L'Authentique - La variété des conditions sociales et économiques, est telle que beaucoup de structure à usage d’habitation ne peut s’accommoder d’une règle de contrôle technique. Certains propriétaires avides de gain, considèrent que leurs intérêts les obligent à n’abandonner certaines habitudes saugrenues pour ériger en toute indépendance des habitations souvent « venimeuses » pour les locataires.

La construction est aujourd’hui une formule que chacun façonne à son propre service, qu’il compose à ses œuvres et qu’il emplie à ses tâches. Ce rustique réalisation est le grand ouvrage des Mauritaniens où chacun l’inscrit en fonction d’une habitude incessante, et la porte d’une façon désordonnée. Et même les œuvres de l’esprit n’arrivent à être les moindres témoignes de ce désordre et de ce spécieux comportement.

C’est le vieil ouvrage hérité du temps archaïque, où chacun se fonde l’idée qu’il a droit à un absolutisme sur ce qui appartient ; balayant du revers de l’esprit tout ce qui se rapporte aux textes à ce sujet. Il est néanmoins étrange, que cette œuvre pernicieuse, n’ait pas encore été présentée par l’Autorité, sous le sens synthétique de son ensemble, dans le danger général qu’elle comporte.

La construction à nos jours, est moins qu’un « crime », qu’une création affable pour les populations, dont l’inique intention des réalisateurs est aussi affirmée que l’harmonie en a été méconnue. Selon Abdi Ould Salem, Entrepreneur: « Vous savez que l’argent attire, fixe et modifie la sincérité des individus. Voici pourquoi, on construit du n’importe quoi en complicité avec les clients qui exigent avec moins d’efforts financiers, l’édification d’un bâtiment en contradiction avec les normes techniques ; même si le plan de réalisation est optimalement défini »

Pour cet Architecte, ancien du Ministère de l’Equipement, « en 1982, aucune construction ne pouvait être réalisée sans autorisation préalable adressée au Wali. Cette demande était soumise à des critères contenus dans un devis descriptif. La Direction des Domaines pour la véracité de l’occupation, la Sonelec pour l’électrification, la Direction de l’hydraulique pour l’assainissement, imposaient leurs droits de regard avant que le dossier n’atterrisse au Ministère de l’Equipement pour dernier avis ; qui à son tour le renvoyait au District pour exécution.

En ce temps, toute parcelle qui devait être acquise, se verrait accorder au détenteur un délai de 6 Mois pour la clôture et 2ans pour la construction. A ne pas oublier le Laboratoire de Travaux Publics qui aussi se charge de l’étude et du suivi des réalisations. Entre 1982 et maintenant, des choses ont certes changé à ce sujet, mais rien n’exclut l’exigence d’une autorisation »

A la Direction des Bâtiments du Ministères de l’Habitat, les conditions ne sont pas réunies pour en tirer plus de détails sur cette situation. Pour Doumbia, Chef Maçon: « On nous accuse souvent d’être responsables de ces constructions. Certes, nous avons une part de responsabilité ; mais les vrais coupables, ces sont les propriétaires qui changent de Maçon comme ils changent leurs habits. Et cela finit la plus part à la justice où l’on nous accuse de ne pas respecter nos engagements ».

L’un des grands maux à ce problème, est d’une part, l’impéritie de l’Autorité à s’investir totalement à cette atrophie, et d’autre part, l’acception de certains Entrepreneurs à monnayer ce qui à leurs yeux constitue un acte inexpliqué, dont ils n’arrivent à se démarquer, préférant se ranger du côté de certains propriétaires qui ne cessent de les pervertir. « Ces pratiques n’en sont pas moins illégales dès l’instant qu’aucune plainte d’ordre juridique ne vient dissuader les mis en cause de ces dites pratique » nous a laissés entendre ce Cadre de Banque.

« Les suivis techniques et consorts, c’est des histoires. Cela ne fait que perdre du temps. Même au niveau des constructions publiques, il y a du laisser aller. Vous êtes sans ignorer que parfois ce sont les Maçons aux mêmes qui se chargent de placer les tubes oranges pour l’électricité » s’est contenté de dire Brahim Ferrailleur. Des Bâtiments construits avec des ossatures faites de fers de récupération ou de fers neufs sans aucune norme, font l’aubaine de certains propriétaires pirates qui se jettent avec leurs appétits vers ce rebut, pour s’imposer sur les pauvres locataires du fait de la rareté de loges à Nouakchott.

Des constructions qui s’effondrent, on n’en dénombre, même si la fréquence n’est pas excessive ; et le dernier en date est cette boutique qui s’était ensevelie sur ses occupants près du Lycée Travragh Zeina pour laisser trois cadavres sous ses décombres. Cet accident était consécutif à la démolition d’une partie du bâtiment. La répercussion des coups a joué sur son ensemble provoquant l’irréparable.

Quelles soient construites dans les quartiers « Chics » ou périphériques, les résidences sont l’objet de mêmes complaisances avec la seule différence que dans les zones résidentielles, les bâtiments se dissimulent derrière de belles fausses architectures.

Moctar Diakhaté