02-12-2014 12:33 - Découpage urbain de la capitale : Une déconcentration à plusieurs vitesses !

Découpage urbain de la capitale : Une déconcentration à plusieurs vitesses !

Le Rénovateur Quotidien - Depuis l’indépendance du pays en 1960, Nouakchott la capitale politique de la Mauritanie était sous l’autorité d’un seul gouverneur appelé plus tard Wali. De deux à trois zones urbaines jusqu’aux années 80, la pression d’une urbanisation galopante a porté le nombre actuellement à neufs Moughataa.

L’extension de la ville a augmenté considérablement les besoins vitaux des populations dans tous les services de base. Plus Nouakchott augmente en volume les problèmes de sécurité suivent. Le logement une équation. Les infrastructures existantes demeurent insuffisantes par rapport à l’évolution urbaine.

D’une Moughataa à l’autre, l’occupation de l’espace s’est faite de manière anarchique surtout dans les zones périphériques. Une situation qui pose des problèmes quasi-insolubles. Les distributions anarchiques des terrains, les gazras, les fausses attributions n’ont fait qu’accentuer les crises dans une ville en pleine extension.

La gestion de tous les facteurs sociaux et économiques par un seul Wali devenait anachronique en l’absence d’autres structures techniques autonomes à même de prendre en charge des questions où interfèrent forcément des dimensions administratives et politiques.

Cette superstructure urbaine devenait une lourde machine mal équipée et aux compétences administratives limitées pour assurer une gestion fluide de la capitale. La décentralisation municipale n’est pas venue à bout des problèmes.

L’imbrication des rôles, les conflits de compétence et autres questions mal définies laissaient en suspens des dossiers qui peinent à être réglés. L’unique wilaya de Nouakchott était un foyer de tensions où les problèmes de terrains, l’établissement de pièces administratives drainaient des milliers de visiteurs.

Les walis se succèdent mais les instances administratives restent pendantes. Les autorités constamment confrontés aux problèmes d’occupations illégales de l’espace n’arrivent plus à trouver la bonne méthode pour agir. La responsabilité du Wali n’arrivait pas à solder les problèmes relevant de ses prérogatives.

Finalement le travail à abattre était énorme, les résultats presque nuls. C’est toujours le retour à la case de départ. Nouakchott échappait totalement à toute volonté publique de changer le visage d’une ville tentaculaire.

Sans doute les hautes autorités avaient du mal à s’accommoder d’une telle situation qui a trop duré et qui pose des problèmes récurrents.

En décidant de scinder la ville en trois zones autonome dirigée chacune par un Wali l’Etat entend sans doute décentraliser la gestion jugée trop complexe d’une ville dont les moughataa sont distantes et où l’accès au service administratif pose des difficultés énormes.

Une déconcentration à plusieurs vitesses

Certes cette décision répond aux besoins d’une ville en pleine expansion. Cependant cela ne va pas sans accentuer les disparités sociales, économiques et mêmes politiques entre ces circonscriptions.

Au lieu de favoriser un meilleur mixage socio-économique ces zones risquent de balkaniser davantage les rapports entre les milieux sociaux. Des moughaata comme Riadh, Sebkha et El Mina sont majoritairement occupées par des populations à revenu très modeste, alors que les moughataas de Dar Naim, Toujounine et Arafat sont mieux lotis au plan des infrastructures et des services de base.

De l’autre côté on regroupe des Moughaata plus nanties comme Teyaret, Ksar et Tevrag zeina. Une telle répartition aura sans doute des incidences sociales et politiques à long terme. Nouakchott sera divisé en zones de riches, de délinquants , de déshérités. Une sorte de « bantoustisation » dans certains quartiers.

Amadou Diaarra



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 4
Lus : 2890

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • lejuste (H) 03/12/2014 08:41 X

    Ce Diarra écrit du n'importe quoi!!!!!!! avant de vous lancer dans des suppositions et voir un "apartheid" qui n'existe que dans votre imaginaire, informez vous sur la réalité des choses. La Capitale a été divisée en trois Wilaya qui se repartissent ainsi: Zone Est: Toujounine, Dar Naim et Teyarett. Zone Ouest: Ksar, Tevragh Zeine et Sebkha. Zone sud: El Mina, Riadh et Arafat.La Balkanisation n'existe donc que dans vos hallucinations.

  • Mohamedene (H) 02/12/2014 14:43 X

    Osez le dire c'est l'apartheid au concret ! Vous aurez la sowétisation complètes des quartiers que vous appelez faibles face à Durban les quartiers que vous nommez plus riches. Circulez, il n y a rien à voir par rapport aux manoeuvres de division des Nations mauritaniennes....

  • hachmi (H) 02/12/2014 14:38 X

    Cela va surtout permettre à résorber le chômage et l'oisiveté de certains laudateurs qui seront rapidement nommés !

  • djadjé (H) 02/12/2014 13:01 X

    Effet, Mr Diaarra, je partage tes inquiétudes en ce qui concerne le découpage même si l'idée au départ est bonne. A mon avis on devrait mettre Sebkha, Travagh Zeïna et Ksar ensemble puis Rhiad, Arafat et El Mina enfin Téyarett-Dhar Naïm et Toujenine ensemble. Pour régler ce problème de disparité. L'administration doit prendre compte la mixité de la population.