27-01-2015 06:30 - Projet de dialogue : Le FNDU chez le Président ?
Le Rénovateur Quotidien - Le projet du dialogue politique semble bénéficier d’une certaine crédibilité, si l’on se fie à ces tractations officieuses intenses entre le pouvoir et l’opposition et surtout dans l’optique d’une audience accordée par le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz aux forces politiques et syndicales formant le FNDU pour discuter des concertations à venir.
Un rapprochement de haut niveau inédit des pourparlers entre le pouvoir et l’opposition, qui était circonscrit depuis le mouvement de rectification en aout 2008 à des contacts réalisés à travers des mains interposées, incapables de faire avancer les concertations d’un iota.
Selon Tawary, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz serait sur le point de recevoir des leaders du FNDU, principale force d’opposition en place, pour des discussions préalables autour des points du dialogue politique qui doit se tenir dans les prochains jours.
Selon les mêmes sources, le Président de la République pourrait recevoir les opposants en groupe ou séparément pour débattre avec eux leurs propositions, dans une atmosphère de franchise, d’ouverture et sans conditions.
Les deux parties aborderont au cours de ces entrevues, les principaux points évoqués dans les différentes propositions présentées par les pôles en question, indique-t-on.
De l'avis des observateurs, les deux parties pourront parvenir au cours de ce dialogue à surpasser la crise politique qui sévit depuis plusieurs années et qui entrave le sursaut politique du pays.
Les noms des personnalités du FNDU que doivent rencontrer le Président de la République ne sont pas encore connus, ni la date et l’heure de l'audience. Des analystes estiment que les chances d’une présence du leader du RFD Ahmed Ould Daddah, également président du forum et farouche opposant de l’actuel pouvoir, en particulier de l’homme fort de Nouakchott, Ould Abdel Aziz, sont très minces, sans écarter la possibilité pour lui de mandater les hôtes présidentielles de coudées franches pour ces discussions présentement prometteuses.
De l’avis de cridemiens, cette rencontre est nécessaire, illustrant leur optimisme par les propos de Michel Rocard qui disait au sujet des accords de Matignon et Oudinot, relatifs à l'épineux problème de la nouvelle Calédonie « les problèmes de la Républiques ne se traitent pas dans la rue; c'est après avoir tout réglé, qu'on les porte à la connaissance de l'opinion publique. Espérons que nos politiciens auront cette délicatesse ».
« Très bonne chose, si le Président reçoit et écoute les doléances de l'opposition qui doit être a son tour compréhensive, tolérante et patriotique » disaient-ils, appelant le Chef de l’Etat à faire des concessions pour l'intérêt de la Nation.
« Si les pôles de l'opposition et le Président de la République ne prennent pas en considération l'intérêt général de ce pays, nous considérons qu'ils sont responsables de toutes les souffrances de ce peuple", ajoute un autre internaute.
« Le Président Aziz sortirait gagnant en acceptant toutes les conditions posées par l'opposition pour enclencher le dialogue et couper ainsi l'herbe sous les pieds des extrémistes des deux bords qui ne souhaiteraient pas voir les choses avancer » estime un commentateur sur Cridem.
« Espérons que les deux parties s'entendent à surpasser cette crise et prennent en main l'avenir de la Mauritanie. Soyons francs, il est l'heure que la donne change pour que les différends soient rangés. Nous invitons notre opposition comme notre pouvoir à penser à la Mauritanie, à sa sécurité dans ses prisons, dans ses rues, devant ses établissements scolaires, dans ses marchés » conclut un tiers.
Cet optimisme n’est pas partagé, car des analystes pensent que le pouvoir joue à la ruse pour piéger ses opposants, surtout en restant de marbre sur l’organisation des futures sénatoriales et en faisant de la mise en place d’un gouvernement consensuel, chère au forum une condition non négociable.
MOML avec agences