24-01-2015 22:30 - Sortir de l’ombre

Sortir de l’ombre

L'Authentique - En ce début de nouvelle année, les Mauritaniens n’espèrent qu’une chose : que le passé soit révolu à jamais ! Acculés dans leur dernier retranchement jusqu’à la croûte, les Mauritaniens seraient heureux si les crises multiformes qu’ils ont connus l’année dernière comme les années précédentes, fassent partie d’un passé révolu.

Ces dix dernières années, les Mauritaniens ont du avoir la carapace solide pour ne pas succomber aux crises : crise politique, crise économique, crise financière, crise sociale ! Rien n’a manqué au sinistre tableau de l’ombre notamment quand on ajoute à tout cela les scandales à répétition consacrés entre autres par des détournements de biens publics, évoqués ici et là.

Ainsi, à l’entame de cette nouvelle année, les Mauritaniens sont nombreux à vivre dans le doute. Personne ne sait où va le pays pas même le pouvoir qui semble diriger son appareil à vue.Il y a six ans alors que le président Ould Abdel Aziz s’était présenté devant les populations, des Mauritaniens, dopés par la fouge et les promesses de cet homme pensaient savoir où ils se dirigeaient et où se dirigeait le pays ; aujourd’hui ils ne savent plus rien ; tout au plus, ils savent que rien ne va plus !

Certes, les salaires des fonctionnaires ont été maintes fois revus à la hausse, certes, l’administration a procédé à des recrutements et certes des ajustements structurels ont touché le domaine des mines et celui des mers.

Malgré tout, la réalité quotidienne est restée amère et les populations ont été plus nombreuses à vivre dans la crasse. Espérons voir au plus tôt les acteurs se ressaisir pour remettre les choses sur le rail, revenir sur une position plus sage, moins risquée et plus sereine.

Le Pouvoir n’a aucun intérêt à se décrédibiliser aux yeux des Mauritaniens et des partenaires internationaux. Il n’a aucun intérêt à voir tous ceux, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, qui s’apprêtaient à lui réserver une place dans le Panthéon de l’Histoire contemporaine, et de tous ceux qui étaient sur le point de le citer en symbole, le quitter.

La Mauritanie qui avait commencé à reprendre peu à peu confiance en elle-même ne mérite pas une si glaciale douche froide. Personne n’a le droit de tuer si stoïquement, le rêve de tout un peuple!

Des périodes tristes, nous en avons connues tant ! Les périodes à venir risquent d’être un peu « chaudes ». En tout cas, beaucoup plus chaudes que les périodes passées. La crise économique doublée de la crise financière ne cesse pas de faire des dégâts dans les foyers.

Il y a quelques années, nous étions dopés par l’espoir, emplis de rêves et pleins de confiance. Depuis, nous attendions le bonheur… Malheureusement, rien n’augure d’un tel état de fait : le bonheur de vivre sur cette terre relève encore du mirage ou du rêve…

La Mauritanie n’est-elle pas l’unique pays au monde qui refuse encore de procéder à une révision du prix du carburant après les chutes drastiques du prix du baril de pétrole à l’international ? Ne sommes nous pas dans un pays où le clientélisme reste érigée en règle de conduite quand il faut offrir des emplois ou des opportunités de travail aux populations ?

Ne refusons-nous pas encore de voir nos réalités -toutes nos réalités sans exclusive- en face pour les traiter sans détour ? Sacré pays où les réalités ont la carapace dure aussi rigide que celle des hommes ! 2015, sera-t-elle l’année du bond en avant qui consacrera ce bonheur tant attendu ? C’est tout le mal que nous souhaitons à ce pays qui ne cesse pas de s’effilocher en lambeaux !

Il faut bien le dire, la situation de chaos que nous vivons ne peut pas permettre un tel état de faits : les politiques se chamaillent, s’entredéchirent pour certainement ne jamais arriver à une solution.

En 2015, ils débattront de nouveau, discuteront, se disputeront, se réconcilieront ou » se prendront des bâtons », alors que nous, le petit peuple, attendrons dans l’antichambre. Nous attendrons plutôt dans la salle d’attente du bourreau des prix. Il éventrera nos maigres bourses sans qu’aucun cri ne soit audible.

Les moutons meurent en résignation… Les commerçants, bouchers à couteaux longs, vont de nouveau affûter leurs armes. Les politiques, et avec eux les autorités en charge du contrôle des prix et du marché, seront noyés ailleurs, dans le brouhaha politique.

Ils en profiteront pour s’adonner au sport favori en Mauritanie : la spéculation ! Et tant pis si la spéculation durant n’est pas seulement un pêché religieusement interdit, elle est aussi une opération financière juteuse. Si possibilité de se remplir les poches se présente, nos commerçants ne penseront point au ciel.

Le problème, c’est que ces commerçants ont déjà en mains leurs armes. Le marché est certes approvisionné, mais les prix sont en cavale permanente. Aucune police, aucune gendarmerie, aucun ministre, ne parvient à les mettre en cage. Ce sont ceux qui détiennent les cordons de la bourse qui tiennent tout le monde en otage. Faites vos courses, videz vos bourses et consommez les produits de « l’épicerie aux merveilles périmées » puis fermez la gueule. Telle est la meilleure des règles de conduite.

Amar Ould Béjà



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