moment ou une grande partie de ceux-ci pour ne pas généraliser n’étaient réellement que des hordes de menteurs et de voleurs
Et, les partis de la majorité qui ont travaillé par conviction et par principe aux cotés des autres composantes de la société civile attendent encore dans ce classement de la médiocrité la reconnaissance présidentielle de leurs efforts.
Je pense que le Président doit se réveiller à la veille de son deuxième mandat et prendre des distances avec son entourage.
Au lieu de s’y enfoncer, dés lors, qu’il ne demande plus rien à personne, une bonne partie des directeurs de campagnes n’a fait que bouffer son argent, les mauritaniens lui ont accordé ce mandat sans campagne.
C’est pourquoi nous souhaiterons qu’une réévaluation objective et réaliste de la campagne soit refaite et faire preuve d’équité et de justice en termes de reconnaissance.
Nous sommes des alliés et non pas des adversaires, en nous percevant autrement, il nous fait du mal à tort, se trompe d’adversaires et se prive de cadres compétents et loyaux qui peuvent servir le Pays sous sa conduite dans ses conditions extrêmes.
Isselmou Ould Hanefi